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Santé - Cancer

Cancer du sein : Amélioration de la survie des patientes ayant une récidive

La tumeur mammaire est la plus fréquente chez la femme avec plus de 1,1 million de nouveaux cas diagnostiqués chaque année dans le monde. La mammographie reste l'examen de choix pour la dépister, d'où la nécessité de ne pas rater son rendez-vous annuel.

Les avancées thérapeutiques dans la prise en charge d’une récidive du cancer du sein permettent de prolonger la vie des patientes de plusieurs années, en leur assurant, autant que possible, une bonne qualité de vie. Photo Bigstock

Dans la salle à manger, la nouvelle tombe comme un couperet. Tous les regards sont rivés sur Lara. À 56 ans, cette femme qui a déjà survécu à un cancer du sein, vient d'être diagnostiquée d'une nouvelle tumeur mammaire, qui a touché également le foie. «Tout ira bien, dit-elle d'un ton qui se veut rassurant. J'ai déjà vaincu la maladie une première fois. Je le ferai cette fois aussi.»


Lara n'a pas totalement tort. Même si une guérison au vrai sens du terme n'est pas envisageable dans le cas d'un cancer du sein métastatique, les avancées thérapeutiques permettent de nos jours de prolonger la vie des patientes de plusieurs années, en leur assurant, dans la mesure du possible, une bonne qualité de vie.
«Le cancer du sein est potentiellement guérissable lorsque la tumeur est limitée au sein et aux ganglions axillaires du même côté que la tumeur, explique le Dr Christina Khater, oncologue médical. Dans ces cas, une combinaison de traitements locaux (c'est-à-dire la chirurgie, avec ou sans radiothérapie, selon les cas) et systémiques (chimiothérapie, hormonothérapie, thérapies ciblant la protéine HER2) favorise la guérison.» D'où l'importance du dépistage précoce. Celui-ci consiste à recourir, à partir de 20 ans, à l'autopalpation des seins, dans la semaine qui suit les règles, et à l'examen médical annuel. La mammographie reste l'examen de choix pour dépister une tumeur du sein.
Selon les recommandations, la mammographie doit se faire une fois par an, à partir de 40 ans, chez les femmes n'ayant pas d'antécédents familiaux. Elle sera accompagnée d'une échographie si les seins sont denses ou si le radiologue l'estime nécessaire. Si un cancer du sein a été détecté chez une parente du premier degré (mère ou sœur), il est conseillé de commencer le dépistage dix à quinze ans plus tôt que l'âge auquel la parente a été diagnostiquée. Le dépistage se poursuit généralement jusqu'à l'âge de 75 ans.
Au Liban, la campagne nationale de sensibilisation au cancer du sein se poursuit jusqu'à la fin de l'année en cours. Lancée en octobre par le ministère de la Santé et Roche Liban, elle consiste notamment à offrir aux femmes la mammographie gratuitement dans les hôpitaux gouvernementaux et au prix réduit de 40000 LL dans les hôpitaux et centres médicaux privés participant à la campagne.

 

Récidive dans 25 % des cas
Le cancer du sein est la tumeur la plus fréquente chez la femme, avec plus de 1,1 million de nouveaux cas diagnostiqués chaque année dans le monde. Une femme sur huit sera atteinte d'une tumeur mammaire au cours de sa vie. Au Liban, le cancer du sein représente près de 41% de l'ensemble des tumeurs diagnostiquées chez la femme, selon le Registre national du cancer 2010. Quelque 1780 nouveaux cas sont détectés chaque année, dont environ la moitié chez des femmes âgées de moins de 50 ans.
S'il est dépisté à un stade précoce, c'est-à-dire encore localisé, les chances de survie à dix ans peuvent atteindre les 90%. Malheureusement, une survivante sur quatre aura une récidive, c'est-à-dire que son cancer réapparaîtra au bout de quelques années. «Le risque de rechute dépend de nombreux facteurs, indique le Dr Khater, notamment du stade initial de la tumeur, de la qualité des différents traitements reçus (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie), et du type intrinsèque de la tumeur, certains types étant plus agressifs que d'autres.»
Les spécialistes distinguent différents types de cancer du sein: les cancers hormono-dépendants, qui représentent près des deux-tiers des cas, et dans lesquels les cellules du cancer du sein interagissent avec les estrogènes et/ou la progestérone; les cancers HER2 positifs, dans lesquels les cellules tumorales contiennent de grandes quantités de protéine HER2 ; et les cancers dits triple négatifs, dénués de récepteurs aux estrogènes et à la progestérone et sans surexpression de HER2. Ces derniers sont considérés comme les plus agressifs.


«En ce qui concerne les cancers du sein hormono-dépendants, le risque de récidive est plus important, après la ménopause, chez les femmes en surpoids ou présentant une obésité, poursuit le Dr Khater. D'où la nécessité que les femmes ayant survécu à un cancer du sein maintiennent un poids optimal, en adoptant un mode de vie sain, basé sur une diète équilibrée et une activité physique régulière.» Et de préciser: «Une rechute locale ou régionale, dans le cadre de laquelle la tumeur réapparaît au niveau du sein ou des ganglions proches, est potentiellement guérissable. Ce qui n'est pas le cas des récidives distales, c'est-à-dire qui présentent des métastases dans différents organes. Ces dernières sont toutefois traitables.» Il convient de souligner que les métastases sont dues à la migration de cellules tumorales à partir du sein vers d'autres organes: soit par voie sanguine,
principalement vers les os, mais également le foie, les poumons et rarement le cerveau; soit par voie lymphatique, vers les ganglions lymphatiques.


Comment se manifeste un cancer du sein métastatique? «La patiente ou son médecin peuvent détecter une grosseur au niveau de l'aisselle ou du cou, souligne le Dr Khater. L'apparition d'une douleur nouvelle ou qui persiste, ou encore qui s'aggrave sans cause évidente peut être due à une métastase osseuse ou autre. Au début, les métastases sont trop petites pour causer des symptômes. Elles sont découvertes lors d'examens radiologiques, dans le cadre de l'évaluation d'un symptôme inquiétant. Mais jusqu'à présent, les examens sanguins ou radiologiques de routine, à la recherche de métastases chez une femme jugée en rémission de son cancer du sein, ne sont pas recommandés. Pour l'instant, seuls l'examen clinique périodique et la mammographie annuelle restent de mise dans le suivi d'une femme ayant survécu à un cancer du sein.»
Et le Dr Khater de conclure: «Avec les traitements actuels dont nous disposons, la survie au cancer du sein métastatique s'est nettement améliorée. Chez certaines femmes, elle peut atteindre dix ans. »

 

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Dans la salle à manger, la nouvelle tombe comme un couperet. Tous les regards sont rivés sur Lara. À 56 ans, cette femme qui a déjà survécu à un cancer du sein, vient d'être diagnostiquée d'une nouvelle tumeur mammaire, qui a touché également le foie. «Tout ira bien, dit-elle d'un ton qui se veut rassurant. J'ai déjà vaincu la maladie une première fois. Je le ferai cette fois...

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