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Moyen Orient et Monde - crash

L'Égypte se vide de ses touristes

Les images de touristes fuyant les plages égyptiennes irritent Le Caire qui estime depuis le début que Londres et Washington ont surréagi.

Des centaines de touristes quittaient hier Charm el-Cheikh. Mohammad el-Shahed/AFP

Les touristes russes et britanniques continuaient, hier, de quitter l'Égypte, où la police a tué un important chef de la branche égyptienne de l'organisation État islamique (EI), un groupe qui a affirmé avoir provoqué le crash de l'avion russe. Les autorités égyptiennes ont en effet annoncé que la police a abattu Ashraf Ali Ali Hassanein al-Gharabli, un important leader de la branche égyptienne de l'EI, soupçonné d'avoir été l'un des cerveaux de nombreux attentats contre les forces de l'ordre, de la décapitation d'un Croate travaillant pour une compagnie française en août dernier près du Caire, du meurtre d'un Américain non loin de là un an auparavant et d'un attentat contre le consulat d'Italie dans la capitale en juillet. Dans ce contexte sécuritaire fragile, les grands complexes hôteliers de la principale station balnéaire de Charm el-Cheikh se vident progressivement de leurs occupants au fur et à mesure qu'avancent les opérations de rapatriement.

Départs massifs
Hier, des centaines de vacanciers, russes pour la plupart, attendaient à l'aéroport de la station balnéaire d'où avaient décollé le 31 octobre les 224 occupants de l'avion, pour repartir chez eux à bord d'avions que Moscou et Londres avaient envoyés à vide. La sécurité a été renforcée à l'entrée de l'aéroport, où tous les véhicules étaient filtrés scrupuleusement. Et, à proximité de certaines plages, les policiers semblaient plus nombreux que les touristes. « Il y a des caméras partout et des policiers en civil pour assurer la sécurité des touristes à Charm », a résumé un officier à l'entrée de Nama Bay, l'un des centres commerciaux et de loisirs les plus fréquentés de Charm.
Moscou a annoncé hier que 25 000 de ses ressortissants avaient déjà été rapatriés, sur les 80 000 touristes russes recensés à Charm et dans les stations balnéaires de la mer Rouge après le crash de l'avion. De son côté, Londres a assuré hier avoir déjà fait revenir 5 000 des quelque 20 000 touristes britanniques présents au bord de la mer Rouge.
Les images de touristes fuyant les plages égyptiennes irritent Le Caire qui estime depuis le début que Londres et Washington ont surréagi et anticipé les résultats de l'enquête. Le Caire semble traîner des pieds pour reconnaître que c'est une bombe qui a fait exploser l'avion en vol, comme en sont désormais persuadés les capitales occidentales et les experts. Même la Russie semble pencher vers la piste terroriste pour le crash de son avion, sans le dire. Moscou n'a pas seulement interdit les vols commerciaux à destination de Charm comme Londres mais vers toute l'Égypte. Pour sa part, le gouvernement égyptien répète qu'on ne peut tirer aucune conclusion définitive avant la fin de l'enquête qui, prévient-il, pourrait être longue. Une grande partie de la presse égyptienne, publique comme privée, dénoncent des « fuites » sur l'enquête dans les médias internationaux et diffusent à l'envi des reportages sur des touristes étrangers se disant ravis de rester à Charm el-Cheikh.


(Lire aussi : Le Sinaï, point chaud de la lutte antijihadiste en Égypte)

 

Coup très dur pour le tourisme
La catastrophe aérienne porte en effet un coup très dur au tourisme égyptien, déjà affecté par des années d'instabilité depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en 2011 – à l'issue d'une révolte populaire dans la ligné du printemps arabe –, suivie par des années de violences et d'instabilité. Les Britanniques risquent de déserter l'Égypte « pour le moment », indique Derek Moore, président de l'association des tour-opérateurs indépendants ((AITO), qui regroupe 120 membres à Londres. « Il y a des inquiétudes sur la possibilité d'un nouvel attentat visant un avion et le laxisme de la sécurité à l'aéroport de Charm », explique-t-il. Comme d'autres capitales occidentales, Paris a également déconseillé à ses ressortissants de se rendre à Charm el-Cheikh. La station de la mer Rouge avait déjà remonté la pente après avoir le théâtre d'attentats qui avaient fait près de 70 morts en 2005. Les touristes étaient ensuite progressivement revenus. L'an dernier, le nombre de visiteurs a atteint 10 millions contre 15 millions en 2010. La plupart d'entre eux avaient pris la direction de Charm el-Cheikh, de ses plages et de ses hôtels de luxe, alors que les sites antiques, notamment autour de Louxor, étaient boudés. Un cinquième des touristes russes choisissent de passer leur vacance dans le pays des pharaons, selon des responsables du tourisme à Moscou.

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Les touristes russes et britanniques continuaient, hier, de quitter l'Égypte, où la police a tué un important chef de la branche égyptienne de l'organisation État islamique (EI), un groupe qui a affirmé avoir provoqué le crash de l'avion russe. Les autorités égyptiennes ont en effet annoncé que la police a abattu Ashraf Ali Ali Hassanein al-Gharabli, un important leader de la branche...

commentaires (2)

Je ne veux pas être révolutionnaire dans mes propos ...mais...comment F.Hollande va pouvoir se faire payer les bateaux et Rafale ...qu'il a vendu à crédit à l'Egypte....?

M.V.

09 h 09, le 10 novembre 2015

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Commentaires (2)

  • Je ne veux pas être révolutionnaire dans mes propos ...mais...comment F.Hollande va pouvoir se faire payer les bateaux et Rafale ...qu'il a vendu à crédit à l'Egypte....?

    M.V.

    09 h 09, le 10 novembre 2015

  • LES ÉGYPTIENS DOIVENT RÉALISER QUE LES AUTRES NE PEUVENT PAS PRENDRE LE RISQUE D'UNE AUTRE CATASTROPHE AÉRIENNE ! ILS DOIVENT FAIRE UN BON NETTOYAGE À LA MAISON...

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 44, le 10 novembre 2015

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