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Moyen Orient et Monde

Le Sinaï, point chaud de la lutte antijihadiste en Égypte

L’armée essuie régulièrement des attaques meurtrières dans la péninsule du Sinaï, où elle a lancé une offensive antijihadiste en 2012. Mohammad Abd El Ghany/Reuters

Le désert du Sinaï, où s'est produit samedi le crash d'un avion charter russe avec 224 personnes à bord, est une vaste péninsule de l'est de l'Égypte devenue de plus en plus instable en raison de la présence de jihadistes ayant fait allégeance à l'État islamique (EI) et de tribus hostiles au pouvoir.
Le Sinaï est une péninsule semi-désertique d'environ 60 000 km2 située dans l'est de l'Égypte, prise en tenaille entre le Canal de Suez à l'ouest et Israël et la bande de Gaza à l'est. Ses côtes sur la mer Rouge accueillent des stations balnéaires, dont la plus réputée est Charm el-Cheikh, à l'extrême sud, loin cependant du bastion de l'EI, la province du Nord-Sinaï. Sa position géographique stratégique a influé sur le sort de la région depuis des décennies. L'accord de paix signé en 1979 entre Israël et l'Égypte a été assorti du retrait des blindés de l'armée égyptienne de la péninsule. La présence d'Israël à la frontière de l'Égypte et la question de la Palestine ont été à la base des revendications de groupes jihadistes actifs dans la péninsule.
Les Bédouins du Sinaï ont longtemps nourri des rancœurs contre les autorités égyptiennes dont la présence se matérialisait par les contrôles de police. De nombreux Bédouins disent être traités comme des sous-citoyens auxquels l'État accorde peu de droits. Les écoles, l'état des routes, les coupures d'électricité sont les griefs qui reviennent le plus souvent dans la bouche des habitants. Selon plusieurs experts, cet abandon et la rancœur qu'elle a provoqué chez les Bédouins seraient l'une des bases de l'implantation de groupes jihadistes dans la péninsule, la nébuleuse el-Qaëda à la fin des années 2000 puis l'EI récemment.
Jusqu'à 2011, l'essentiel des attaques visait les gazoducs qui relient l'Égypte à Israël. Après 2011, cette péninsule devient plus volatile en raison du flottement sécuritaire qui accompagne la révolution égyptienne et ses conséquences politiques. Mais c'est bien à l'été 2013, après la destitution par l'armée du président islamiste Mohammad Morsi, que les attaques se multiplient dans la péninsule du Sinaï. La plupart des attentats meurtriers ont été revendiqués par la « Province du Sinaï », branche de l'EI en Égypte. Se faisant autrefois appeler Ansar Beït al-Maqdess, ce groupe a changé de nom pour bien marquer son allégeance à l'EI. Les combats se concentrent dans le nord-est du Sinaï, notamment autour du triangle al-Arich, Rafah et Cheikh Zouweïd. D'après les premiers éléments, l'avion de la compagnie russe Metrojet s'est écrasé dans le centre du Sinaï, loin de l'épicentre de l'insurrection.
L'armée, qui essuie régulièrement des attaques meurtrières dans cette région, annonce régulièrement la mort et la capture de nombreux jihadistes depuis qu'elle y a lancé une offensive mi-2012, mais il est impossible de vérifier ces bilans de sources indépendantes.
(Source : AFP)

Le désert du Sinaï, où s'est produit samedi le crash d'un avion charter russe avec 224 personnes à bord, est une vaste péninsule de l'est de l'Égypte devenue de plus en plus instable en raison de la présence de jihadistes ayant fait allégeance à l'État islamique (EI) et de tribus hostiles au pouvoir.Le Sinaï est une péninsule semi-désertique d'environ 60 000 km2 située dans l'est...

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