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Liban - Tribune

Le Liban restera une plateforme régionale pour les entreprises mondiales

Le monde qui nous entoure a changé et continue à changer à une vitesse vertigineuse vers de multiples directions, souvent peu prévisibles et peu connues.
L'économie mondiale, l'économie européenne, les économies régionales, les économies arabes sont en pleine mutation, au cœur d'un chantier de restructuration et en phase de réorganisation majeure.
Les entreprises privées – tous domaines confondus – financières, commerciales, industrielles, de technologie, de services... sont aussi en cours de restructuration pour accompagner autant que possible ces multiples changements difficilement gérables, tant au niveau financier qu'humain.
On n'arrive plus à gérer nos sociétés – quels que soient leurs domaines – de la même manière qu'on le faisait il y a quelques années. Nos points forts d'hier et nos avantages compétitifs précédents, nos facteurs-clés de réussite ne sont plus valables et peuvent même devenir nos points faibles aujourd'hui. Il est donc crucial, où que nous soyons implantés autour du globe, que nos plans, nos stratégies, nos objectifs soient régulièrement vus et revus, adaptés et réadaptés aux conditions de l'environnement régional et mondial (en pleine perturbation) afin de persévérer et de croître.
Cela dit, les chefs d'entreprise, de tous les pays, devraient se concentrer pour appliquer la stratégie des « 3 D » : diversifier, développer, déléguer.
• Diversifier : pour créer, proposer de nouveaux produits, de nouveaux services et accéder à différents marchés et différentes clientèles.
• Développer : se diriger vers de nouveaux marchés, différents continents, pays, régions...
• Déléguer : une partie des responsabilités à des ressources humaines qualifiées, hautement expérimentées et spécialisées, recrutées de toutes les parties du monde.
Il est crucial de bâtir des partenariats privilégiés avec les chefs d'entreprise mondiaux, de créer des synergies productives pour pouvoir appliquer de nouvelles stratégies de développement. Nous devons échanger nos connaissances, nos expertises, nos produits, nos services, pour que chacun de nous puisse diversifier ses activités, indépendamment, interdépendamment ou conjointement, par un système d'alliance stratégique à court, moyen ou long terme.
D'autre part, nous avons besoin de nos confrères internationaux pour nous développer vers de nouveaux marchés, et eux ont sûrement besoin de nous pour se développer vers les marchés arabes et du Moyen-Orient. Nous pouvons aussi avoir besoin l'un de l'autre pour nous développer ensemble vers les marchés en pleine croissance : l'Amérique latine et l'Afrique, où plusieurs générations de notre pays nous ont déjà devancés depuis bien longtemps. L'Iran pourrait aussi représenter pour nous tous un terrain à grand potentiel à explorer ensemble. Notre intérêt commun, notre situation de « Win-Win » est très claire et explicite.
Finalement, nos ressources humaines, nos mains-d'œuvre qualifiées et expérimentées devraient communiquer pour échanger des informations, technicités, et même employer de part et d'autre les élites que nous recherchons tous au-delà de nos frontières.
Le Liban pourrait être vu ou perçu comme un petit marché de 4 millions d'habitants (si on ne compte pas nos 2 millions de réfugiés syriens), mais à mon humble avis, cette vision est bien erronée. Le Liban est et devrait être considéré comme une porte privilégiée vers toute la région du Moyen-Orient. Ce Moyen-Orient en phase de restructuration, qui représente un marché colossal avec une demande en augmentation régulière et un pouvoir d'achat grandissant. Ce n'est un secret pour personne, mais une réalité que la plupart de nos entreprises privées locales opèrent, survivent et se développent grâce à leurs antennes et présences régionales et internationales.
Au niveau régional, il est vrai que le conflit syrien ne fait que se compliquer de jour en jour, le bruit des canons, ou plutôt des avions, fait trembler toute la région et le sang ne cesse de couler de plus en plus. Cette guerre pèse très lourd sur notre pays, sur notre économie, sur notre équilibre social, notre sécurité... Mais il faut garder en tête qu'aucune guerre n'a jamais perduré et que la reconstruction de la Syrie, qui a dépassé la barre des 400 milliards de dollars, passera essentiellement par le Liban. Les guerres se préparent en coulisses par des mains invisibles, mais les conflits se règlent aussi à huis clos, et les colombes de la paix peuvent voler quand on s'y attend le moins. Les gagnants de demain seront les premiers entrepreneurs courageux et téméraires qui tiendront la branche d'olivier d'une main et la pelle de la reconstruction de l'autre, et se dirigeront vers ce terrain fertile au bon moment. Il est impératif de se préparer dès aujourd'hui à ce grand chantier.
Nous sommes certes un petit pays, mais qui traite avec les grands pays, un pays doté de grandes opportunités et d'une main divine qui nous protège. Notre pays est un message, une terre bénie. Nous ne le lâcherons pas et y resterons quels que soient les risques et les difficultés.

* Président du Rassemblement de dirigeants et chefs d'entreprise libanais (RDCL)

Le monde qui nous entoure a changé et continue à changer à une vitesse vertigineuse vers de multiples directions, souvent peu prévisibles et peu connues.L'économie mondiale, l'économie européenne, les économies régionales, les économies arabes sont en pleine mutation, au cœur d'un chantier de restructuration et en phase de réorganisation majeure.Les entreprises privées – tous...

commentaires (1)

'' un pays doté de grandes opportunités et d'une main divine qui nous protège. Notre pays est un message, une terre bénie...'' Et si on commençait par traiter les déchets, regarder du côté de l'infrastructure : électricité, eau, routes. La main divine et la terre bénie ne suffisent pas ! On fait quoi maintenant ?

Emile Antonios

12 h 42, le 04 novembre 2015

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Commentaires (1)

  • '' un pays doté de grandes opportunités et d'une main divine qui nous protège. Notre pays est un message, une terre bénie...'' Et si on commençait par traiter les déchets, regarder du côté de l'infrastructure : électricité, eau, routes. La main divine et la terre bénie ne suffisent pas ! On fait quoi maintenant ?

    Emile Antonios

    12 h 42, le 04 novembre 2015

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