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Liban - Communautés

Deriane : Ne quittez pas la table de dialogue sans consensus sur l’élection d’un président !

Le mufti de la République a indirectement averti que les opérations militaires russes en Syrie risquent d'avoir un impact négatif sur les rapports entre les musulmans et les orthodoxes dans la région.

Le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, a adressé hier un message aux Libanais à l’occasion de l’Hégire. Photo Ani

Le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, a exhorté hier les participants au dialogue national de persévérer jusqu'à l'élection d'un président de la République.
« Nous nous trouvons actuellement à la croisée des chemins au Liban. Soit nous parvenons à élire un président et ce sera alors un début de solution à notre crise, soit nous échouons et la paralysie gangrénera toutes les institutions de l'État. Nous devons tous nous rendre compte du degré de gravité de la situation », a lancé d'emblée le mufti dans le message qu'il a adressé hier aux Libanais à l'occasion de l'Hégire (Nouvel An musulman).
S'adressant directement aux participants au dialogue national, il a dit : « Ne mettez pas fin à vos réunions avant de parvenir à un consensus et un accord parfait sur l'élection d'un président de la République, sinon nous serons tous complices de l'anéantissement des espoirs des Libanais (...). »
Il convient de préciser dans ce contexte que, dans la journée d'hier, le Parlement a envoyé une convocation écrite à l'ensemble des députés, les exhortant à participer à la trentième séance parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau président de la République libanaise, prévue le 21 octobre.
Sur le plan régional, le cheikh Deriane a noté que « l'Hégire survient cette année au milieu de circonstances assez difficiles pour les Arabes et les musulmans », dénonçant « l'exode forcé de milliers d'Arabes » qui fuient la mort et cherchent refuge tous les jours en Europe.
« Nous ne voulons pas perdre nos jeunes, notre unité nationale et notre coexistence dans ces guerres saintes qui sont en train d'être menées contre nos peuples et nos pays. Nous pensions jusque-là que ces guerres étaient le propre d'Israël et de Daech (le groupe État islamique), mais il apparaît aujourd'hui que d'autres parties aussi y prennent part (...) afin de battre en brèche l'unité des musulmans et d'affaiblir la relation qui existe entre musulmans et orthodoxes (...) », a-t-il dit en allusion à l'intervention russe en Syrie. « Nous ne voulons pas effrayer le monde, ni en avoir peur. Nous allons demeurer dans la droite ligne de l'islam modéré, de la justice, de la liberté et de la solidarité dans nos pays », a poursuivi le dignitaire.

Mise en garde contre le « chaos »
Par ailleurs, le mufti de la République a regretté mardi que certains activistes du mouvement de contestation civile « cherchent la confrontation avec les forces de l'ordre ».
« Certains activistes se livrent à des actes de vandalisme, tout en cherchant la confrontation avec les forces de l'ordre », a-t-il estimé. À la jeunesse libanaise, le mufti de la République a demandé d'exprimer ses revendications « pacifiquement et de manière civilisée (...), et toujours dans le respect de la stabilité et de la sécurité ». « Celui qui s'en prend aux biens publics et privés, aux forces de l'ordre, s'en prend en fait à lui-même, ses proches et sa patrie, car le Liban appartient à tous ses fils. L'État est au service de tous les Libanais, son prestige doit être préservé », a-t-il noté. « La chute de l'État entraîne la destruction de la nation », a-t-il averti.
Rappelons que 11 activistes de la société civile avaient été arrêtés jeudi dernier à la suite de heurts qui ont opposé les protestataires aux forces de l'ordre, dans le centre-ville. Cinq activistes sont encore détenus, en dépit de la campagne menée par leurs proches pour leur remise en liberté.

Le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, a exhorté hier les participants au dialogue national de persévérer jusqu'à l'élection d'un président de la République.« Nous nous trouvons actuellement à la croisée des chemins au Liban. Soit nous parvenons à élire un président et ce sera alors un début de solution à notre crise, soit nous échouons et la...
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