Rechercher
Rechercher

Lifestyle - La mode

Coup de jeune à la Semaine de la mode milanaise

La Semaine de la mode milanaise qui s'est achevée hier, succédant aux défilés new-yorkais et londoniens et précédant la Semaine parisienne, bénéficiait des derniers feux de l'Exposition universelle qui se poursuit jusqu'à la fin du mois. Les collections printemps-été 2016 présentées par les ténors de la mode italienne annoncent un vestiaire de plus en plus libre et décalé.

Les imprimés animaliers Cavalli en version abstraite, rajeunis par un denim bonbon.

C'est peu dire que l'euphorie était, cette année, au rendez-vous des défilés milanais. Le public de l'« Expo » est venu grossir la foule des modeux, créant une ambiance des plus énergiques, entre événements, partys, présentations et ouvertures de boutiques. Même les très attendus acheteurs chinois, dont on craignait, cette année, la désaffection pour raisons économiques, ont massivement honoré le rendez-vous. Dans le quartier rénové de Porta Nuova où se concentrait l'essentiel des défilés, ce sont surtout les jeunes directeurs artistiques qui ont dégagé les meilleures vibrations de cette Semaine particulièrement festive et réussie. Avec Alessandro Michele à la direction artistique de Gucci, Peter Dundas chez Roberto Cavalli (absent pour la première fois, ayant cédé sa marque à un groupe d'investissement italien), Arthur Arbesser chez Iceberg ou Massimo Giorgetti chez Emilio Pucci, c'est une relève à l'écoute de notre temps qui vient d'être assurée, avec plus ou moins de bonheur.

Un printemps-été romantique chez Etro
La tendance éthérée de la prochaine saison douce est clairement représentée par Etro. Avec ses silhouettes tout en volutes et transparences fleuries, dont le style fin XIXe siècle est souligné par un petit ruban serré autour du cou, la garde-robe est résolument romantique. Souvent, elle s'inspire de l'univers de la danse, comme en témoignent les ballerines à lacets, un justaucorps couleur chair, un cache-cœur beige ou ce top bordé de tulle. Fleurs des champs se répandent sur les vêtements aux teintes claires illuminées de doré. Enrichies de volants, broderies, dentelles et autres passementeries, les robes en chiffon, popeline et mousseline crêponnée flottent, vaporeuses, dans un esprit parfois froufrou, qu'accentue le ruban en satin noué à la taille.

Iceberg joue la carte pop
Avec le jeune styliste viennois Arthur Arbesser, la griffe Iceberg renoue avec son ADN 80's. « Iceberg a connu le succès dans les années 1980 sous l'impulsion de Jean-Charles de Castelbajac. J'ai voulu retrouver cette énergie en proposant une collection pleine de graphismes et couleurs dans un esprit fun », confie en coulisses le créateur, arrivé depuis juste trois mois dans la maison. La maille a la part belle, à travers des petites robes et combinaisons moulantes aux zébrures et damiers psychédéliques, mais aussi dans des tricots à épaisses rayures verticales et des pantalons évasés. Les chemisiers s'arrêtent sous la poitrine, les manteaux tombent jusqu'aux pieds. Les couleurs sont acidulées tel le jaune poussin d'une maxi-robe zippée sur le devant ou le mauve de ce pimpant imper ciré. L'allure marrante et désinvolte est renforcée par un chapeau en toile qui s'affaisse sur les yeux.

Versace, militaire mais sexy
C'est sur le rythme syncopé d'une musique électronique que défilent les mannequins chez Versace, sous des faisceaux de lumières qui balayent l'espace. Derrière un semblant de sobriété martiale, se dévoile une femme hypersexy, qui métamorphose une veste saharienne en robe ultracourte et endosse des tricots résille ou des mini-tuniques transparentes. Naturellement, elle ne porte que des jupes fendues jusqu'en haut des cuisses et troque définitivement le corsage pour un top bandeau. L'inspiration militaire est partout : dans les élégants ensembles pantalon kaki, tout comme dans les tenues camouflage revisitées, qui mélangent en patchwork différents motifs animaliers déclinés en vert, violet, orange et jaune. Sans oublier les étoiles des grades de l'armée, retrouvées en collier ou en médaillon.

Le nouvel esprit Cavalli
Difficile d'imaginer le Norvégien Peter Dundas à la tête de la création d'une des maisons les plus sensuelles et méditerranéennes d'Italie. C'est pourtant lui qui reprend le flambeau de la marque, avec pour mission de la renouveler. C'est chose faite : si les imprimés animaliers chers à Roberto Cavalli sont encore présents, c'est en version numérisée, presque abstraite. Ne cherchez pas les robes de sirène signature, elles n'y sont plus ;
remplacées par des robes courtes à traîne pour le soir, et le jour des denims délavés rose, mauve ou bleu ciel. Si le glamour s'est estompé, c'est en partie en raison d'une tendance générale au rajeunissement et à une mode « portable » de jour comme en soirée.

Bottega Veneta, voile et grand air
Maison maroquinière, Bottega Veneta a fait une entrée récente dans le prêt-à-porter de luxe. Et c'est avec une collection particulièrement sportive, privilégiant confort et décontraction, que l'Allemand Tomas Maier, directeur créatif de la maison, donne le ton du printemps prochain. Tissus techniques et tricots au crochet agrémentés d'anneaux métalliques sont autant d'allusions à la voile et aux sports nautiques. Joggings et blousons molletonnés et zippés se déclinent en imprimé camouflage, vaguement militaire. Les robes en nylon rappellent elles aussi le vocabulaire de la voile, de même que les cordes dont elles sont agrémentées.
Côté tendances, on constate un rajeunissement constant de la mode féminine qui se fait de moins en moins sophistiquée, abandonnant progressivement, surtout l'été, surcharge et artifices. Plus cérébrale, artistique, culturelle, elle privilégie les formes architecturées et les jeux de volumes. En revanche, les accessoires se font extravagants, du micro-sac au bijou XXL, en passant par les grandes lunettes carrées et les pantoufles à plumes. La robe vedette de l'été prochain sera la petite combinaison à bretelles. Un nouveau basique à suspendre non loin de l'indispensable petite robe noire trois trous.

C'est peu dire que l'euphorie était, cette année, au rendez-vous des défilés milanais. Le public de l'« Expo » est venu grossir la foule des modeux, créant une ambiance des plus énergiques, entre événements, partys, présentations et ouvertures de boutiques. Même les très attendus acheteurs chinois, dont on craignait, cette année, la désaffection pour raisons...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut