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À La Une - #LaRepubliquePoubelle

Crise des déchets : au centre-ville de Beyrouth, la colère gronde

Le collectif "Vous puez!" appelle à un nouveau rassemblement lundi. Devant le Grand Sérail, un groupe de protestataires, dont se désolidarise le collectif, affronte les forces de l'ordre.

En fin de soirée dimanche, un groupe de protestataires, dont le collectif "Vous puez!" s'est désolidarisé, continuait d'affronter les forces de l'ordre devant le Grand Sérail. AFP PHOTO / STR

Pour la deuxième journée consécutive, des Libanais de toutes les communautés religieuses et de toutes les régions se sont rassemblés par milliers, dimanche place Riad el-Solh, au centre-ville de Beyrouth, pour réclamer la démission du gouvernement qui a jusque là échoué à trouver une solution à la crise des déchets qui sévit depuis la fermeture du dépotoir de Naamé le 17 juillet.

Une heure trente après le début de la manifestation, les canons à eau sont entrés en action, alors que des manifestants s'attaquaient aux barrières de barbelés érigées devant le Grand Sérail. Rapidement, le ballet des ambulances a commencé.

Vers 21h, un groupe d'irréductibles se trouvait toujours face au Grand Sérail. Alors que des infiltrés jetaient des cocktails molotov en direction des forces de l'ordre, ces dernières répondaient avec leurs canons à eau et bombes lacrymogènes, les alentours du Grand Sérail prenant des airs de champ de bataille. De tirs étaient également entendus. Le gros des manifestants, des hommes, des femmes, des familles, avait, lui, levé le camp. Selon l'Agence nationale d'information (Ani), plusieurs blessés étaient à déplorer.

Certains jeunes ont mis le feu à une moto devant les policiers et tenté de constituer une mini-barricade avec des tables et des panneaux en bois.

 

Les organisateurs du mouvement "Vous puez!" se sont désolidarisés des violences, insistant sur le caractère pacifique de leur protestation. "Nous n'avons rien à faire avec ce groupe. Nous nous sommes retirés de la place Riad al-Solh où ont lieu les affrontements pour aller place des Martyrs afin de montrer que nous n'avons rien à voir avec cette violence", a affirmé à l'AFP Joey Ayoub, un porte-parole des manifestants. Le bloggeur et activiste membre du collectif "Vous Puez!", Imad Bazzi, a, de son côté, affirmé que " le mouvement n'a rien à voir avec ce qui s'est passé place Riad el-Solh". Il a dans ce contexte accusé "certains partis d'avoir envoyé leurs partisans pour faire monter la tension et semer la confusion".

Ce n'est que vers 23 h, que l'on notait un retour à un calme précaire dans le centre-ville de Beyrouth.

 

Le mouvement "Vous Puez!" a toutefois lancé un nouvel appel à manifester pour demain, lundi, à 18 heures. Le lieu du rassemblement n'a pas été précisé.

 

 Provoquer un changement

"Je suis là car cela fait longtemps que personne ne nous entend. Cette fois, nous espérons provoquer un changement", affirmait, en début de soirée, Rita, 50 ans, sur la place Riad el-Solh. Cette Libanaise se voulait toutefois sceptique :  "Nos politiciens ne suivent que leurs propres intérêts et n'entendent que leurs voix. Je n'ai pas beaucoup d'espoir mais il ne faut pas baisser les bras".

 

Pour la 2e journée consécutive, des milliers de Libanais se sont rassemblés, dimanche 23 août à 18h, au centre-ville de Beyrouth, pour dénoncer l'incurie du gouvernement face à la crise des déchets. AFP PHOTO / ANWAR AMRO

 

Pendant la manifestation, de nombreux libanais portaient le drapeau de leur pays, d'autres portaient des pancartes sur lesquelles étaient écrits des slogans tels que "Descendez vous battre contre les ministres des poubelles" ou "Certains déchets ne devraient pas être recyclés", en référence aux responsables politiques. "Le peuple veut la chute du régime", scandaient aussi les manifestants.

 

"Je suis ici parce que j'en ai marre et que cette manifestation n'a aucun caractère politique ou religieux", résumait Nayla, 27 ans. "Je veux vivre dans ce pays, j'en ai marre du 8 Mars et du 14 Mars, ils ont eu dix ans (depuis le retrait des troupes syriennes du Liban, ndlr) pour changer les choses mais n'ont rien fait, affirmait-elle. Je veux qu'ils soient tenus pour responsables de tout ce qu'ils ont fait jusqu’à maintenant. Ils nous ont volé et rempli leurs proches".

Samir, 45 ans, affirmait, lui, être sur la place Riad el-Solh "pour changer ce pouvoir". "Nous en avons marre de ce parlement illégitime, de cette classe politique qui n'arrive même pas à ramasser les déchets des rues, déclarait-il avant de lancer : ce ne sont pas les déchets qui nous dégoûtent mais les politiciens".

 

Parallèlement, pour exprimer leur solidarité avec les manifestants, des jeunes ont bloqué l'autoroute Batroun-Tripoli à l'aide de pneus. La route a ensuite été rouverte. Du côté du Liban-Sud, à Tyr, plusieurs personnes se sont rassemblées à l'entrée de la ville. Avec des pancartes dénonçant la corruption, les manifestants ont assuré leur soutien à la campagne "Vous Puez !".

 

Face à face entre manifestants et forces de l'ordre. AFP PHOTO / ANWAR AMRO

 

Campagne pacifique

Vers 19 heures, un communiqué a été lu par un jeune au nom du mouvement "Vous Puez !". Le collectif a assuré qu'il s'agit "d'une campagne pacifique par excellence" refusant toutefois de négocier avec le gouvernement. Les manifestants ont demandé au Premier ministre que les responsables de la répression de la manifestation organisée samedi soir rendent des comptes. Hier, tout comme la semaine dernière, la manifestation organisée par la campagne "Vous puez !" a été violemment réprimée et plusieurs personnes ont été arrêtées par les forces de l'ordre. Dimanche, matin le Premier ministre Tammam Salam a dénoncé la répression des manifestations et promis que tous les responsables de la répression des manifestations devront rendre des comptes. Affirmant se ranger aux côtés du peuple, il n'a cependant pas convaincu les activistes.

"Nous demandons que la crise des déchets soit gérée par les municipalités", a également déclaré le jeune qui lisait un communiqué. Il a en outre exigé que le gouvernement démissionne et que "le Parlement soit considéré comme dissout". Le collectif a ensuite appelé tous les Libanais à les rejoindre et à organiser des manifestations. Il a aussi demandé aux Libanais à l'étranger d'organiser des rassemblement devant les ambassades du Liban.

Une manifestation de soutien est déjà prévue à Paris, le 30 août. Elle se tiendra à 15 heures Place du Trocadéro.

 

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Pour la deuxième journée consécutive, des Libanais de toutes les communautés religieuses et de toutes les régions se sont rassemblés par milliers, dimanche place Riad el-Solh, au centre-ville de Beyrouth, pour réclamer la démission du gouvernement qui a jusque là échoué à trouver une solution à la crise des déchets qui sévit depuis la fermeture du dépotoir de Naamé le 17...
commentaires (4)

Qu'est ce que je disais !! Les réclamations du peuple sont légitimes, pas jusqu'à demsnder la démission du gouv ca c'était les réclamations sous la table de qlq uns ... Mais, au Liban il y a tjrs un mais ... A bon entendeur salue

Bery tus

02 h 05, le 24 août 2015

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Commentaires (4)

  • Qu'est ce que je disais !! Les réclamations du peuple sont légitimes, pas jusqu'à demsnder la démission du gouv ca c'était les réclamations sous la table de qlq uns ... Mais, au Liban il y a tjrs un mais ... A bon entendeur salue

    Bery tus

    02 h 05, le 24 août 2015

  • Le Hezb avec l'aide du gaga general se prepare a prendre le pouvoir. C etait vraiment a prevoir......RIP Lebanon....

    IMB a SPO

    02 h 00, le 24 août 2015

  • IL SEMBLE QUE LES DÉCHÊTS ET AUTRES RÉCLAMATIONS NE SONT QUE DES PRÉTEXTES... GARE À LA MAINMISE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 47, le 23 août 2015

  • It's now or never. Ne lâchez pas prise peuple fier et debout. Dégagez toute cette classe de pourriture et permettez à un nouvel ordre de s'installer au Liban. Ne vous laissez pas endormir par les forces du passé encore sous le joug des influences néfastes à notre développement.

    FRIK-A-FRAK

    19 h 11, le 23 août 2015

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