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À La Une - pakistan

Quand des chrétiens sont arrêtés pour avoir utilisé le mot "prophète"

Les chrétiens se sont excusés et ont demandé pardon aux musulmans, mais ces derniers ont refusé.

Trois chrétiens pakistanais ont été arrêtés pour avoir qualifié l'un de leurs anciens prêtres de "prophète", a annoncé jeudi la police. AFP PHOTO / RIZWAN TABASSUM

Trois chrétiens pakistanais ont été arrêtés pour avoir qualifié l'un de leurs anciens prêtres de "prophète", un mot d'ordinaire réservé dans le pays aux seuls musulmans, et notamment à Mohammad, a annoncé jeudi la police.

Les trois hommes ont été arrêtés à Gujrat (est), dans la province du Pendjab, après que la police eut remarqué qu'ils avaient inscrit le mot "prophète" en ourdou sur des posters marquant le 20e anniversaire de la mort de leur ancien leader Fazal Masih. Dans la conservatrice république islamique du Pakistan, ce terme n'est habituellement utilisé que pour qualifier des prophètes musulmans, et tout contrevenant peut se voir accusé de blasphème, un crime passible au maximum de la peine de mort.

Après avoir arrêté les trois hommes, dont le fils de Fazal Masih, les policiers ont convoqué des leaders musulmans et chrétiens locaux pour les consulter sur cette affaire, a expliqué à l'AFP le chef de la police locale, Shahid Tanveer. Les chrétiens se sont excusés et ont demandé pardon aux musulmans, mais ces derniers ont refusé, a-t-il ajouté.

Une plainte pour terrorisme a été déposée contre l'organisateur de la manifestation. Trois hommes ont été arrêtés et 11 autres sont toujours recherchés, selon lui.
M. Tanveer n'a pas précisé pourquoi des charges de terrorisme, et non de blasphème, avaient été retenues dans cette affaire. La première qualification, utilisée dans les affaires sensibles, permet des procédures plus rapides. Les autorités l'ont peut-être également choisie pour éviter de mettre en avant le motif de blasphème, parfois générateur de violences.

La minorité chrétienne, qui représente près de 2% d'une population totale de plus de 180 millions de Pakistanais, a été de plus en plus visée ces dernières années par ce genre d'accusations que les défenseurs des droits de l'Homme jugent souvent instrumentalisées pour régler des conflits personnels.

La Cour suprême du Pakistan a accepté le mois dernier d'examiner l'appel d'Asia Bibi, une chrétienne condamnée à mort pour blasphème et soutenue par plusieurs dirigeants occidentaux, dont le pape François. Cette mère de cinq enfants avait été accusée d'avoir insulté le prophète Mahomet par des musulmanes de son village avec qui elle s'était disputée, ce qu'elle a toujours niées. Elle est depuis devenue un symbole du débat sur la loi sur le blasphème, un sujet ultra sensible dans ce pays où des accusations non prouvées peuvent conduire une foule à lyncher des suspects et où les acquittements sont rares.

Toujours dans le Pendjab, un membre des Ahmadis, une autre minorité discriminée et parfois attaquée, a été tué mercredi par des hommes à motos, selon la police locale qui a évoqué un mobile religieux.

 

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Trois chrétiens pakistanais ont été arrêtés pour avoir qualifié l'un de leurs anciens prêtres de "prophète", un mot d'ordinaire réservé dans le pays aux seuls musulmans, et notamment à Mohammad, a annoncé jeudi la police.Les trois hommes ont été arrêtés à Gujrat (est), dans la province du Pendjab, après que la police eut remarqué qu'ils avaient inscrit le mot...

commentaires (2)

DES DAECHS... PARTOUT !

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 40, le 21 août 2015

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Commentaires (2)

  • DES DAECHS... PARTOUT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 40, le 21 août 2015

  • Non mais quel Pays de M. Encore une fois ou est l'outrage? Le monde est aveugle et l'Islamisme devrait etre combatttu....

    IMB a SPO

    16 h 02, le 20 août 2015

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