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Liban

Bou Faour : Nous n’avons pas le luxe du temps

Le ministre de la Santé, hier, en compagnie de M. Berry. Photo Ani

Le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, a présidé une réunion élargie avec des médecins de cazas et des contrôleurs sanitaires, dans l'immeuble Adnan Kassar pour l'économie arabe, à Bir Hassan. La réunion a porté sur les missions de contrôle dans les cazas, notamment le contrôle des dispensaires, des centres d'esthétique, des laboratoires et des pouponnières, ainsi que l'inspection relative à l'hygiène alimentaire, sans compter, bien sûr, les retombées de la crise des déchets sur la santé générale.
Lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion, M. Bou Faour a évoqué longuement le dossier des déchets. « Il est clair que nous nous dirigeons vers une crise prolongée des déchets, étant donné que les solutions ponctuelles et provisoires avancées sont réduites désormais à l'option de l'exportation des déchets », a-t-il déclaré, ajoutant, avec une pointe d'ironie : « Le territoire libanais est trop petit pour y trouver un dépotoir. » Il s'est dit étonné du fait que « nous nous refusons, en tant que Libanais, de prendre en charge ne serait-ce qu'une partie du fardeau, mais préférons attendre qu'un étranger ramasse nos déchets ».
Évaluant l'option de l'exportation, il a d'abord fait remarquer que « cette solution prendra du temps ». « Le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, a déjà reçu près de cinq offres de la part de sociétés étrangères, a indiqué M. Bou Faour. Néanmoins, même si une décision est prise au plus vite, sa mise en œuvre prendra du temps, celui, au moins, que les navires chargés de ramasser nos ordures atteignent nos rives, sachant que leur trajet nécessite deux semaines. »

Prise de contact avec N. Machnouk
Le ministre de la Santé a mis en garde en outre contre « les dépotoirs improvisés, notamment pour Beyrouth et la banlieue sud, les dépotoirs de La Quarantaine et des environs de l'AIB ayant atteint leur niveau de saturation, sans compter les dangers qu'ils comportent ». Il a confié dans ce cadre que le ministère de la Santé « a inspecté ces deux dépotoirs et continue de le faire d'une manière chronique. Il s'est avéré que le dépotoir improvisé près de l'AIB met en danger l'aviation à cause des gaz que dégagent les déchets qui affectent le fonctionnement des moteurs des avions et causent un afflux d'oiseaux en grand nombre, constituant une menace pour l'aviation. Pour ce qui est du dépotoir de La Quarantaine, aménagé près d'une minoterie, il a atteint la ligne rouge du danger sanitaire ». « La situation est inacceptable et ne peut continuer ainsi », a-t-il averti, révélant avoir contacté, la veille, le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, afin de l'informer de cette situation. « Les risques sur la santé publique ne peuvent plus être ignorés », a-t-il insisté.
Rappelant que le dossier des déchets fait l'objet de « litiges, puisque personne ne veut de déchets chez lui », M. Bou Faour a néanmoins indiqué que « nous n'avons pas le luxe du temps ni celui de l'attente. Que l'État se décide et sélectionne des décharges équitablement sur le territoire libanais, ou qu'il prenne au plus vite la décision de l'exportation par voie maritime. Si la crise n'est pas réglée, c'est une catastrophe sanitaire qui risque de se produire ». Et de rappeler, à cet égard, que « la solution ne relève pas du ministre de la Santé ni du Premier ministre ou du ministre de l'Environnement, mais de toutes les parties politiques réunies ».

Mesures de prévention
Le ministre de la Santé a par ailleurs énuméré une série de mesures de prévention à prendre, à l'échelle individuelle, en attendant le règlement de la crise. Il a ainsi rappelé l'importance de préserver « l'hygiène personnelle et celle du foyer » et conseillé de « consommer les aliments immédiatement après les avoir cuisinés et de bien les emballer éventuellement pour les protéger des insectes ». Il a appelé à veiller sur la propreté « des établissements impliqués dans les services alimentaires et leur environnement immédiat ». Il a appelé à écarter les dépotoirs des environs de ces établissements. Le ministre a insisté enfin sur l'importance de recourir aux pesticides, dans les foyers et les établissements, sans toutefois en asperger directement les ordures. « Il vaut mieux asperger les déchets de chaux », a-t-il souligné.

Chez Berry
Il a été reçu en outre par le président de la Chambre, Nabih Berry. S'exprimant à l'issue de la rencontre, le ministre a joint sa voix à celle du président Berry, « qui a appelé à mettre un terme au processus de destruction des institutions, celles-ci étant la seule garantie de stabilité pour le pays. Ce processus destructeur, qu'il soit ou non intentionnel ou volontaire, a pris une ampleur telle qu'il est devenu ingérable. Les prochaines échéances, aussi bien internes qu'externes, ne nous donnent ni le luxe du temps ni celui des prises de position politiques contradictoires. La stabilité du pays est en danger ». Le ministre a ajouté, en réponse à une question, « qu'il n'y a pas de crainte quant à la paralysie éventuelle du cabinet, celle-ci ayant lieu de fait. Qu'y a-t-il à craindre de plus, si ce n'est la paralysie générale et la froideur avec laquelle est gérée la vacance présidentielle ? Nous nous dirigeons vers des situations dangereuses et incontrôlables, mais le Premier ministre, Tammam Salam, maintient une grande marge au débat responsable en Conseil des ministres ».

Le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, a présidé une réunion élargie avec des médecins de cazas et des contrôleurs sanitaires, dans l'immeuble Adnan Kassar pour l'économie arabe, à Bir Hassan. La réunion a porté sur les missions de contrôle dans les cazas, notamment le contrôle des dispensaires, des centres d'esthétique, des laboratoires et des pouponnières, ainsi que...

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