Derbas : La crise des ordures, une conséquence de la paralysie gouvernementale

« Le Premier ministre, Tammam Salam, annoncera sa décision en temps voulu. Il est injuste qu'il assume à lui seul la responsabilité de la ligne de conduite de toutes les composantes du gouvernement ou de certaines d'entre elles. Car un gouvernement n'est pas formé uniquement d'un président, mais de ministres et de composantes. » Tels sont les propos tenus par le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, à l'issue de sa rencontre avec M. Salam au domicile de ce dernier, à Moussaytbé.
« Ce qui se déroule dans la rue est le résultat inévitable de la paralysie gouvernementale », a encore souligné M. Derbas évoquant sans la nommer la crise des ordures. Une paralysie qu'il a qualifiée de « systématique, qui s'infiltre jusque dans les articulations de l'État » et qui se concrétise d'abord par « le vide présidentiel, se poursuit par l'inaction du Parlement et atteint désormais le gouvernement ».
Le ministre des Affaires sociales a assuré que le chef de l'exécutif ne se dérobera pas face à ses responsabilités. « Il sait, plus que d'autres, que le sort du pays est lié à sa décision. J'estime d'ailleurs que cet homme, qui a hérité de sa famille le sens des responsabilités, ne renoncera pas à les assumer », a-t-il observé.
Quant à la direction que prendra M. Salam dans les prochains jours, Rachid Derbas a indiqué que « toutes les options sont possibles ». « Nul ne peut le dessaisir de ses prérogatives », a-t-il affirmé.
« La démission est l'une de ses prérogatives, de même que la convocation du Conseil des ministres à se réunir ou prendre congé, ainsi que la détermination de l'ordre du jour d'une réunion, a souligné M. Derbas. Toutes ces questions relèvent de ses prérogatives et il n'acceptera d'en discuter avec personne. » Et d'assurer que, pour le Premier ministre, « les ordures qui s'empilent dans les rues de la capitale sont un fardeau sur la conscience de chaque responsable en quête de solution ». M. Derbas a toutefois tenu à lancer une mise en garde : « Cette affaire n'a rien de technique. Elle fait partie des répercussions de la paralysie gouvernementale », a-t-il martelé, soulignant que l'affaire n'est pas terminée.

Délégations de soutien
M. Salam a par ailleurs reçu durant le week-end plusieurs délégations venues lui exprimer leur soutien, notamment une délégation du Rassemblement pour la République, présidée par l'ancien ministre Mohammad Youssef Beydoun. Dépêchée par l'ancien président de la République, Michel Sleiman, qui se trouve actuellement à l'étranger, la délégation a exprimé sa solidarité et son soutien au Premier ministre. M. Beydoun a appelé dans ce cadre M. Salam à continuer à assumer ses responsabilités pour que le pays passe le cap actuel au moindre coût.
Le Premier ministre a en outre accordé audience à la famille de feu Georges Rif.
Samedi, M. Salam s'était entretenu avec l'ambassadeur des États-Unis, David Hale. Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre avait catégoriquement démenti les informations faisant état d'une « démission » de sa part.