Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'est efforcé vendredi de montrer la solidité de son alliance avec le Courant patriotique libre du général Michel Aoun, tout en prenant clairement ses distances avec lui sur les derniers développements internes, et en préconisant le dialogue et la conciliation entre les protagonistes gouvernementaux.
Le chef du Hezb s'exprimait dans un discours retransmis en direct, dans le cadre d'un rassemblement organisé par le parti chiite dans la banlieue sud de Beyrouth à l'occasion de La Journée d'al-Qods (Jérusalem en arabe). Cette journée est célébrée tous les ans en Iran depuis la révolution islamique de 1979 le dernier vendredi du ramadan. Cette année, la manifestation a été avancée d'une semaine en raison de la proximité du Fitr, la fête qui conclut le mois de jeûne musulman.
« Nous ne laisserons pas tomber Aoun »
Hassan Nasrallah a consacré la dernière partie de son intervention à la situation locale. Promettant un autre discours consacré aux dossiers libanais dans les jours qui viennent, le chef du parti chiite a tenu à afficher son soutien à son allié, Michel Aoun. « Sont dans l'erreur ceux qui croient que le Hezbollah est tellement occupé dans sa guerre en Syrie qu'il a laissé le général Aoun seul », a-t-il souligné.
« Le général Aoun ne nous a pas demandé de prendre part aux manifestations car il comprend le poids des responsabilités du Hezbollah, a-t-il dit. Et d'ailleurs, il n'est pas dans l'intérêt du CPL que le Hezbollah participe à ce mouvement car on va dire qu'il s'agit d'une mobilisation pour le nucléaire iranien, et donc les demandes du général seront perdues. »
Qualifiant le chef du CPL de « composante essentielle du gouvernement » et ses demandes de « justes », le chef du parti chiite a néanmoins estimé que le modèle fédéral pour le Liban que Michel Aoun défend ces derniers jours est « un sujet à débattre à part ».
« Je vous dis clairement et franchement : nous ne laisserons pas tomber notre alliance avec le général Aoun, croire le contraire est un pari perdant », a insisté Hassan Nasrallah.
Il a assuré que « ni Michel Aoun ni ses alliés ne veulent bloquer le gouvernement ou le faire chuter », ajoutant que l'exécutif aussi bien que le Parlement doivent continuer à fonctionner. Estimant que « le Liban a plus que jamais besoin de la notion du vivre-ensemble », il a appelé à la tenue d'un « dialogue bilatéral entre le CPL et le courant du Futur (de Saad Hariri) sur les promesses et semblants de promesses que le Premier minsitre Saad Hariri aurait faits à Michel Aoun, auquel se joindraient plus tard tous les protagonistes ».
« Nous misons tous sur la sagesse du président du Parlement Nabih Berry », a enfin indiqué Hassan Nasrallah, appelant à l'ouverture d'une session parlementaire extraordinaire afin que le travail de l'Assemblée générale soir réactivé.
« Si la Syrie n'est plus, la Palestine sera perdue »
Sur le plan régional, le secrétaire général du Hezbollah a évoqué une fois de plus la situation à Bahreïn, au Yémen, en Israël-Palestine et en Syrie. Sur le Yémen, il a dénoncé à nouveau l'« agression » dont ce pays est selon lui victime, en référence à la campagne militaire arabe menée par l'Arabie saoudite depuis mars contre les rebelles chiites houthis. « La guerre contre le Yémen est le plus grand service rendu par l'Arabie à Israël », a-t-il dit.
Il a estimé que le seul pays qui menace véritablement Israël est l'Iran. « Qui défend toujours la Palestine et refuse de reconnaître l'entité sioniste ?
C'est l'Iran, et c'est pourquoi Israël le craint », a ajouté le leader chiite.
Sur le dossier syrien, Hassan Nasrallah a estimé que la situation sur le terrain a évolué ces dernières semaines. « La Syrie continuera de résister et ceux qui la soutiennent le feront toujours », a-t-il dit, ajoutant que « tout martyr qui tombe en Syrie tombe aussi pour le Liban et la Palestine ». Et de marteler : « La route vers Jérusalem ne passe pas par Jounieh, mais par le Qalamoun, Zabadani et Homs. Car si la Syrie n'est plus, la Palestine sera perdue. »
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LE FLOU ET LES FAUSSES ET IMPOSSIBLES PROMESSES... QUI ALIMENTENT... EN TIRANT LES FICELLES... LES MAUVAISES PRATIQUES ET ERREURS DU PARAVENTISSIME EN LUI MIROITANT SANS CESSE UNE CHAISE DONT ON LUI COUPE... PAR DÉCLARATIONS ET À DESSEIN... L'ACCÈS !
LA LIBRE EXPRESSION
11 h 12, le 11 juillet 2015