L'ancien président de la République, Émile Lahoud, a répondu hier, avec virulence, à son prédécesseur, l'ancien président Michel Sleiman, qui avait lui-même réagi aux propos de M. Lahoud dans lesquels celui-ci avait assuré que le 31 décembre 1999, M. Sleiman, alors commandant en chef de l'armée, n'était nullement informé de la mort de 11 soldats tués le jour même lors des combats de Denniyé. Or, selon Michel Sleiman, les services de renseignements avaient contacté le chef de l'État, et non le commandant en chef de l'armée, pour l'instruire d'un incident dont on ne savait pas s'il s'était soldé par un nombre de soldats tués ou blessés. « Quant aux 11 soldats martyrs, ils n'étaient tombés, toujours selon M. Sleiman, que le 3 janvier 2000, lors d'une attaque de la troupe contre une maison où s'étaient retirés des éléments armés. »
Tirant à boulets rouges sur le président Sleiman, le communiqué publié par le bureau de presse du président Émile Lahoud a notamment décrit son mandat « comme le pire de l'histoire moderne du Liban ».
Revenant sur les événements de janvier 2000, M. Lahoud a ainsi accusé M. Sleiman d'« avoir fait preuve d'incompétence dans l'action face aux attaques et d'inaptitude à prendre une décision en ce sens, obligeant par ce fait le chef de l'État à veiller tout au long de cette première nuit du 3e millénaire pour rester informé sur la bataille qui se déroulait entre les terroristes et l'armée ». Montant d'un cran, le général Lahoud a également estimé que « les martyrs tombés lors de cet affrontement hantent la conscience de ce commandant intrépide et ne le laisseront jamais prendre de répit, puisqu'un autre cortège de martyrs du peuple, de l'armée et de la résistance s'est joint à eux à cause de ses choix téméraires que nous continuons à subir jusqu'à aujourd'hui ».
Poursuivant sur son ton ironique, le président Lahoud a critiqué le président Sleiman pour sa déclaration de Baabda, qu'il a considérée comme « une feuille de vigne cachant ses hésitations, ses flatteries et ses faiblesses », décrivant ce document comme « un acte de reddition, de trahison, et de déni des victoires et exploits accomplis ». Dans ce cadre, M. Lahoud a critiqué « le slogan de la distanciation (défendu par son prédécesseur) qui, dans le meilleur des cas, est une distanciation à l'égard des responsabilités nationales que chaque président ou chaque commandant doit remplir avec courage ».
Liban
« La déclaration de Baabda, un acte de trahison », prétend Lahoud
OLJ / le 20 juin 2015 à 00h00
commentaires (6)
Gâtisme ou sénilité du collabo...? dans les 2 cas, ca sera quand même , un moment de tragédie anxiogène dans l'histoire du pays...
M.V.
17 h 41, le 20 juin 2015