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À La Une - Vatican

Le Vatican hausse le ton contre le "silence complice" face à "la furie jihadiste"

"Aujourd'hui nous voyons nos frères persécutés, décapités et crucifiés pour leur foi en Toi, sous nos yeux ou souvent avec notre silence complice", accuse le pape François.

 

Le pape François et le Vatican ont haussé le ton en célébrant Pâques contre "le silence complice" et "l'indifférence" devant la "furie jihadiste", qui frappe les chrétiens et vient encore de se déchaîner au Kenya. AFP / FILIPPO MONTEFORTE

Le pape François et le Vatican ont haussé le ton en célébrant Pâques contre "le silence complice" et "l'indifférence" devant la "furie jihadiste", qui frappe les chrétiens et vient encore de se déchaîner au Kenya. Le pape argentin, qui a commémoré vendredi la "passion du christ", devait présider samedi soir la Veillée pascale, qui célèbre, selon la croyance chrétienne, la résurrection de Jésus.

Sous le choc de la tragédie du Kenya, la dénonciation de la violence jihadiste a pris le pas sur tous les autres thèmes comme la paix et la justice, évoqués comme chaque année à Pâques. Jorge Bergoglio a condamné dès vendredi matin la "brutalité insensée" du massacre d'étudiants de Garissa perpétré par des jihadistes Shebab dans l'est du Kenya, qui a fait 148 morts. "Tous les responsables doivent redoubler leurs efforts afin de mettre un terme à une telle violence", a demandé le chef de 1,2 milliard de catholiques. Avant d'exécuter froidement leurs victimes, les Shebab ont séparé les musulmans des non musulmans en fonction de leurs habits, et gardé en otage les seconds. "+Nous ne craignons pas la mort, cela va être de bonnes vacances de Pâques pour nous+", ont ironisé les assaillants en swahili, d'après le témoignage d'un survivant.

Au Vatican, on s'irrite du fait que la multiplication des persécutions de chrétiens -- par des individus ou des groupes islamistes -- de l'Irak au Kenya en passant par la Libye, le Pakistan ou le Nigeria, ne soit pas plus dénoncée, y compris par les autorités occidentales et musulmanes. "Aujourd'hui nous voyons nos frères persécutés, décapités et crucifiés pour leur foi en Toi, sous nos yeux ou souvent avec notre silence complice", a accusé d'une voix sombre Jorge Bergoglio à la fin du Chemin de Croix vendredi soir au Colisée, s'adressant au Christ, "prince de la paix".

 

(Lire aussi : François dénonce les "formes déviantes de religion", de Paris au Moyen-Orient)

 

Les méditations de cette "Via Crucis" retransmise en mondiovision ont rappelé que "des hommes et des femmes sont emprisonnés, condamnés ou même tués seulement parce qu'ils sont croyants". "Ils n'ont pas honte de la Croix. Ils sont de magnifiques exemples", proclamait ainsi un lecteur, citant l'exemple du "martyr" catholique pakistanais, l'ancien ministre pour les minorités Shahbaz Bahtti, assassiné le 2 mars 2011.

Auparavant, lors d'une célébration solennelle dans la basilique Saint-Pierre, "la furie jihadiste" avait été dénoncée. Le prédicateur de la Maison pontificale, le prêtre franciscain italien Raniero Cantalamessa, avait rappelé les 21 coptes égyptiens morts assassinés en février par un groupe jihadiste en Libye "en "murmurant le nom de Jésus".

 

"Victimes désignées"

"Les chrétiens ne sont certainement pas les seules victimes, mais on ne peut ignorer qu'ils sont les victimes désignées et les plus fréquentes dans de nombreux pays", avait-il fustigé. "Quiconque a à cœur le sort de sa propre religion ne peut demeurer indifférent", avait-il ajouté dans un propos qui paraissait s'adresser aussi aux musulmans. Le Vatican -- notamment par la bouche de l'énergique ministre du dialogue interreligieux, le cardinal français Jean-Louis Tauran -- ne cesse de plaider pour que ses interlocuteurs musulmans comme l'Université sunnite al-Azhar du Caire prennent position, en se distançant des islamistes et de toute persécution anti-chrétienne.

La prise surprise de la ville irakienne de Mossoul, à l'été dernier, par le groupe État islamique (EI) a constitué un tournant. Il a conduit le Saint-Siège à se montrer plus incisif face aux ambigüités de certaines autorités musulmanes. En novembre dernier, François a lui-même appelé "à une vaste mobilisation des consciences" de tous ceux "qui ont des responsabilités au niveau local et international". En décembre, il était plus précis encore en demandant à "tous les dirigeants musulmans du monde, politiques, religieux, universitaires" à "se prononcer clairement" contre la violence des jihadistes. Il prenait soin de parler des autres minorités religieuses persécutées comme les yazidis.

 

(Pour mémoire : François rend hommage à « tous ceux qui sont persécutés » pour avoir professé la foi chrétienne)

 

Récemment, le Souverain pontife reprochait enfin à la communauté internationale de "vouloir cacher" les persécutions contre les chrétiens. Selon un éditorial du quotidien La Stampa, "l'islam doit bannir des mosquées ceux qui prêchent le terrorisme. Trop souvent derrière les condamnations du terrorisme par le monde musulman résonne l'écho d'une compréhension. L'islam doit sortir de l’ambigüité".

"Les chrétiens restent la minorité religieuse la plus persécutée, en partie à cause de leur large dispersion géographique et de leur nombre relativement élevé", indiquait récemment dans un rapport bisannuel l'organisation catholique Aide à l’Église en détresse (AED).

 

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commentaires (5)

SILENCE COMPLICE... OU COMPLICITÉ ???

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 38, le 06 avril 2015

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Commentaires (5)

  • SILENCE COMPLICE... OU COMPLICITÉ ???

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 38, le 06 avril 2015

  • Beaucoup de religions ont, dans leur histoire, connu une période expansionniste, une période d'intolérance destructrice de l'Autre -et des autres- Les luttes armées qui s'ensuivirent n'apportèrent guère à la civilisation, encore moins aux religions en cause. Ont connu aussi des destructions, sinon de personnes, du moins de pans de l'histoire. En France, une chaîne de télévision (la 5) a fort opportunément montré comment les musulmans eux-mêmes tentaient (non sans un certain succès) de sauver les manuscrits déposés au fil du temps à Tombouctou, comment ils ont trompé les incendiaires destructeurs pour déplacer et mettre en lieu sûr ces précieux manuscrits, précieux au sens de témoignages historiques, au sens de travaux en sciences... Le Pape a bien raison d'appeler à une modération interreligieuse...

    REGI Jean-Louis

    16 h 32, le 05 avril 2015

  • "l'exemple du "martyr" catholique pakistanais" Pourquoi les guillemets? Le mot "martyr" est servi à toutes les sauces. Un jihadiste qui se fait sauter, entraînant dans sa mort des dizaines de victimes innocentes est qualifié de "martyr", (mais sans les guillemets), alors qu'il n'est pas un martyr,mais un assassin. Le mot "martyr" signifie "témoin". Un martyr est quelqu'un qui témoigne de sa foi en préférant recevoir la mort (pas la donner!) plutôt que la renier. C'est exactement le cas ici. Alors, ôtons les guillemets!

    Yves Prevost

    08 h 47, le 05 avril 2015

  • Avec un peu plus de courage Sa Saintete , vous nommeriez les vrais coupables que sont les bensaouds et leurs bacteries , et leurs complices occicons/sionises .

    FRIK-A-FRAK

    16 h 39, le 04 avril 2015

  • Le Vatican, yîîîh, hausse le ton contre le "silence complice face à la furie jihadiste." ! Cette couarde pleurnicherie ; yâââï ; vaticane-là, aurait dû plutôt hausser le ton contre la Furie bääSSyriaNique il y a de cela quatre longues années déjà, lorsqu'elle voyait ses frèèères persécutés, décapités et crucifiés ; mahééék ; sous ses yeux avec donc son silence si compliiice, mon dieu, yâ allâh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 31, le 04 avril 2015

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