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Sport - Football - En route pour Rio 2016

Coupe d’Asie : la fin des illusions pour le Liban

Les joueurs libanais lors du dernier entraînement avant l’ultime match face à Bahreïn.

L'équipe libanaise de football a clôturé son périple à Oman où elle disputait dans la capitale Mascate le tournoi de qualifications pour la prochaine Coupe d'Asie des Nations des moins de 23 ans (U23), prévue en janvier prochain au Qatar, par un piètre match nul et vierge (0-0) concédé hier contre Bahreïn. La Coupe d'Asie est qualificative pour les Jeux olympiques de Rio, en 2016.


Avec donc une seule victoire, un nul et deux sévères défaites, pour 3 buts marqués et plus du triple encaissés, le bilan n'est guère encourageant et il faut désormais se rendre à l'évidence : le Liban n'est et ne sera peut-être jamais un pays à culture footballistique, même si plus de 80 pour cent de la population est formée de fervents adeptes de ce sport ; il n' y a qu'à regarder les drapeaux des équipes participantes lors des grandes compétitions internationales, dans les rues, les restaurants, les voitures ou même les balcons et toits des immeubles, ainsi que la fièvre qui règne dans tout le pays durant cette période, pour s'en rendre compte.
Car, pour ce qui est de regarder le foot à la télé et supporter les équipes ou sélections étrangères, le Libanais est champion. C'est un fan désintéressé, inconditionnel, et, pour défendre son équipe (étrangère) préférée, il est prêt à aller plus loin que les vrais supporters de cette dernière, mais quand il s'agit des clubs locaux ou de la sélection nationale, rien, que nenni, les stades sont quasiment vides, même si le prix des billets est plus qu'abordable, ridicule même et à la portée des plus démunis.

 

Un collectif au service de... l'individuel
La fédération libanaise est même allée jusqu'à organiser des journées portes ouvertes, où l'entrée au stade est gratuite lors de certains matches internationaux, pour encourager les spectateurs à s'y déplacer, mais rien n'y fait. La sélection nationale libanaise est le cadet des soucis de ses compatriotes qui ne lui affichent qu'un dédain silencieux.
Les joueurs eux-mêmes ne sont pas en reste. Méconnus du public, ils sont loin d'avoir l'aura et le prestige des basketteurs libanais qui sont adulés et reconnus là où ils posent les pieds. Ce désamour flagrant, contrairement à ce que l'on peut penser, est un paramètre non négligeable dans la motivation d'un sportif de haut niveau qui, inconsciemment, ne trouve plus les ressources mentales et intérieures nécessaires pour se surpasser. Il faut ajouter à cela des rémunérations dérisoires qui ne suffisent même pas à couvrir les frais de transport et des équipements sportifs, sans compter les contrats signés à vie et qui s'apparentent plus à un piège tant il est difficile plus tard de les résilier sauf cas de figure extraordinaire, et l'on obtient le prototype du footballeur désabusé qui pratique un sport collectif d'une manière individuelle, en ne pensant qu'à se mettre lui-même en évidence, espérant décrocher un contrat juteux dans une des équipes des pays du Golfe ou du Sud-Est asiatique...

 

Des salaires et un sélectionneur
Dans ces conditions, comment peut-on espérer avoir un jour une sélection nationale digne de ce nom ?
La solution passe par deux changements radicaux qui doivent être opérés au plus tôt pour préparer sérieusement l'avenir et avoir une sélection compétitive lors de la prochaine décennie ou même celle d'après :
– Primo, passer au stade du semi-professionnalisme dans les clubs, avec à la clé des contrats à durée déterminée et des salaires acceptables qui rassureraient les joueurs et leur permettraient de consacrer beaucoup plus de leur temps aux entraînements. D'autre part, un salaire adéquat obligerait le joueur à se responsabiliser et à se plier aux exigences du club employeur sous peine d'être viré et donc de perdre son job, comme dans n'importe quel travail rémunéré.
– Secundo, la fédération doit prendre exemple sur l'Olympique de Marseille : n'ayant pas les moyens financiers de s'acheter des joueurs de calibre mondial, l'OM s'est rabattu sur un entraîneur de classe internationale qui peut et sait tirer le maximum de l'effectif qu'il a entre les mains. Ce que Bielsa a réussi à faire de l'OM cette saison relève en effet du domaine de l'irréel, en l'occurrence jouer les premiers rôles avec un effectif plus que limité, quantitativement et qualitativement.
Donc, virer le sélectionneur Giuseppe Giannini devrait être le premier réflexe de Hachem Haidar, président de la Fédération libanaise de football (FLF) pour engager à sa place un nouveau sélectionneur, qui soit surtout tacticien plus que technicien (car le défaut récurrent de technique chez nos joueurs ne peut être compensé que par une intelligence tactique hors normes), charismatique, mais également un meneur d'hommes, un dur, qui ait déjà fait ses preuves avec des équipes réputées moyennes ou même faibles.

 

Domenech, Vogts et les autres
Plusieurs sélectionneurs répondant à ce critère sont sur le marché et la plupart, libres de tout engagement, peuvent signer sans frais supplémentaires : on pense notamment, même si un sélectionneur français a le mérite de se faire mieux comprendre par les joueurs locaux, à Javier Clemente, Luis Fernandez (s'il n'a pas déjà accepté la proposition de la Guinée), Philippe Troussier, Élie Baup, pourquoi pas Bielsa dont le contrat avec l'OM arriverait à échéance à la fin de la saison actuelle, Raymond Domenech qui rêve de s'asseoir à nouveau sur un banc, Frédéric Antonetti, Jean Fernandez, Berti Vogts, qui a récemment entraîné l'Azerbaïdjan, et même Bora Milutinovic qui est déjà passé par l'Asie (Irak) et qui a surtout qualifié pour la Coupe du monde toutes les équipes nationales qu'il a dirigées dans ce but, ce qui a fait dire une fois à Franz Beckenbauer qu'il avait sa place parmi les trois meilleurs entraîneurs de tous les temps...
La fédération ne peut se cacher derrière les conditions financières car ce que touche Giannini en salaire et autres facilités ou offres conviendrait amplement à la plupart de ses confrères déjà cités, mais le point obscur qui subsiste est que ce dernier, dont la (très) modeste carrière d'entraîneur (Sambenedettese, FC Argeş Piteşti, Massese, Gallipoli, et Grosseto FC), n'avait jamais rien prouvé avant que notre fédération locale ne fasse appel à lui... Sa venue au Liban et à la tête de la sélection ressemble d'ailleurs plus à un « deal » caché qu'à la volonté de nos dirigeants de chercher réellement le bon coach.
Espérons que cette fois-ci sera la bonne et que la FLF saura et surtout voudra dénicher la bonne personne au bon poste et au bon moment.

L'équipe libanaise de football a clôturé son périple à Oman où elle disputait dans la capitale Mascate le tournoi de qualifications pour la prochaine Coupe d'Asie des Nations des moins de 23 ans (U23), prévue en janvier prochain au Qatar, par un piètre match nul et vierge (0-0) concédé hier contre Bahreïn. La Coupe d'Asie est qualificative pour les Jeux olympiques de Rio, en...

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