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À La Une - Proche-Orient

Abbas se dit prêt à négocier avec Israël

L'Autorité palestinienne entend rejoindre plus d'organisations onusiennes et demander un nouveau vote sur sa résolution à l'Onu.

Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est dit prêt mercredi à négocier avec tout dirigeant israélien qui sera issu des élections du 17 mars. Il s'exprimait au début d'une réunion consacrée à l'avenir de l'Autorité palestinienne. AFP/ Abbas Momani.

Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est dit prêt à négocier avec tout dirigeant israélien qui sera issu des élections du 17 mars, au début mercredi d'une réunion consacrée à l'avenir de l'Autorité palestinienne, étranglée financièrement et affaiblie politiquement.

Israël retient près d'un demi-milliard d'euros dû à l'Autorité palestinienne dirigée par M. Abbas depuis qu'elle a demandé en janvier l'adhésion à la Cour pénale internationale (CPI) pour y présenter, dès le 1er avril, ses premières accusations contre les dirigeants israéliens. Incapable de payer les salaires de ses 180 000 fonctionnaires, l'Autorité vient en plus d'être condamnée, avec l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), à payer plus de 650 millions de dollars de dommages à des victimes américaines d'attentats anti-israéliens.

Pour tout cela, a concédé M. Abbas, il faudrait "revoir les prérogatives de cette entité intérimaire qui tient lieu d'Etat" dans l'attente d'une solution au conflit israélo-palestinien, alors que des responsables favorisent sa dissolution. M. Abbas, également chef de l'OLP, s'exprimait à l'ouverture à Ramallah en Cisjordanie occupée d'une réunion de deux jours du Conseil central de l'OLP (CCOLP), qui a seul pouvoir de prononcer la dissolution.

Pour lui, porter la cause palestinienne devant les instances et tribunaux internationaux n'empêchent pas un retour aux négociations avec Israël, au point mort depuis l'échec annoncé en avril 2014 de neuf mois d'âpres négociations indirectes. M. Abbas s'est dit "prêt à revenir aux négociations malgré le fait qu'Israël ne respecte aucun des engagements qui nous lient", et ce, "quel que soit" le vainqueur des élections législatives pour lesquelles le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu est donné favori.

 

(Lire aussi : Pour l'Autorité palestinienne, une première défaite qui pourrait coûter cher)

 

"Arme à double tranchant"
Quatre-vingt des 110 membres du CCOLP participaient à la réunion, la plupart des absents n'ayant pas pu obtenir de laissez-passer israéliens ou étant emprisonnés par l'Etat hébreu. Et signe d'une possible détente interpalestinienne, pour la première fois de l'histoire de l'OLP -qui regroupe tous les mouvements palestiniens à l'exception du Hamas et du Jihad islamique- deux anciens ministres du Hamas y étaient présents. Si beaucoup à l'OLP conviennent que l'Autorité "ne peut perdurer sous sa forme actuelle", l'idée d'un sabordage -maintes fois brandie- semble toutefois encore loin d'être acquise.

Intervenant à la réunion, le chef du CCOLP, Salim Zaanoun, a mis en garde contre une "arme à double tranchant". Car faire s'écrouler l'Autorité, c'est de nouveau soumettre de fait toutes les régions palestiniennes à l'occupation israélienne et remettre entre les mains de la puissance occupante le sort de 4,6 millions de Palestiniens. Dissoudre l'Autorité, a déjà prévenu Washington, mènerait droit à la crise. Prise à la gorge financièrement et affaiblie politiquement, la direction palestinienne n'entend toutefois pas ralentir la cadence de son offensive diplomatique lancée fin 2014.

 

(Lire aussi : L'Autorité palestinienne et l'OLP condamnés à New York à plus de 280 millions USD pour des attentats en Israël)

 

Divisions interpalestiniennes
Après avoir échoué à faire adopter une résolution imposant la fin de l'occupation israélienne sous trois ans, elle a mis en pratique sa menace de rejoindre la CPI et la saisira formellement le 1er avril car, a lancé M. Abbas, "on peut nous condamner aux États-Unis et nous n'aurions pas le droit nous aussi de déposer plainte?"

L'Autorité palestinienne entend désormais rejoindre plus d'organisations onusiennes et demander un nouveau vote sur sa résolution au Conseil de sécurité, mais n'a donné aucun calendrier. Cette instance reste aussi minée par les divisions.

La réconciliation signée mi-2014 entre le Fateh de M. Abbas et le Hamas peine à se concrétiser et l'Autorité n'a toujours pas repris pied à Gaza, d'où le Hamas l'a chassée par la force en 2007. Revenant sur ces divisions, M. Abbas, dont le mandat a expiré en 2009 mais reste au pouvoir faute d'élections à l'instar du Parlement qui ne s'est pas réuni depuis 2007, a de nouveau accusé le Hamas de ne pas respecter ses engagements sur la remise du pouvoir à Gaza au gouvernement d'union né de la réconciliation. "Si je reçois un accord officiel écrit (du Hamas), alors je promulguerai immédiatement un décret pour convoquer des élections", a-t-il lancé.

"C'est Abbas qui a retardé les élections en ne promulguant pas son décret dans les six mois" qui ont suivi la réconciliation "comme le prévoyait" l'accord, a rétorqué le Hamas.

 

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