Tunisie: le blogueur Yassine Ayari fixé sur son sort le 3 mars

Le blogueur tunisien Yassine Ayari, jugé en appel pour "atteinte à l'armée" après avoir été condamné à un an de prison ferme par la justice militaire, doit être fixé sur son sort le 3 mars.

La cour d'appel militaire a annoncé mardi, au terme d'une journée de plaidoiries des avocats de la défense, qu'elle rendrait son verdict la semaine prochaine et que le jeune homme resterait en détention en attendant.
Lors d'un premier procès, M. Ayari avait été condamné par contumace le 18 novembre à trois ans de prison pour avoir diffamé des officiers et cadres du ministère de la Défense, publié des rumeurs pouvant provoquer la confusion chez les unités militaires et accusé des responsables d'infractions financières et administratives sans présenter de preuves, selon ses avocats.

Interpellé en décembre à son arrivée de Paris puis transféré vers une prison près de Tunis, il avait fait opposition au jugement et avait vu sa peine réduite à un an en janvier. "Mon affaire est politique", a dit devant la cour Yassine Ayari, 33 ans, en estimant avoir été victime du "changement de cartographie politique dans le pays" après les élections de la fin 2014.

Le blogueur s'est montré ces derniers mois très critique de Béji Caïd Essebsi, qui a remporté la présidentielle de décembre, après que son parti, Nidaa Tounès, a gagné les législatives fin octobre. M. Ayari soutenait l'ex-président Moncef Marzouki. Ses avocats ont réclamé un non-lieu et que son affaire soit jugée par la justice civile.

L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a de nouveau demandé lundi "un transfert du procès vers des juridictions civiles, garantes de transparence et d'impartialité".

M. Ayari était un activiste sous le régime déchu de Ben Ali et a continué à être actif après la révolution. Il est le fils d'un colonel de l'armée tué en mai 2011 dans des affrontements avec un groupe de jihadistes à Rouhia, dans le nord-ouest de la Tunisie.