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Économie - Liban - Inflation

Hakim veut réactiver le contrôle des prix

Le ministre de l'Économie menace de sévir contre les commerçants qui gonflent leurs marges en se basant sur un décret qui date de 1983.

« Il y a des outils qui ont été mis en veilleuse pendant longtemps et que je veux réactiver », déclare Alain Hakim.

La baisse des cours des matières premières (le pétrole mais aussi certains produits alimentaires comme le blé ou le sucre) et l'appréciation du dollar tardent à se répercuter sur les prix au Liban. Dans un entretien à L'Orient-Le Jour paru le 21 janvier, l'économiste Kamal Hamdan avait expliqué cette situation notamment par l'absence de contrôle sur les prix et la faible concurrence. « On retrouve des structures oligopolistiques dans les deux tiers du marché intérieur », avait-il déclaré. Ce constat est partagé par le ministre de l'Économie, Alain Hakim, qui dénonce même l'existence de « cartels dans certains secteurs comme ceux des produits pharmaceutiques et des produits pétroliers ». Un projet de loi sur la concurrence avait pourtant été transmis au Parlement en 2005, mais il n'a jamais été mis à l'ordre du jour, étant donné l'imbrication des intérêts économiques et politiques au Liban.
Dans ce contexte, Alain Hakim a annoncé son intention d'exploiter les rares leviers dont dispose son ministère en se basant sur les textes existants. « Il y a des outils qui ont été mis en veilleuse pendant longtemps et que je veux réactiver », dit-il à L'Orient-Le Jour.


Si le caractère libéral du régime économique libanais est garanti par la Constitution, un décret datant de 1983 qui concerne la lutte contre la fraude impose toutefois une limite aux agents économiques. La majorité des articles de ce texte a été annulée par la loi de la protection des consommateurs votée en 2005, mais cinq articles demeurent en vigueur. L'un d'entre eux interdit la vente de produits locaux ou importés à un prix supérieur au double de leur coût. En cas d'infraction, le texte prévoit une amende et une peine de prison pour les récidivistes. Mais dans un environnement opaque comme celui du Liban, la difficulté est de déterminer le coût de revient réel. Pour cela, le ministère va demander aux douanes de lui envoyer les prix déclarés par les commerçants au moment de l'importation et se basera sur ces données pour contrôler les marges. Si celles-ci s'avèrent abusives, l'affaire sera portée devant la justice, promet Alain Hakim, puisque contrairement au ministère de la Santé, celui de l'Économie n'a pas les prérogatives de dresser des procès-verbaux ou de fermer un établissement.
Ce même décret interdit également les monopoles en les définissant comme un groupement ou accord entre producteurs, importateurs ou distributeurs, qui limite la concurrence et influe sur les prix. La définition étant très vague, la direction générale du ministère a été chargée de mettre en place des procédures permettant aux inspecteurs de la protection du consommateur d'appliquer ce décret. Ce ne sera pas la première tentative. L'un des prédécesseurs d'Alain Hakim avait invoqué ce décret, mais ses annonces n'ont jamais été suivies d'effets. C'est sans doute la raison pour laquelle les commerçants interrogés par L'Orient-Le Jour ne semblent pas pour le moment très inquiets. D'autant que la centaine d'inspecteurs qui relèvent du ministère sont déjà surchargés.

 

(Lire aussi: Les prix à la consommation devraient encore se tasser cette année)

 

Les supermarchés les moins chers
Le ministre de l'Économie, Alain Hakim, entend aussi développer la transparence sur les prix au bénéfice du consommateur. Il compte réactiver le bureau technique des prix, au sein du ministère. Ce service, aujourd'hui en sous-effectif, a pour rôle d'élaborer des indicateurs et des études sur les prix des produits de grande consommation. Ces données doivent permettre à une commission technique d'élaborer des études et de conseiller le ministre sur les politiques générales à mener en matière de lutte contre l'inflation. Ces politiques sont ensuite censées être discutées dans le cadre du conseil national des prix, une instance qui regroupe les représentants du gouvernement, du syndicat et du patronat. « Nous allons demander au Conseil des ministres l'autorisation d'embaucher 11 employés manquants au sein du bureau technique, et nous relancerons très bientôt les trois instances, affirme Alain Hakim. Le bureau technique va aussi recommencer à publier la liste des supermarchés les plus chers et les moins chers pour donner le choix au consommateur. » Pour le moment, sur le site Internet du ministère, les derniers indicateurs publiés datent de 2013.

 

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La baisse des cours des matières premières (le pétrole mais aussi certains produits alimentaires comme le blé ou le sucre) et l'appréciation du dollar tardent à se répercuter sur les prix au Liban. Dans un entretien à L'Orient-Le Jour paru le 21 janvier, l'économiste Kamal Hamdan avait expliqué cette situation notamment par l'absence de contrôle sur les prix et la faible concurrence....

commentaires (1)

RIONS... UN PEU... CAR çA FAIT BIEN RIRE... CETTE CHANSON JE L'ENTENDS DEPUIS MA NAISSANCE !!!

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 33, le 18 février 2015

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Commentaires (1)

  • RIONS... UN PEU... CAR çA FAIT BIEN RIRE... CETTE CHANSON JE L'ENTENDS DEPUIS MA NAISSANCE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 33, le 18 février 2015

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