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À La Une - Terrorisme

L'armée libanaise annonce une série d'arrestations, dont un chrétien probablement converti à l'islam

Plusieurs projets d'attentat-suicide déjoués révèle un communiqué militaire.

La troupe a intercepté jeudi soir une Mercedes piégée avec environ 120 kilos d'explosifs, dans la quartier de Aïn el-Chaab, à Ersal. Photo prise du site officiel de l'armée.

Dans la foulée du double-attentat perpétré samedi dernier dans le quartier à majorité alaouite de Jabal Mohsen à Tripoli (Liban-Nord), les renseignements militaires ont arrêté ces derniers jours plusieurs personnes. Des arrestations qui ont permis, a annoncé l'armée dans un communiqué jeudi soir, de déjouer une série de projets d'attentats-suicide.

Deux jours après avoir annoncé l'arrestation de Bassam Houssam Nabouche, dans la région de Mankoubine à Tripoli, suspecté de vouloir se faire exploser, l'armée a indiqué avoir interpellé plusieurs individus, dont Élie Tony al-Warrak, surnommé Abou Ali. 

Élie al-Warrak, âgé de 22 ans et originaire de Akkar, vivait à Tripoli. Chrétien, il s'est converti à l'islam et a prêté allégeance au Front al-Nosra, rapporte vendredi le quotidien al-Akhbar. Son père, Tony al-Warraq, s'est confié au quotidien as-Safir affirmant que le comportement de son fils est "anormal". "Nous sommes une famille patriote", a indiqué Tony al-Warraq, qui a remercié l'armée d'avoir arrêté son fils "avant qu'il ne soit impliqué dans un acte sécuritaire". Le père d’Élie estime qu'il a été "victime d'idées que certaines personnes lui ont fourré dans la tête". Il n'a cependant pas été en mesure de confirmer que son fils s'est converti à l'islam. Selon as-Safir, Élie suivait un entraînement au sein des Forces de sécurité intérieure (FSI). Entraînement interrompu par un voyage soudain en Turquie.

La troupe a en outre arrêté le ressortissant syrien Mouhannad Ali Mohammad Abdelkader. Lui et Élie al-Warrak, munis de faux papiers syriens et palestiniens, s'apprêtaient à mener des attentats terroristes contre des postes de l'armée et des quartiers résidentiels, a précisé l'armée dans son communiqué. Suite à leur interrogatoire, il s'est avéré, poursuit l'armée, que les suspects appartiennent aux groupes armés dirigés par les fugitifs islamistes, Oussama Mansour et Chadi Mawlaoui. Ces deux chefs de bandes sont en cavale depuis les combats entre l'armée et les jihadistes au Liban-nord en octobre dernier.

Ces arrestations interviennent moins d'une semaine après le double attentat de Tripoli, perpétré par des kamikazes libanais. Elles interviennent aussi après une opération de sécurité, lundi, dans le bâtiment B de la prison de Roumieh, qui abritait des détenus islamistes. Cette opération s'est conclue par le transfèrement des islamistes vers le bâtiment D.

 

(Lire aussi : Incarcéré trois mois, un ex-détenu de Roumieh témoigne)

 

Revenant sur cette opération qu'il a dirigée, le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk a affirmé jeudi sur le plateau de Kalam el-Nass de la LBCI, que le bâtiment B de la prison de Roumieh "était une chambre d'opération en contact avec des jihadistes en Irak, à Mossoul, au Liban-nord et dans toutes les régions libanaises".  Il a en outre dévoilé que la décision d'intervenir à la prison de Roumieh et de mettre fin à la "légende de la cellule terroriste" avait été prise il y a quatre mois, "avec l'accord du gouvernement et de tous les ministres au sein du gouvernement". Ce sont les affrontements entre la troupe et les jihadistes qui ont eu lieu à Ersal début août qui ont obligé les responsables à reporter leur opération sécuritaire. A l'issue de ses combats, les jihadistes du Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) et du groupe État islamique, ont pris en otages des dizaines de militaires libanais. Quatre d'entre eux ont été exécutés, et 25 sont toujours aux mains des jihadistes. Lundi, le Front al-Nosra a menacé de faire payer aux otages le prix de l'opération de sécurité à Roumieh.

Sur le plateau de Kalam el-Nass, M. Machnouk a réaffirmé que l'opération de Roumieh n'aura aucun impact sur le dossier des miliaires enlevés et qu'elle a "été menée avec professionnalisme". 

M. Machnouk a également assuré que "le plan de sécurité sera mis en œuvre dans la Békaa au plus tôt et avec une couverture politique globale" et que "le camp de Aïn el-Héloué qui abrite actuellement les commanditaires des attentats de Tripoli ne sera bientôt plus un havre de paix et un refuge pour les repris de justice".

Il a par ailleurs relevé que le terrorisme est arrivé au Liban via la Syrie. "Le terrorisme en provenance de la Syrie est désormais sur le territoire libanais", a-t-il dit.

L'armée a, d'autre part, annoncé avoir intercepté jeudi soir une Mercedes piégée avec environ 120 kilos d'explosifs, dans la quartier de Aïn el-Chaab, à Ersal. Selon la radio Voix du Liban, le conducteur de la voiture a été arrêté.

 

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