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Moyen Orient et Monde

Aujourd’hui, tout le monde aime Charlie...

Les drapeaux ont été mis en berne sur les édifices publics français, autant de symboles que ne manquaient pas d’égratigner les caricaturistes pourfendeurs des institutions et pouvoirs de tous ordres. Nicolas Tucat/AFP

Cabu, Wolinski, Charb et toute la bande de Charlie Hebdo fustigeaient allègrement les institutions, les religions et l'extrême droite. Ironie du drame qui a frappé le journal satirique français mercredi, ils sont désormais l'objet d'un hommage unanime.
De là où ils sont, « ils doivent trouver bizarre de voir arriver à la rescousse des gens qui ne se sont pas occupés d'eux, voire qui leur ont craché à la gueule », a estimé François Rollin, humoriste grinçant étroitement associé à la « famille Charlie ». « Il y a beaucoup d'hommages, c'est surprenant, mais en même temps, il n'y en a jamais trop », ajoute ce proche de Tignous, l'un des cinq dessinateurs tués dans l'attaque. Du pape François à la reine d'Angleterre en passant par Vladimir Poutine, le Front national ou le monde du sport, cibles privilégiées de l'hebdomadaire libertaire, personne n'a manqué à l'appel pour se joindre à l'hommage planétaire rendu depuis mercredi aux victimes de l'attentat. Qui aurait ainsi imaginé les cloches de la cathédrale Notre-Dame de Paris sonner le glas et le pape prier pour ces journalistes irrévérencieux, anticléricaux et farouchement laïcs ? Pour un journal qui, en février 2013, montrait en une le pape démissionnaire Benoît XVI dans les bras d'un garde suisse en plein débat sur le mariage homosexuel en France ?
Pour tous, amis comme détracteurs du journal, l'ampleur du drame est telle qu'elle réunit dans un élan commun de solidarité, au moins pour un temps. « La liberté d'expression est absolument nécessaire même si on n'est pas d'accord avec tout », a souligné mercredi l'évêque français Michel Dubost, président du Conseil pour les relations interreligieuses au sein de la Conférence des évêques de France.

« Plus tôt, ça n'aurait pas fait de mal »
Le Front national, parti d'extrême droite que Charlie Hebdo a voulu faire interdire à travers une pétition dans les années 1990, a exprimé le souhait de participer à la manifestation de soutien aux victimes prévue dimanche, mais il n'a pas été invité à la réunion préparatoire. Son vice-président, Florian Philippot, avait exprimé sa « tristesse » le jour même de l'attentat sur son compte Twitter.
En outre, une journée de deuil national a été observée jeudi dans toute la France et les drapeaux ont été mis en berne sur les édifices publics, autant de symboles que ne manquaient pas d'égratigner les caricaturistes pourfendeurs des institutions et pouvoirs de tous ordres. « On ne va quand même pas s'en plaindre. Ce sursaut autour de la liberté d'expression, c'était quand même leur came, c'était pourquoi ils se battaient », estime François Rollin. Pour autant, « un peu plus tôt, ça n'aurait pas fait de mal, tous ces garçons ne se sentaient pas très soutenus auparavant », ajoute-t-il. « C'est sûr que si l'équipe de Charlie avait été aimée au centième de ce qu'elle l'est aujourd'hui, peut-être même que l'attentat n'aurait pas été possible de la même façon », ajoute l'humoriste.

Anthony LUCAS et Franck IOVENE/AFP

Cabu, Wolinski, Charb et toute la bande de Charlie Hebdo fustigeaient allègrement les institutions, les religions et l'extrême droite. Ironie du drame qui a frappé le journal satirique français mercredi, ils sont désormais l'objet d'un hommage unanime.De là où ils sont, « ils doivent trouver bizarre de voir arriver à la rescousse des gens qui ne se sont pas occupés d'eux, voire qui...

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