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Culture - Exposition

Ghassan Zard : « Variations » totémiques et autres entités indéfinies...

Entre bestiaire, silhouettes totémiques et entités indéfinies, Ghassan Zard déploie à la galerie Tanit* de Beyrouth les « Variations » de son univers sculptural. Ludique de prime abord.

«Insolite», pièce unique en aluminium (125 x 115 x 90 cm).

Il a commencé par peindre. À coup de signes colorés sur grandes toiles. Quelque chose de ressemblant à l'univers de Miró. Un jeu de formes et de couleurs au rythme improvisé comme une partition musicale abstraite. Et puis, progressivement, de ces empreintes planes au chromatisme vivace, Ghassan Zard a évolué vers la tridimensionnalité.
Reprenant dans son vocabulaire sculptural quelques-unes des figures indéfinies jaillies sous son pinceau, c'est avec la même démarche spontanée qu'il incarne dans du bois, du métal ou de la résine les « formes de vie différentes » émergeant de son imaginaire.
Des créatures étranges, entre bestiaire et humains du troisième type, claustrées dans leur carapace de tortues géantes, calfeutrées dans des sortes de totems ne laissant apparaître que de toutes petites têtes sans traits. Et néanmoins d'une incroyable éloquence...
Ces entités-là, toutes en rondeurs, en couleurs vives, éclatantes, brillantes (lorsqu'elles sont façonnées dans du bois peint laqué), semblent riantes de prime abord. Surgies, dirait-on, de l'univers de l'enfance, d'un monde ludique et enjoué, elles parsèment l'espace de la galerie Tanit de Beyrouth de leur présence rafraîchissante. Jusqu'au 6 janvier. Mais à y regarder plus longuement, quelque chose de plus mélancolique se dégage par-dessous l'amusant polissage de ces pièces statufiées. Quelque chose de l'ordre de la nostalgie émerge de ces créatures sans visage, de ces objets surdimensionnés (à l'instar d'une sorte de toupie colossale en bois laqué lie-de-vin ; d'une espèce de « cactus » en bois synthétique strié, ou encore de cette série d'appliques évoquant des tampons géants collés aux murs), mais aussi de ces formes organiques accrochées aux cimaises qui, selon leur disposition en grappes ou en solo, évoquent des larmes scintillantes, des pétales de fleurs effeuillées ou encore des cœurs ouverts...
Et si ces pièces aux allures faussement naïves sont évocatrices d'une promenade dans un jardin des merveilles, d'autres sculptures, « à la présence plus silencieuse », en cuivre doré, en aluminium ou encore en bois brut dans lequel l'artiste a greffé ou même « agrafé » des ajouts de fer, révèlent sous la carapace de leurs formes massives et incongrues une surprenante vulnérabilité, une certaine sophistication et, au final, un attrayant esthétisme. À découvrir.

 

*Mar Mikhaël, imm. East Village, près EDL. Horaires d'ouverture : du lundi au vendredi, de 11h à 19h ; le samedi, de 12h à 17h. Tél. : 76/557662.

 

Carte de visite

Artiste autodidacte, Ghassan Zard, né en 1954, s'est formé dans différents ateliers à l'étranger où il a à son actif des expositions collectives et personnelles, dont plusieurs à Paris (galerie Nicole Bellier, galerie C.M.D.), à Munich (galerie Kempf, galerie Pop Art), à Monte-Carlo (Musée océanographique) et, bien sûr, à Beyrouth (Rochane).

Il a commencé par peindre. À coup de signes colorés sur grandes toiles. Quelque chose de ressemblant à l'univers de Miró. Un jeu de formes et de couleurs au rythme improvisé comme une partition musicale abstraite. Et puis, progressivement, de ces empreintes planes au chromatisme vivace, Ghassan Zard a évolué vers la tridimensionnalité.Reprenant dans son vocabulaire sculptural...

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