Les proches des militaires pris en otage par les groupes terroristes Daech et al-Nosra ont annoncé hier au terme de leur rencontre avec le secrétaire général du Conseil suprême de la défense, le général Mohammad Kheir, qu'ils envisageaient une escalade jeudi et vendredi prochains s'ils ne recevaient pas bientôt des informations positives. Selon le porte-parole de la commission, l'émissaire qatari qui devait arriver à Beyrouth il y a deux jours n'a pas annulé sa visite au Liban et les négociations sont toujours en cours.
Des sources bien informées avaient toutefois assuré hier que les négociations effectuées pour la libération des otages ont été gelées suite à la décision prise par le cabinet de collaborer avec le régime syrien sur ce plan-là, ce dernier ayant en effet posé trois conditions très difficiles à réaliser afin d'accepter une collaboration. Damas aurait en effet requis que le gouvernement libanais fasse une demande officielle auprès du cabinet syrien en ce sens. Damas aurait également requis la collaboration entre les deux pays pour le contrôle des frontières, chose que de nombreuses parties au sein du cabinet refusent catégoriquement, ainsi que la non-libération du colonel au sein de l'Armée syrienne libre Abdallah Rifaï, arrêté il y a deux jours par l'armée libanaise. En effet, de nombreux journaux arabes ont estimé hier que l'arrestation de Abdallah Rifaï n'allait pas avoir des répercussions positives sur le dossier des militaires libanais.
Citant certaines sources, le quotidien saoudien Okaz a rapporté que « les groupuscules armés dont fait partie Rifaï ne détiennent aucun soldat libanais, mais uniquement un otage du Hezbollah ainsi que des dépouilles de combattants du parti chiite », et que les négociations en vue d'un certain échange ne porteront nécessairement pas leurs fruits pour la libération des soldats. De son côté, des sources de l'opposition syrienne ont confié au quotidien saoudien al-Watan que « l'arrestation de Abdallah Rifaï par l'armée libanaise est chose normale et que de nombreux soldats de l'ASL sont souvent arrêtés de manière routinière par l'armée avant d'être relâchés après interrogatoire ». « L'arrestation du colonel ne peut faciliter la libération des militaires otages qui sont détenus par Daech et al-Nosra et non pas par l'ASL », ont-elles ajouté.
Sur un autre plan, la femme du soldat détenu Abbas Mchek a accouché hier de son troisième enfant à hôpital Dal el-Amal à Baalbeck. Depuis son lit d'hôpital, elle a souhaité que son mari soit présent auprès de son fils.
Par ailleurs, les agents de la Sécurité de l'État à Kobeyate ont arrêté hier deux ressortissants syriens suspectés d'implication dans des activités terroristes. Une patrouille des forces de l'ordre a également arrêté 4 frères syriens de la famille Saadeddine à Marjeyoun, pour avoir distribué une photo montrant l'un de leurs frères, membre de l'ASL, arborant la tête d'un partisan du régime de Damas qu'il a décapité. Enfin, et alors que l'armée effectuait des perquisitions à la recherche de fugitifs, un homme recherché pour avoir combattu la troupe dans la région de Bhanine, dans le nord du Liban, s'est rendu. « Mohammad Ahmad Nassouh est accusé de possession d'armes et d'avoir combattu l'armée à Bhanine », a indiqué le communiqué du commandement de l'armée publié hier, qui a par ailleurs ajouté que « trois Syriens et un Égyptien ont été arrêtés dans le secteur Cola à Beyrouth pour entrée illégale au Liban ».
Liban
Trois conditions posées par Damas pour faciliter la libération des militaires otages
OLJ / le 12 novembre 2014 à 00h00
commentaires (2)
GRANDE ERREUR QUE DE COLLABORER AVEC LES VOISINS. MILLE FOIS MIEUX DE LIBÉRER LES DÉTENUS CONTRE NOS SOLDATS OTAGES ! GARE À L'ERREUR !
LA LIBRE EXPRESSION
12 h 34, le 12 novembre 2014