La Suède est devenue le premier pays membre de l'Union européenne à reconnaître l'État de Palestine.
« Le gouvernement considère que les critères de droit international pour une reconnaissance de l'État de Palestine sont remplis : il y a un territoire, une population et un gouvernement », a déclaré la chef de la diplomatie suédoise Margot Wallström lors d'une conférence de presse. « Le président Abbas salue la décision de la Suède » qu'il juge « courageuse et historique », a déclaré son porte-parole Nabil Abou Roudeina. « M. Abbas demande à tous les États dans le monde qui hésitent encore à reconnaître notre droit à un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967 et ayant Jérusalem-Est comme capitale à suivre l'exemple de la Suède », selon son porte-parole. Pour sa part, le ministre Israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, évoque « une décision malheureuse, qui renforce les éléments extrémistes et la politique de refus des Palestiniens ».
En réaction, Israël a rappelé hier son ambassadeur à Stockholm. Pour rappel, l'annonce de cette reconnaissance début octobre avait été accueillie avec scepticisme par les États-Unis qui la jugeaient « prématurée ». La Suède, qui compte une importante communauté palestinienne, a pris cette initiative à un moment où les efforts déployés depuis des décennies pour tenter de résoudre le conflit israélo-palestinien semblent dans une impasse complète, alors que les capitales occidentales se demandent comment en sortir et que la frustration des dirigeants palestiniens est proche de son comble.
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« Montrer la voie »
Dans le courant du mois d'octobre, le projet de reconnaissance de l'État palestinien a été symboliquement débattu par la Grande-Bretagne et envisagé « le moment venu » par la France.
« Nous voulons montrer la voie », explique la chef de la diplomatie suédoise. « C'est vraiment difficile de dire combien de pays vont effectivement sauter le pas et suivre la Suède », estime Michaël Schulz, chercheur à l'université de Göteborg et spécialiste des conflits. « Quant à l'Union européenne, pour qu'elle reconnaisse la Palestine, il faudrait que tous les États membres soient d'accord, ça devient donc peu probable », poursuit-il, estimant qu'à court terme, la décision de Stockholm « ne devrait pas changer grand-chose ». « Après, il faut voir comment Israël va réagir, s'ils vont continuer leur politique de colonisation ou s'ils vont au contraire être plus prudents. » L'initiative suédoise « a un effet diplomatique qui peut éventuellement faire boule de neige », considère pour sa part le professeur de droit international Ove Bring, interrogé par l'agence suédoise TT. « Politiquement, c'est un succès psychologique pour la Palestine et ceux qui soutiennent une solution à deux États », conclut-il.
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Selon Karim Émile Bitar, directeur de recherche à l'Iris, spécialiste du Proche et Moyen-Orient et des questions sociétales relatives au monde arabe, interrogé par L'Orient-Le Jour, « cette décision résulte essentiellement de l'attachement de la Suède au droit international, de la volonté de prendre une position de principe et de renforcer ainsi le soft power du pays ». Il ajoute qu'Israël dispose de moins de moyens de pression sur la Suède que sur d'autres pays. « Le souvenir de l'assassinat du comte Bernadotte n'est peut-être pas non plus tout à fait étranger à cette décision », ajoute enfin le chercheur. « Nous ne prenons pas partie. Nous nous mettons du côté du processus de paix », soutient Mme Wallström. « J'espère que cela va être reçu par Israël de manière équilibrée et constructive. »
commentaires (5)
Bravo a la suède barkeh par la suite les petit groupe milicien palestinien sponsorisée par la Syrie bi helo 3an ti...a :)
Bery tus
17 h 23, le 31 octobre 2014