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L'explosion d'Antares remet en question la dépendance de la Nasa vis à vis du privé

"Il y a certainement des gens au Congrès et dans l'industrie aérospatiale qui pensent que l'administration Obama a fait une erreur en ne s'appuyant plus sur la Nasa comme la force dominante dans les vols spatiaux", révèle un analyste.

La fusée Antares de la société américaine Orbital Sciences transportant une capsule non habitée destinée à ravitailler la Station spatiale internationale (ISS) a explosé quelques secondes après son lancement mardi 28 octobre 2014. AFP/Nasa

L'explosion mardi de la fusée Antares d'Orbital Science suscitait des questions sur la capacité de la Nasa à acheminer des vivres, des équipements et des astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS) et sur sa dépendance croissante vis à vis du secteur privé. C'est le premier accident depuis que la Nasa dépend de deux firmes privées, SpaceX et Orbital Sciences, pour acheminer du fret à l'ISS. Au total, ces sociétés ont déjà effectué huit vols, dont six missions d'approvisionnement.

"Il y a certainement des gens au Congrès et dans l'industrie aérospatiale qui pensent que l'administration Obama a fait une erreur en ne s'appuyant plus sur la Nasa comme la force dominante dans les vols spatiaux", relève Marco Caceres, un analyste du cabinet Teal Group. Et "pour ces personnes le fait de recourir au privé est une mauvaise idée, une idée dangereuse même", ajoute-t-il, prédisant qu'après cet accident, davantage de voix vont s'élever dans ce sens, surtout en pensant que des astronautes seront un jour à bord de ces vaisseaux privés.

Face à de fortes contraintes budgétaires le président Obama a commencé dès son premier mandat à mettre en œuvre cette nouvelle approche, initiée par son prédécesseur républicain George W. Bush.

La Nasa a conclu en 2011 deux contrats de ravitaillement de l'ISS, dont un de 1,9 milliard de dollars avec Orbital Sciences et un autre de 1,6 milliard avec SpaceX. La Nasa parie sur ces sociétés pour prendre la relève des navettes spatiales, dont la dernière a volé en juillet 2011, afin de ravitailler à moindre coût la Station et y transporter d'ici trois à quatre ans des astronautes. La Nasa a aussi sélectionné en septembre SpaceX et Boeing pour construire les deux premiers vaisseaux spatiaux privés de transport de personnes vers l'ISS. Un contrat d'un montant total de 6,8 milliards de dollars. Les premiers vols de ces vaisseaux sont prévus en 2017. Ils permettront aux Etats-Unis de mettre fin à leur dépendance vis à vis des Soyouz russes pour transporter leurs astronautes à l'ISS.

 

(Voir ici : Antares explose dans le ciel de Virginie : les images)

 

Moteur russe

Le patron des vols habités de la Nasa, Bill Gerstenmaier a assuré dès mardi soir lors d'une conférence de presse que ce revers "ne découragera pas nos efforts pour étendre les capacités de lancement de notre secteur privé, déjà couronnées de succès, pour effectuer des missions d'approvisionnement de l'ISS depuis le sol américain".

Il avait aussi affirmé que la perte de la fusée Antares et de la capsule Cygnus qu'elle transportait "n'aura aucun impact" sur la vie des six membres d'équipage de l'ISS. Mike Suffredini, le responsable de l'ISS, a aussi expliqué mardi qu'il y a dans la Station suffisamment de vivres et autres fournitures nécessaires en réserve pour environ quatre à six mois. Il a en outre rappelé qu'un vaisseau de fret russe Progress arrivait mercredi à l'ISS et qu'une capsule Dragon, de la société SpaceX, sera lancée le 9 décembre pour une sixième mission d'approvisionnement.

Pour John Logsdon, l'ancien directeur du "Space Policy Institute" à Washington, l'explosion d'Antares "n'aura probablement pas d'impact durable" sur les contrats de la Nasa avec le secteur privé pour approvisionner l'ISS.
"Orbital a déjà effectué avec succès deux missions de fret vers l'ISS et SpaceX les a toutes réussies", explique-t-il à l'AFP.

Cet accident va conduire la Nasa à examiner de très près le lanceur Antares et surtout l'utilisation d'un moteur russe pour le premier de ses deux étages, dont la technologie remonte au programme lunaire russe il y a 50 ans. Orbital avait déjà dit vouloir remplacer ce moteur dont la disponibilité est limitée, dit-il, ajoutant que "cet échec va très probablement accélérer ce processus".

Selon M. Logsdon, Orbital devrait déterminer assez vite la cause du dysfonctionnement. Apparemment, le responsable de la sécurité du périmètre de tir a déclenché volontairement la destruction de la fusée en raison sans doute d'un très sérieux problème, a dit cet expert. Comme Orbital dispose de toutes les données du vol "on ne devrait pas attendre très longtemps avant de savoir", selon M. Logsdon, peut-être à temps pour maintenir le prochain vol de Cygnus, programmé en avril 2015.

 

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