Rechercher
Rechercher

À La Une - Repère

Eliminer les jihadistes de l'EI : Avant la frappe, le renseignement

Voici à grands traits la façon dont les Etats-Unis et leurs alliés engrangent les données pour diriger les missions de bombardement.

Une fumée noire recouvre le ciel de Kobané après les frappes aériennes de la coalition contre l’État islamique, le 10 octobre 2014. REUTERS/Umit Bektas

En préalable aux frappes aériennes de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak, des avions de surveillance, des satellites et des espions au sol récoltent les renseignements qui serviront à identifier les cibles et le terrain.

Voici à grands traits la façon dont les Etats-Unis et leurs alliés engrangent les données pour diriger les missions de bombardement, sans pour autant disposer d'un personnel étoffé au sol.

Les yeux 


Des satellites en orbite autour de la Terre, des avions d'observation en haute altitude et toute une gamme d'appareils de surveillance -avec ou sans pilote- sont les "yeux" de l'armée américaine et de ses partenaires, traquant les moindres déplacements de l'EI des heures et des jours durant.
Ces images associées aux écoutes et aux autres renseignements glanés ça et là -y compris un réseau d'espions sur le terrain- permettent de dessiner une image de la "zone de combat" pour les pilotes et leurs commandements.

Les drones, moins gourmands en carburant et sans pilote à bord, peuvent voler pendant de longues heures d'affilée, et se positionner au-dessus d'une cible potentielle jusqu'à ce que l'adversaire arrive.
Ces drones fournissent des images en temps réel d'une clarté et d'une précision étonnante.

Les tout-derniers nés des avions de chasse et des bombardiers américains sont également équipés de caméras et de détecteurs, leur permettant de balayer le paysage à la recherche de cibles, ce qui n'était pas possible il y a encore quelques années.

 

(Repère : Qui veut quoi, qui frappe où ? (II))


L'avion-espion U-2, rendu célèbre pendant la Guerre froide, reste l'un des appareils les plus utilisés pour surveiller les zones de conflit. Il dispose désormais d'équipements de dernier cri fournissant une imagerie très détaillée.
L'avion E-8 JSTARS -un Boeing 707 équipé d'un radar en forme de canoë sous son fuselage- est particulièrement apprécié par la hiérarchie militaire car il peut suivre les véhicules terrestres et envoyer d'autres types d'images en temps réel.

Le drone Global Hawk, équivalent de l'U-2, réalise des missions de surveillance du même acabit en haute altitude mais peut voler pendant 28 heures consécutives, soit plus de deux fois l'endurance de son cousin piloté manuellement. D'autres drones sont également mobilisés comme l'aile volante furtive en forme de chauve-souris RQ-170 Sentinel, ou des Predators et des Reapers qui peuvent également être équipés de missiles Hellfire.

Selon le Pentagone, plus de 700 vols de surveillance ont été réalisés dans le cadre d'une campagne qui compte plus de 300 raids de bombardements en Irak depuis le 8 août, et en Syrie depuis le 23 septembre.
Les mêmes appareils filment leurs frappes, ce qui permet d'évaluer la réussite des tirs. Ce sont ces images qui sont en général fournies aux médias.

 

Les oreilles 

 

Des satellites et des appareils spécialement équipés font fonction d'"oreilles" de la coalition, interceptant des communications par téléphone et par radio. Le Boeing RC-135 est particulièrement sollicité. Il peut intercepter des appels téléphoniques à une altitude de 30 000 pieds (environ 10 km).
Le Bureau national de reconnaissance américain opère une constellation de satellites espions qui peuvent capter des signaux électroniques sans discontinuer et sur une vaste étendue de territoire. L'armée américaine dispose aussi de camions équipés d'une antenne qui peuvent rapidement localiser un téléphone dont le signal a été intercepté.

 

(Analyse : Les frappes américaines galvanisent l'EI)

 

Guetteurs et espions 


Les agences américaines du renseignement ont également recours à la récolte de données faites par des humains pour notamment corroborer leurs informations avant de mener certaines opérations militaires d'envergure. Des agents paramilitaires de la CIA travaillent aussi avec les forces locales.

Pendant l'invasion de l'Afghanistan menée par les Etats-Unis en 2001, des officiers de la CIA au sol guidaient les bombardiers tandis que des membres des forces spéciales américaines conseillaient les forces opposées aux Talibans.

Un dispositif similaire a peut-être été déployé en Irak et en Syrie, avec des observateurs travaillant pour le compte de la CIA. Mais les responsables américains ne confirment pas ce type d'information et officiellement il n'y a pas de "troupes de combat" au sol.

La CIA utilise également des méthodes éprouvées en ayant recours à des contacts au sein des forces kurdes, du gouvernement irakien et de certains groupes rebelles en Syrie.
Dans ce pays, où le réseau d'espionnage de Washington est considéré comme faible, les Etats-Unis doivent chercher des renseignements auprès de leurs partenaires arabes et d'autres alliés.

 

Lire aussi
Les frappes en Irak et en Syrie, une aubaine pour les fabricants d'armes américains

La zone tampon voulue par Ankara dans le nord de la Syrie vise avant tout à maîtriser la question kurde

En préalable aux frappes aériennes de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak, des avions de surveillance, des satellites et des espions au sol récoltent les renseignements qui serviront à identifier les cibles et le terrain.Voici à grands traits la façon dont les Etats-Unis et leurs alliés engrangent les données pour diriger les missions de...

commentaires (3)

LES FRAPPES AÉRIENNES, À ELLES SEULES, SONT DES PETITS VENTS QUI SOUFFLENT ET ATTISENT LES FLAMMES ! LES POMPIERS... AU SOL !!!

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 19, le 11 octobre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • LES FRAPPES AÉRIENNES, À ELLES SEULES, SONT DES PETITS VENTS QUI SOUFFLENT ET ATTISENT LES FLAMMES ! LES POMPIERS... AU SOL !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 19, le 11 octobre 2014

  • Toute une bonne technologie mais voyons si elle va bien porter ses fruits .

    Sabbagha Antoine

    14 h 39, le 11 octobre 2014

  • En dépit d'un "guerre d'avance" avec toutes leurs possibilités technologiques, les Américains ont toujours perdu toutes les guerres. La guerre de Corée,le Viêt Nam, Téheran, l’Afghanistan, lIrak et on en oublie!!!Washington en est réduit à regarder d’autres puissances modifier le réel.

    C…

    14 h 37, le 11 octobre 2014

Retour en haut