Bahreïn: une opposante chiite relaxée en attendant son procès

L'opposante chiite bahreïnie, Maryam al-Khawaja, en détention à Manama depuis 20 jours, a été relaxée jeudi en attendant son procès prévu le 1er octobre, a annoncé à l'AFP son avocat.
La remise en liberté de Mme Khawaja, co-directrice du Gulf Center for Human Rights, qui a la double nationalité bahreïnie et danoise, est intervenue peu après un appel lancé pour sa relaxation par des dizaines d'ONG.

"Maryam al-Khawaja a été libérée aujourd'hui mais il lui sera interdit de quitter Bahreïn en attendant sa comparution le 1er octobre devant la justice", a déclaré Me Mohamed al-Jishi.
Sa libération, qui "répond à une demande de la défense", est "une mesure positive", a-t-il ajouté sans donner plus de détails.

Mme Khawaja avait été arrêtée le 30 août à son arrivée à l'aéroport de Manama, alors que son père, Abdel Hadi al-Khawaja, condamné à la prison à vie pour complot contre l'Etat, venait d'entamer une grève de la faim.
Selon son avocat, elle est accusée d'avoir agressé un officier de police et risque jusqu'à cinq ans de prison.
Me Jishi, qui est également avocat du père, a déclaré jeudi que "Abdel Hadi al-Khawaja poursuit sa grève de la faim, qu'il observe depuis 26 jours".

Des ONG de plus de soixante pays ont adressé une lettre ouverte au roi de Bahreïn exigeant la libération de Maryam al-Khawaja, a annoncé jeudi Reporters sans frontières (RSF), signataire de la missive.
Les 155 organisations signataires de la lettre au roi cheikh Hamad Ben Issa Al-Khalifa "condamnent" l'arrestation de Mme Khawaja pour "des motifs politiques" et réclament sa libération "immédiate" et "sans condition".
"Nous pensons que Maryam al-Khawaja est poursuivie en justice parce qu'elle exerce ses droits légitimes à la liberté d'expression et d'association", ajoutent-elles en exprimant leur "solidarité" envers cette militante "et tous les défenseurs des droits de l'Homme emprisonnés à tort" à Bahreïn.

Maryam al-Khawaja s'est largement fait l'écho à l'étranger des critiques contre les autorités de Manama qui tentent d'étouffer un mouvement de contestation né dans la foulée des Printemps arabes et animé par la majorité chiite qui réclame une monarchie constitutionnelle à Bahreïn.