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Moyen Orient et Monde - Syrie

Un second otage américain décapité par l’EI, les USA « écœurés »

La victime serait le journaliste Steven Sotloff, 31 ans ; pilonnage d'une intensité inédite de Jobar par le régime.

Steven Sotloff (au centre) a été exécuté hier, et un troisième otage, le Britannique David Haines, est menacé d’être le prochain. Getty Images

Les États-Unis se sont déclarés hier « écœurés » et « consternés » par le meurtre présumé par décapitation d'un second journaliste américain, revendiqué par l'État islamique (EI) dans une vidéo diffusée sur Internet.
Auparavant, des jihadistes de l'EI avaient revendiqué dans ce document vidéo l'exécution par décapitation de Steven Sotloff, 31 ans, un journaliste américain, selon le centre américain de surveillance des sites islamistes Site. La Maison-Blanche et le département d'État ont indiqué que les services de renseignements américains étaient en train d' « authentifier aussi vite que possible » ce document vidéo.
« Nous sommes consternés par le meurtre brutal d'un journaliste américain innocent et nous présentons à sa famille et à ses amis nos plus sincères condoléances », a indiqué dans un communiqué Bernadette Meehan, la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche. Si la « vidéo (de ce meurtre) est authentique, nous en serions écœurés », a ajouté son homologue du département d'État, Jennifer Psaki, lors de son point de presse quotidien, deux semaines après la décapitation par l'EI du reporter américain James Foley qui a fait l'effet d'un électrochoc aux États-Unis.


D'ailleurs, des parlementaires américains ont réclamé hier au président Barack Obama la mise en place urgente d'un plan pour vaincre l'EI. Le secrétaire d'État John Kerry sera ainsi convoqué prochainement à la Chambre des représentants pour une audition, a annoncé hier le président de la commission des Affaires étrangères, Ed Royce.
Paris a également réagi à la nouvelle. Le président français François Hollande a condamné hier « avec horreur, si elle était confirmée, l'exécution abominable d'un Américain », dans un communiqué publié par la présidence. « Cet acte barbare, après l'assassinat d'un autre journaliste (américain), James Foley, révèle la nature ignoble » de l'État islamique qui a revendiqué cet assassinat, dans une vidéo non encore authentifiée, a ajouté le président. « Cette organisation jihadiste met en cause les libertés et ne connaît que la terreur », a-t-il aussi dénoncé, exprimant « toute ma solidarité à la famille et aux proches de ce grand reporter ». Et de Londres, le Premier ministre britannique David Cameron a qualifié d' « absolument écœurante et ignoble » la vidéo, alors que l'EI a également menacé de tuer David Haines, un otage britannique.


Dans cette nouvelle vidéo intitulée « deuxième message à l'Amérique », on peut voir Steven Sotloff, à genoux, vêtu d'une blouse orange, à côté d'un homme masqué armé d'un couteau. L'homme vêtu de noir condamne l'intervention des États-Unis en Irak et porte son couteau à la gorge du journaliste. Il présente ensuite un autre otage, le Britannique Haines qui, selon le Washington Post serait un travailleur humanitaire, et menace de l'exécuter. « Je reviens Obama, et je reviens à cause de votre politique étrangère arrogante à l'encontre de l'État islamique », déclare l'homme. L'EI avait menacé de tuer Steven Sotloff dans une vidéo similaire où les insurgés montraient la décapitation de James Foley, qui avait été publiée sur Internet le 19 août. La mère de Steven Sotloff avait récemment imploré le chef des jihadistes Abou Bakr al-Baghdadi d'épargner son fils : « Vous, le calife, pouvez accorder l'amnistie. »
Porté disparu depuis douze mois, Sotloff aurait été kidnappé le 4 août 2013 à Alep, en Syrie, près de la frontière avec la Turquie. Ce fin connaisseur du Moyen-Orient couvrait depuis plusieurs années le monde musulman. Natif de Miami et diplômé en journalisme de l'université de Central Florida, il a travaillé à la pige pour le magazine Time, l'hebdomadaire américain Christian Science Monitor, la publication Foreign Policy et, plus récemment, pour le journal World Affairs.

 

(Pour mémoire : Les États-Unis ont tenté, en vain, de secourir des otages américains en Syrie)

 

« Approche collective et internationale »
Alors que la communauté internationale appelle de plus en plus à s'unir contre les jihadistes de l'EI, comme par exemple les monarchies du Golfe qui ont annoncé le week-end dernier vouloir laisser de côté leurs différends dans ce but, c'était au tour du Caire hier de faire un appel en ce sens. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a ainsi appelé hier à une « approche collective et internationale » pour en finir avec la « barbarie » des groupes jihadistes en Irak et en Syrie. « Nous avons besoin d'une approche collective et internationale, qui prenne en compte les différents éléments nécessaires pour combattre ce phénomène : politique, militaire et social », a jugé Sameh Choukri, dans un entretien avec l'AFP à Paris. « Nous sommes prêts à soutenir la communauté internationale à travers tout ce qui pourrait être décidé sur ce sujet, en termes de résolution des Nations unies. Chaque pays aura un rôle à jouer mais il est encore trop tôt pour savoir lequel », a-t-il ajouté, en réponse à une question sur une éventuelle implication militaire de l'Égypte.


En attendant d'hypothétiques progrès dans cette direction, les violences se poursuivent en Syrie. L'armée de l'air syrienne a lancé hier 25 raids sur Jobar, un quartier rebelle stratégique dans l'est de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). « C'est le plus grand nombre de raids aériens qui s'abat sur Jobar depuis le début de l'offensive de l'armée sur ce quartier aux mains des rebelles », a précisé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. Tenu depuis un an par les insurgés, Jobar est un verrou stratégique car s'ils franchissent la place des Abbassides adjacente, ils peuvent atteindre le cœur de Damas. En outre, ce secteur ouvre du côté est sur la région de la Ghouta orientale, véritable bastion de la rébellion dans la province de Damas. Situés à la périphérie du quartier, soldats loyalistes et Hezbollah tentent d'avancer, « mais n'y arrivent pas encore malgré les bombardements intenses », selon M. Abdel Rahmane.

 

(Repère : Qui contrôle quoi en Syrie ? La réponse cartographiée)

 

Al-Nosra exige
Enfin, ailleurs dans le pays, le Front al-Nosra, qui a revendiqué l'enlèvement jeudi dernier de plus de 40 Casques bleus fidjiens sur le plateau du Golan, demande à sortir de la liste noire des organisations terroristes établie par les Nations unies, a révélé hier l'armée fidjienne. Ce groupe, qui combat auprès des rebelles le régime de Bachar el-Assad, demande également l'envoi d'aide humanitaire à une petite ville située dans le bastion d'al-Nosra, près de Damas, et des compensations financières pour trois des leurs blessés ces derniers jours, selon le chef de l'armée fidjienne, Mosese Tikoitoga, qui précise que ces demandes avaient été transmises aux Nations unies. Selon la presse fidjienne, les rebelles demandent aussi la libération de Abou Moussab al-Souri, également connu sous le nom de Moustafa Setmariam Nasar, un responsable d'el-Qaëda arrêté au Pakistan en 2005 et actuellement détenu par les autorités syriennes.

 

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