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Vol AH 5017 : Avant le crash, un steward de Swiftair aurait dénoncé les conditions de travail des équipages

"L'équipage est très affecté par la fatigue physique et physiologique, aurait écrit Miguel Angel Rueda. Et il est très difficile de maintenir l'attention pendant les décollages et les atterrissages durant les derniers jours de rotation".

L'avion, loué par Air Algérie auprès de la société espagnole SwiftAir qui s'est écrasé jeudi au Mali, s'est totalement désintégré. AFP PHOTO / ECPAD / EMA / ARMEE DE TERRE

Les équipages de Swiftair, la compagnie qui assurait le vol d'Air Algérie qui s'est écrasé jeudi soir au Mali avec 118 personnes à bord dont 19 Libanais, travaillaient-il trop ?


Une semaine avant le drame, un steward de Swiftair, Miguel Angel Rueda, qui a péri dans le crash, avait envoyé un mail au chef des stewards de Swiftair, dans lequel il critiquait les conditions de travail au sein de la compagnie, rapporte le quotidien espagnol El Economista sur son site.
Il notait notamment que le personnel naviguant pouvait travailler jusqu'à sept jours d'affilé, avec des horaires quotidiens particulièrement lourds. Il évoquait aussi une "fatigue physique et psychologique généralisée" ainsi qu'un "stress" au niveau des membres d'équipage sur la liaison Ouagadougou-Alger. Celle-là même que suivait le vol AH 5017 qui s'est écrasé.

"L'équipage est très affecté par la fatigue physique et physiologique, a notamment écrit Miguel Angel Rueda selon El Economista, qui dit avoir obtenu ce courriel d'un membre de la compagnie. Et il est très difficile de maintenir l'attention pendant les décollages et les atterrissages durant les derniers jours de rotation". "Avec ce mail, je ne veux pas porter préjudice aux collègues qui sont payés à l'heure de vol, mais il faut être conscient que cela peut poser problème", tenait encore à préciser le steward Miguel Angel Rueda.

 

Le site espagnol note que Swiftair n'a pas souhaité faire de commentaire.

 

(Repère : Quatre causes qui peuvent expliquer le crash du vol d'Air Algérie)

 

Ce n'est pas la première fois que la compagnie est pointée du doigt pour la précarité des conditions de travail, rapporte, pour sa part, Le Monde. "Elle avait fait l'objet l'été dernier d'un article dans la revue du Syndicat des pilotes espagnols (Sepla), Mach 82, critiquant notamment les bas salaires offerts par la compagnie aux pilotes sur certains avions, atteignant à peine 12 000 euros par an".

Dans un communiqué publié vendredi, le Sepla a toutefois exprimé son refus de "lier la situation dénoncée dans cet article avec l'accident de jeudi".

"Swiftair a un certificat de transporteur aérien espagnol et reste donc soumise aux normes espagnoles et européennes", au même titre que les autres compagnies, même lorsqu'elle vole hors d'Espagne, a par ailleurs déclaré Agustin Guzman, responsable du Sepla, à l'AFP.  Méconnue du grand public, la compagnie "n'a pas mauvaise réputation" dans la profession, a-t-il ajouté.

L'avion accidenté avait passé en janvier 2014, avec succès, sa révision annuelle, selon le gouvernement espagnol. Mardi, il avait été examiné à Marseille, en France, par la Direction générale de l'aviation civile, qui l'a déclaré en bon état.

 

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"Wet lease"

Compagnie privée fondée en 1986, Swiftair est spécialisée dans le "leasing", louant ses appareils pour des vols de fret et, depuis 2002, des vols de passagers en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, selon les informations fournies sur son site. Dans le cas du vol AH 5017, Swiftair fonctionnait sous le régime de "wet lease", ayant fourni à la compagnie algérienne Air Algérie l'appareil ainsi que l'équipage. Une "pratique habituelle" lorsque les compagnies régulières voient la demande de passagers excéder leurs capacités, souligne Agustin Guzman.


Les deux pilotes, dont Swiftair n'a pas révélé l'identité, "étaient très expérimentés et avaient une grande expérience dans ce type spécifique d'avion", indique encore Agustin Guzman. Tous deux "venaient de Spanair", la compagnie espagnole tristement célèbre pour l'accident au départ de Madrid, qui avait fait 154 morts en août 2008 et a depuis fait faillite.

 

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