Un soldat libanais aurait fait défection pour rejoindre al-Nosra

Alors que plusieurs médias libanais rapportaient, depuis hier, la disparition ou défection au profit du Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda), d'un soldat libanais, une vidéo a commencé à circuler, jeudi, sur les réseaux sociaux et chaînes de télévision, semblant accréditer la deuxième option.

Sur cette vidéo postée sur un compte YouTube nommé "Jabhat al-Nosra" (qui appartiendrait au Front al-Nosra), l'on voit un jeune homme en treillis et gilet militaire qui se présente comme Atef Mohammad Saadeddine, et montre à la caméra sa carte d'immatriculation militaire. Le jeune soldat est muni d'un appareil de vision nocturne et l'on peut voir derrière lui contre le mur, trois fusils d’assaut M-16, tous supposés appartenir à l'armée libanaise. Un drapeau portant les inscriptions d'al-Nosra est également accroché au mur.

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Dans son édition du jour, le quotidien al-Akhbar rapporte qu'il s'agit d'un caporal et qu'il a disparu dans la région de Ersal (Est du Liban). Le quotidien libanais précise, citant des réseaux sociaux, que le caporal a fait défection mardi à l'aube de son poste à Ersal et qu'il a rejoint les rangs d'al-Nosra en emportant des armes et du matériel militaire volés à l'armée libanaise.

Expliquant pourquoi il a fait défection, Atef Saadeddine affirme que l'armée libanaise et tous les officiers sont "à la solde du Hezbollah". Il poursuit en accusant le parti chiite d'avoir commis des "exactions contre les sunnites" et évoquent "les barrages mis en place par l'armée dans les régions sunnites". Alors que les tensions entre sunnites et chiites sont exacerbes, au Liban, en raison du conflit en Syrie, des plans de sécurité ont été mis en oeuvre ces derniers mois, notamment à Tripoli et dans la Békaa.

"Tous nos hommes sont en prison, pour des raisons insignifiantes, tandis que ceux qui ont commis des attentats contre des ministres et des députés ne sont pas jugés", poursuit le soldat. "La banlieue-sud de Beyrouth est pleine d'armes, mais l'armée n'ose pas y mener des perquisitions", renchérit-il, avant d'enchaîner sur un appel à ses anciens coreligionnaires au sein de la troupe.

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"J’adresse un message aux soldats et officiers sunnites de l'armée. Comme moi, ils sont au courant de ce qui se passe. Nous prenons nos ordres du Hezb, sous prétexte de vouloir combattre le terrorisme. Mais ce sont eux les terroristes qui ont fait sauter les mosquées à Tripoli. Les incidents de Abra, l'assassinat des sunnites, ce n'est pas du terrorisme? De même que les incidents du 7 mai (2008, ndlr)", poursuit-il, en référence à des clashs entre le leader salafiste Ahmad Assir et l'armée en juin 2013 et au coup du force du Hezbollah à Beyrouth.

Selon al-Akhbar, cette défection serait une première et l'armée minimise l'affaire, assurant qu'il s'agit d'une initiative isolée.

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