Les chrétiens de Mossoul, une ville contrôlée par les jihadistes de l'État islamique (EI), fuyaient en masse hier après un ultimatum de ce groupe ultraradical leur donnant quelques heures pour quitter les lieux, selon le patriarche chaldéen. « Les familles chrétiennes se dirigent vers Dohouk et Erbil » dans la région autonome du Kurdistan irakien, a indiqué Mgr Louis Sako, déplorant que « pour la première fois dans l'histoire de l'Irak, Mossoul se vide de ses chrétiens ». Selon des témoins, des messages relayés depuis les haut-parleurs de plusieurs mosquées ont intimé aux chrétiens de quitter la ville aujourd'hui.
Dans un communiqué attribué à l'EI, les jihadistes avaient déjà mis en garde la semaine dernière la minorité chrétienne de Mossoul, deuxième ville du pays peuplée de 2 millions d'habitants avant l'offensive d'insurgés sunnites lancée le 9 juin. « Nous avions été choqués par la distribution de ce communiqué appelant les chrétiens à se convertir à l'islam, ou à payer une taxe spéciale ou à défaut à quitter la ville (...), après quoi leurs maisons appartiendraient à l'État islamique », a expliqué Mgr Sako. Le communiqué affirmait également : « Il n'y aura pour eux rien d'autre que l'épée » si les chrétiens rejettent ces conditions.
Talabani rentre au pays
C'est dans ce contexte que le président irakien Jalal Talabani, qui se trouvait en Allemagne depuis fin 2012 pour des soins médicaux, rentrera au pays aujourd'hui, a annoncé son parti, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), dans un communiqué. « Il va reprendre ses fonctions de président de la République de l'Irak », précise le communiqué. Son fils Qoubad Talabani, également vice-Premier ministre de la région autonome du Kurdistan irakien, a confirmé le retour au pays de son père. M. Talabani arrivera en Irak à la veille de la date limite du dépôt des candidatures pour le poste de président de la République. Il est cependant peu probable qu'il se représente.
Par ailleurs, Bagdad a annoncé hier le rappel de son ambassadeur en Jordanie, deux jours après une réunion à Amman d'opposants sunnites qui avaient appelé à une « révolte populaire » en Irak, selon le ministère irakien des Affaires étrangères sur son site Internet sans donner de détails. Lors de cette réunion, les participants, dont des membres de l'Association des ulémas musulmans (sunnite) et des représentants du parti Baas dissous (de l'ancien président sunnite Saddam Hussein), ont appelé la communauté internationale à cesser son soutien à M. Maliki, Premier ministre depuis 2006 et qui cherche à briguer un troisième mandat.
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commentaires (4)
Et il existe toujours des Chrétiens qui ne veulent rien voir , rien entendre et rien comprendre !malheureusement !
FRIK-A-FRAK
14 h 44, le 19 juillet 2014