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Moyen Orient et Monde - Syrie

« Entre 95 et 98 % » de Deir ez-Zor désormais aux mains de l’EI

L'Onu adopte une résolution pour accélérer la livraison d'aide humanitaire.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté hier à l’unanimité une résolution autorisant les convois humanitaires destinés à la Syrie à passer par les frontières extérieures du pays sans l’accord de Damas. Mike Segar/Reuters

Les jihadistes de l'État islamique (EI) ont pris le contrôle hier des secteurs rebelles de Deir ez-Zor, la plus grande ville de l'est de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Plusieurs groupes rebelles, dont des combattants du Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) et du mouvement islamiste Ahrar ach-Cham, se sont retirés et d'autres ont prêté allégeance à l'EI, qui contrôle désormais la moitié de la ville, et le régime l'autre moitié, selon l'OSDH. « Entre 95 et 98 % de la province de Deir ez-Zor est désormais aux mains de l'EI », qui contrôle également de larges pans du territoire irakien frontalier, selon l'OSDH. « Seuls la seconde moitié de la ville (de Deir ez-Zor), l'aéroport militaire situé à la périphérie et quelques villages de la province échappent encore à l'EI », a expliqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. D'après l'OSDH, les secteurs rebelles sont tombés après l'échec de négociations avec l'EI. « Le commandant d'al-Nosra à Deir ez-Zor a été abattu par l'EI, qui a hissé son drapeau à l'intérieur de la ville », a précisé l'OSDH.


Assi al-Hussein, un militant présent dans Deir ez-Zor, a quant à lui expliqué qu'il était « plus judicieux que les rebelles se retirent face à la force que représente l'EI ». « La ville n'aurait pas supporté des combats à l'intérieur des secteurs rebelles », a-t-il ajouté. Les rebelles sont sous-équipés en comparaison à leurs deux ennemis, le régime de Bachar el-Assad et l'EI. Le porte-parole des rebelles à Deir ez-Zor a confirmé ces informations, accusant la communauté internationale de ne pas avoir apporté le soutien nécessaire à la rébellion. « L'EI ne connaît pas de pénurie d'armes, de munitions ou de combattants, et la bataille est devenue complètement asymétrique, surtout depuis la prise (de la ville irakienne de) Mossoul », où l'EI s'est emparé d'un arsenal « d'armes lourdes », a déclaré Omar Abou Leyla joint via Internet.
Par ailleurs, des jihadistes de l'EI ont exécuté par balles en public quatre Syriens accusés d'espionnage pour le compte du régime de Bachar el-Assad, à al-Qaïm, une ville de l'ouest de l'Irak, ont rapporté des témoins et un médecin hier.
Parallèlement, deux roquettes tirées depuis la Syrie sont tombées hier sur le Golan, région occupée par Israël, a annoncé l'armée israélienne, qui n'a recensé aucune victime. La sirène d'alerte avait retenti auparavant dans cette région où une première roquette s'était déjà abattue la veille sans faire de blessé.

 

(Lire aussi : Sept miliciens tués dans le Qalamoun : le Hezbollah éreinté par les combats à la frontière)

 

Sans l'accord de Damas
Sur un autre plan, le Conseil de sécurité de l'Onu a autorisé hier les convois humanitaires destinés à la Syrie à passer par les frontières extérieures du pays sans l'accord de Damas. Une résolution en ce sens a été adoptée à l'unanimité, y compris par la Russie et la Chine, qui ont mis leur veto à quatre projets de résolution occidentaux depuis le début du conflit syrien il y a plus de trois ans. Les passages transfrontaliers se feront par quatre points, dont deux en Turquie (Bab as-Salam et Bab al-Hawa), un en Irak (al-Yarubiyah) et un en Jordanie (al-Ramtha). L'Onu estime que ce système devrait permettre de ravitailler en nourriture et médicaments entre 1,3 et 1,9 million de civils supplémentaires, dans des zones tenues par la rébellion armée. Pour l'instant, la majeure partie de l'aide humanitaire est obligée de transiter par Damas et profite aux régions tenues par les forces gouvernementales. Selon les Nations unies, 10,8 millions de Syriens ont besoin de secours et les travailleurs humanitaires ont du mal à atteindre 4,7 millions d'entre eux, dont certains assiégés par les troupes gouvernementales ou rebelles.

 

(Lire aussi : Le HCR exhorte l'Europe à faire davantage pour aider les réfugiés syriens)


Le Conseil a également exigé des belligérants qu'ils facilitent l'acheminement « sans entrave » de l'aide et garantissent la sécurité des humanitaires. L'un des points litigieux des négociations a d'ailleurs été la question des éventuelles sanctions si Damas ou l'opposition ne jouaient pas le jeu, les Occidentaux faisant valoir qu'une précédente résolution adoptée en février sur l'accès humanitaire était restée lettre morte. Finalement, le texte prévoit « des mesures supplémentaires en cas de non-respect par l'une ou l'autre des parties syriennes » de la nouvelle résolution ou de la précédente, sans autre précision. Il faudra de toute façon dans ce cas une nouvelle décision du Conseil, que la Russie pourra bloquer. Le gouvernement syrien s'est de son côté montré menaçant, affirmant qu'il considérerait comme une agression tout passage de sa frontière sans son accord.

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Les jihadistes de l'État islamique (EI) ont pris le contrôle hier des secteurs rebelles de Deir ez-Zor, la plus grande ville de l'est de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).Plusieurs groupes rebelles, dont des combattants du Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) et du mouvement islamiste Ahrar ach-Cham, se sont retirés et d'autres ont prêté allégeance...

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QUI ALIMENTE LE "CALIFAT" ? SECRET DE POLICHINNELLE !

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 07, le 15 juillet 2014

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Commentaires (1)

  • QUI ALIMENTE LE "CALIFAT" ? SECRET DE POLICHINNELLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 07, le 15 juillet 2014

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