Le président américain Barack Obama s'apprête à autoriser le Pentagone à entraîner des rebelles syriens modérés, a affirmé hier le Wall Street Journal, mais la Maison-Blanche et le Pentagone n'ont pas fait de commentaires.
Officiellement, le soutien américain aux rebelles syriens se cantonne depuis le début du conflit à une aide non létale pour un montant de 287 millions de dollars, même si la CIA participe dans le cadre d'un programme secret à la formation militaire de rebelles modérés en Jordanie. Barack Obama pourrait annoncer la nouvelle position américaine au cours d'un discours qu'il doit prononcer aujourd'hui à l'académie militaire de West Point, selon le WSJ. Cette position est l'aboutissement d'un an de discussions au sein du gouvernement américain, tiraillé entre le souhait d'accroître la pression sur le régime syrien, la crainte d'être aspiré dans un nouveau conflit au Moyen-Orient et la difficulté à s'assurer du caractère modéré des rebelles amenés à être entraînés. Mais la montée en puissance de groupes rebelles extrémistes proches d'el-Qaëda et la pression exercée par les alliés des États-Unis dans la région, notamment l'Arabie saoudite, ont forcé la décision, juge encore le Wall Street Journal.
Ces dernières semaines, la presse américaine s'est fait l'écho de la fourniture de missiles antichars américains TOW à des groupes rebelles modérés, sans que l'on sache si ces missiles ont été livrés par Washington ou par l'Arabie saoudite. Selon la radio NPR, une première livraison constituait un « test ». Le groupe modéré Harakat Hazm a reconnu avoir reçu 50 de ces missiles.
Par ailleurs, les enquêteurs de la mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et leurs chauffeurs sont « en sécurité », a annoncé l'organisation hier. Dans la matinée, le ministère syrien des Affaires étrangères avait en effet affirmé dans un communiqué que « des groupes terroristes avaient enlevé cinq chauffeurs syriens et six membres de l'équipe d'enquête de l'OIAC sur l'utilisation du chlore par le régime, qui étaient à bord de deux voitures », dans la province de Hama. L'organisation a refusé de préciser si les enquêteurs avaient brièvement été kidnappés puis relâchés ou s'ils avaient échappé à l'attaque. De leur côté, les insurgés ont affirmé que les troupes du régime avaient placé un explosif sous l'un des véhicules du convoi pour tenter d'empêcher l'enquête sur l'utilisation de chlore, qui a finalement eu lieu. Pour sa part, le directeur général de l'OIAC, Ahmet Uzumcu, a appelé toutes les parties à coopérer avec la mission : « Nos enquêteurs sont en Syrie pour établir les faits en lien avec les accusations persistantes d'attaques au chlore », a-t-il déclaré, cité dans un communiqué de l'OIAC. « Leur sécurité est notre priorité et il est impératif que tous les parties impliquées dans le conflit leur accordent des accès sécurisés. » Récemment, des militants de l'opposition avaient affirmé que le régime avait utilisé cette substance pour attaquer des opposants dans des villes des provinces de Hama et d'Idleb.
(Pour mémoire : Présidentielle : un candidat fustige l'accaparement des richesses par une minorité)
Un humanitaire italien libéré
Parallèlement, Federico Motka, un Italien travaillant pour une organisation humanitaire, enlevé il y a un an en Syrie, a été libéré, a annoncé hier le ministère italien des Affaires étrangères dans un communiqué, sans préciser les conditions de sa libération. Il travaillait comme coordinateur pour l'organisation non gouvernementale française Acted, après avoir été dans d'autres territoires en guerre, comme l'Afghanistan, selon l'agence ANSA.
Sur le terrain, le Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, a revendiqué la responsabilité de deux attentats meurtriers à la voiture piégée perpétrés la veille à Homs. Le gouverneur de cette ville reprise quasi entièrement par les forces du régime, Talal Barazi, a fait état de 12 morts et 30 blessés dans la double attaque. Selon le communiqué, les charges explosives dans les deux voitures garées, une dans l'est et la seconde dans l'ouest de Homs, ont été actionnées en même temps « dans l'objectif de faire le plus de morts possible ».
Enfin, les rebelles ont gagné du terrain dans la province d'Idleb, s'emparant de plusieurs barrages de l'armée, des avancées qui pourraient leur permettre de prendre deux bases importantes, ont indiqué des militants et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
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commentaires (4)
PAUVRES SYRIENS ! ILS NE SAVENT PLUS POUR QUI ET POURQUOI ILS SE FONT TUER...
LA LIBRE EXPRESSION
20 h 39, le 28 mai 2014