Le Front national, qui n'a de cesse de dénoncer les institutions européennes, présente des candidats aux élections du 25 mai pour le Parlement européen dans l'espoir de bloquer la progression de l'Union, déclare sa présidente dans le Journal du dimanche.
« Nous y allons pour bloquer l'avancée de la construction européenne », explique Marine Le Pen, qui poursuit : « On va exactement à l'endroit où nous devons être, pour représenter cette minorité de blocage qui va éviter plus d'austérité, plus de perte de substance pour la France. » La dirigeante d'extrême droite invite les Français opposés à l'UE à résister à la tentation de ne pas se rendre aux urnes. « Je sais bien que certains sont contre l'Union européenne et n'iront pas voter, dit-elle. C'est l'inverse qu'il faut faire. Quand on est contre l'Union européenne on vote contre, et quand on vote contre, on vote Front. »
La plupart des observateurs prédisent une percée des partis populistes et eurosceptiques et des extrêmes. En France, le FN est crédité par les sondages d'intentions de vote supérieures à celles du PS au pouvoir et, parfois aussi, à celles de l'UMP.
« Si nous arrivons en tête aux élections européennes, alors les instances européennes seront contraintes de réagir, dit la présidente du FN. Elles vont dire : oh la la, il faut freiner, car les peuples sont en train de se révolter contre ce que nous leur imposons. » Le FN a aujourd'hui trois députés au Parlement européen, dont Marine Le Pen et son père, Jean-Marie. La présidente du FN dit espérer remporter cette fois 15 à 20 sièges.
En Grande-Bretagne, les propos de Marine Le Pen trouvent un écho dans ceux de Nigel Farage, chef du parti nationaliste Ukip, en tête des sondages à l'approche de ces européennes. M. Farage a ainsi exposé hier, dans une interview, sa détestation de l'UE et sa résolution à la combattre de l'intérieur, au Parlement européen. « J'aime l'Europe, dit-il. C'est un espace superbe. Je suis marié à une Européenne (son épouse est allemande). J'ai travaillé pour des sociétés européennes. J'aime la culture européenne. Mais je hais le drapeau. Je hais l'hymne. Je hais les institutions. Et je ne crois pas qu'une union politique uniformisée soit dans l'intérêt de qui que ce soit (...). J'aspire à une Europe qui résulterait de la coopération d'États-nations souverains, indépendants et démocratiques. Cela ne rime à rien de construire un État européen. »
« Il y aura plus d'eurosceptiques dans le prochain Parlement. C'est certain », ajoute M. Farage. « Ils représenteront un éventail d'opinions très large. Il y aura l'aile ultranationaliste de la droite dure eurosceptique, il y aura plus de communistes eurosceptiques, il y aura plus de gens comme nous, qui nous situons au milieu. Il y aura toute une collection, un arc-en-ciel d'eurosceptiques de colorations variées dans le prochain Parlement. Est-ce que ce sera suffisant pour former une minorité de blocage ? Je l'ignore. J'en doute. Mais on aura un Parlement européen autrement plus vivant et plus intéressant », affirme-t-il.
Au-delà, il espère faire triompher le non au référendum sur le maintien – ou pas – de la Grande-Bretagne au sein de l'UE, promis par le Premier ministre David Cameron pour 2017.
(Sources : agences)
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L'EUROPE VA-T-ELLE SURVIVRE ?
LA LIBRE EXPRESSION
22 h 48, le 05 mai 2014