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À La Une - Violences

En Irak, la liberté de la presse encore loin des standards internationaux

Au moins 100 journalistes et professionnels des médias ont été tués lors de la dernière décennie.

Photo d'archives AFP

Des meurtres de journalistes non élucidés, des poursuites judiciaires, des restrictions de circulation: des ONG s'inquiètent de l'état de la presse en Irak qui est loin, selon eux, des standards internationaux de la liberté d'expression.
Reporters, photographes et vidéastes sont ainsi menacés par les forces de sécurité, mais aussi par les insurgés, et confrontés à des pressions et intimidations quotidiennes dans l'exercice de leur profession dans ce pays ravagé par les violences.

Les autorités ont beau assurer que les journalistes bénéficient de plus de liberté que sous le régime de Saddam Hussein, renversé en 2003, l'ONU a exprimé samedi sa "vive préoccupation" dans un communiqué diffusé à l'occasion de la journée internationale de la liberté de presse.
Le pays figure notamment en première place sur la liste de l'impunité du Comité de protection des journalistes (CPJ) qui recense les meurtres impunis de journalistes. Selon le CPJ, au moins 100 journalistes et professionnels des médias ont été tués lors de la dernière décennie.
Avec 100% de cas impunis, l'Irak occupe la première place du classement depuis l'année de la naissance de ce classement en 2008, selon cette ONG basée à New York.
Les journalistes de la province de Ninive, dans le nord du pays, ont été particulièrement touchés, avec cinq d'entre eux tués à Mossoul, le chef-lieu, durant les trois derniers mois de 2013.

Selon une ONG locale et de nombreux journalistes, les très grandes restrictions et les poursuites judiciaires pour des délits présumés de diffamation constituent autant d'intimidations. "La chose la plus dangereuse à laquelle nous sommes confrontés, c'est le recours par le gouvernement à des articles (de loi) plus sévères que dans le passé", affirme à l'AFP Sarmad al-Taie, un chroniqueur du journal al-Mada régulièrement invité à des débats télévisés.
Ce journaliste avait été accusé en janvier d'avoir diffamé le Premier ministre Nouri al-Maliki en vertu d'un article du Code pénal qui interdit de diffamer ou d'insulter des employés du gouvernement. Il avait fait l'objet d'un mandat d'arrêt. Le bureau de M. Maliki a refusé de dire s'il était derrière la plainte.

Loi de l'arbitraire

"Nous soutenons la liberté de la presse mais on ne peut pas s'opposer à des plaintes présentées par des gens qui estiment avoir été diffamés", s'est défendu Ali al-Moussaoui, porte-parole du Premier ministre, dans une déclaration à l'AFP.

Pour Ziad al-Ajili, le directeur de l'Observatoire de la liberté de la presse, basé à Bagdad, les journalistes font également face à des restrictions imposées de façon arbitraire. "Si un policier constate que vous portez une arme, il peut vous laisser partir, mais il ne vous laissera jamais partir s'il voit que vous avez un appareil photo", explique-t-il. "La chose la plus dangereuse dans ce pays, c'est quand les forces de sécurité contrôlent la presse", estime-t-il.

Pour pouvoir travailler à Bagdad, où les barrages et les forces de sécurité sont partout, les journalistes doivent avoir d'une permission. Mais même avec ce document, dont l'obtention nécessite plusieurs semaines d'attente, les forces de sécurité peuvent toujours se permettre d'interdire aux journalistes de prendre des photos ou des vidéos.
Les journalistes se rendant sur les lieux d'attentats sont souvent menacés d'arrestation, et l'accès à des quartiers entiers peut leur être tout simplement refusé, selon le bon vouloir des soldats postés aux barrages.

"Les tensions politiques, l'instabilité, la guerre en Syrie et l'inefficacité des autorités et des forces de sécurité sont autant de facteurs négatifs et ont un impact sur la sécurité des journalistes et l'indépendance de médias en Irak", a déploré samedi l'Unesco dans un communiqué.

Des meurtres de journalistes non élucidés, des poursuites judiciaires, des restrictions de circulation: des ONG s'inquiètent de l'état de la presse en Irak qui est loin, selon eux, des standards internationaux de la liberté d'expression.Reporters, photographes et vidéastes sont ainsi menacés par les forces de sécurité, mais aussi par les insurgés, et confrontés à des pressions et...

commentaires (2)

Et donc, pas très éloignée des "standards" libanais(h) !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

09 h 38, le 04 mai 2014

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Commentaires (2)

  • Et donc, pas très éloignée des "standards" libanais(h) !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 38, le 04 mai 2014

  • POURQUOI ? LE PAYS EST DÉJÀ DANS LES STANDARDS INTERNATIONAUX (?)... AVEC VOITURES PIÉGÉES TOUS LES JOURS ET HAINES EXACERBÉES... POUR QUE SA PRESSE LE SOIT AUSSI ? L'UN VA DE PAIR AVEC L'AUTRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    05 h 21, le 04 mai 2014

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