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Moyen Orient et Monde - Ukraine

Encore des sanctions internationales contre Moscou

Moscou se dit prêt à répondre aux mesures de Washington ; Ban Ki-moon réclame la libération immédiate des observateurs de l'OSCE ; la situation s'envenime à l'Est.

À Donetsk, des militants prorusses armés de matraques et de couteaux ont attaqué hier une manifestation de partisans de Kiev en faisant pleuvoir sur eux pierres et grenades assourdissantes. Au moins quatorze personnes ont été blessées. Baz Ratner/Reuters

Une nouvelle série de sanctions a été dévoilée hier contre la Russie, accusée par les Occidentaux de jeter de l'huile sur le feu dans la crise ukrainienne, sur fond de tensions de plus en plus vives dans l'est du pays.
Côté américain, sept responsables russes et 17 sociétés, jugés proches du président russe Vladimir Poutine, vont se voir imposer des sanctions. Washington va également revoir les conditions d'autorisation à l'exportation en Russie de certains équipements de haute technologie qui pourraient avoir un usage militaire, a indiqué la Maison-Blanche. L'Union européenne va ajouter pour sa part quinze noms à la liste des personnes sanctionnées, selon des sources diplomatiques. Les mesures entreront en vigueur à la publication du Journal officiel de l'UE, qui devrait dévoiler les noms probablement ce matin.


La réaction de Moscou n'a pas tardé : « Chaque mot utilisé par le porte-parole de la Maison-Blanche (...) témoigne du fait que les États-Unis ont complètement perdu le sens des réalités et mènent les choses vers une aggravation de la crise », a estimé le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. « Bien sûr, nous allons répondre. » « Nous sommes confiants que cette réponse aura un effet douloureux pour Washington », a-t-il ajouté, soulignant que la Russie disposait d'une « large » gamme d'options en la matière.
Les Occidentaux s'inquiètent aussi des importants mouvements de troupes russes en cours à la frontière occidentale, où Moscou aurait massé jusqu'à 40 000 hommes pour des « manœuvres ». Pour répondre aux inquiétudes suscitées dans la région, quatre avions de combat français sont arrivés hier en Pologne tandis que quatre britanniques ont rejoint la Lituanie dans le cadre d'une mission de l'OTAN.

 

Attentat
Les nouvelles mesures annoncées par Bruxelles et Washington étaient attendues, après la nouvelle dégradation de la situation ces derniers jours dans l'est de l'Ukraine, où la rébellion prorusse ne cesse de s'étendre et où des insurgés retiennent depuis vendredi des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Les négociations sur le sort des 7 étrangers et de leurs 4 accompagnateurs ukrainiens, dont le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a demandé la libération immédiate, se poursuivaient hier après-midi à Slaviansk, bastion séparatiste dans la région de Donetsk, qui échappe depuis deux semaines au contrôle de Kiev.
L'OSCE de son côté avait réuni à Vienne son conseil permanent pour une session extraordinaire consacrée à l'Ukraine.
Les rebelles de Slaviansk détiennent également depuis dimanche trois officiers ukrainiens, qu'ils accusent d'espionnage.
Les tensions entre prorusses et pro-ukrainiens sont également vives dans d'autres villes de la partie orientale du pays. Au total, une douzaine de villes se trouvent actuellement sous le contrôle des forces prorusses, qui en occupent les principaux bâtiments officiels. Le maire de Kharkiv, ville de 1,4 million d'habitants, Guennadi Kernes, a été grièvement blessé par balle, un attentat qui risque de faire dégénérer la situation dans cette région industrielle russophone à la frontière avec la Russie.

 

 


Parallèlement, à Donetsk, capitale de la région en proie à une insurrection séparatiste, des militants prorusses armés de matraques et de couteaux ont attaqué hier soir une manifestation de partisans de Kiev en faisant pleuvoir sur eux pierres et grenades assourdissantes. Au moins quatorze personnes ont été blessées. Toujours à Donetsk, quelque 300 militants prorusses portant des masques et armés de battes de baseball ont attaqué une agence de la banque Privat du milliardaire et gouverneur Igor Kolomoïski. L'oligarque avait fixé une prime de 10 000 dollars pour chaque séparatiste arrêté et remis aux autorités, un procédé jugé très efficace.


Un nouveau foyer de crise est apparu hier matin dans la ville de Kostiantynivka, proche de Donetsk, où des insurgés prorusses lourdement armés se sont emparés de la mairie et ont dressé des barricades, selon des journalistes de l'AFP. Une poignée d'hommes en uniformes dépourvus d'insignes assurent la garde devant la mairie et le siège de la police de cette ville de 80 000 habitants. Ils y ont hissé un drapeau de la « République de Donetsk ».


Par ailleurs, dans la matinée, le corps mutilé d'un homme a été retrouvé dans la rivière dans la région. Il porte le même type de blessures et de tortures que deux cadavres repêchés ces derniers jours dont celui d'un conseiller municipal pro-ukrainien, selon l'administration régionale.
Dans ce contexte, le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a annoncé hier qu'il se rendrait la semaine prochaine en Ukraine, en Géorgie et en Moldavie, un voyage prioritairement destiné à manifester le soutien de Londres aux autorités de Kiev.

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