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À La Une - Repère

La DGSE, maître d'oeuvre de la libération des journalistes français otages en Syrie

La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) a suivi de bout en bout les quatre journalistes français otages en Syrie, de leur capture à leur libération, estiment des sources proches du dossier et un expert.

Les quatre journalistes français, ex-otages en Syrie, Edouard Elias, Didier Francois, Nicolas Hénin et Pierre Torrès, juste après leur libération. REUTERS/Dogan News Agency (DHA)

Quel a été le rôle des services français de renseignements extérieurs?
Depuis l'enlèvement en juin 2013 de Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès, "la DGSE a été en capacité permanente de repérer les otages" en Syrie et "les a suivis à la trace depuis le début", a assuré dimanche à l'AFP une source proche du dossier.
"Depuis le début de la crise en Syrie, les services français ont des contacts avec une partie de la guérilla locale", souligne à l'AFP Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R).

 

Comment a travaillé la DGSE?
"Dès la confirmation des enlèvements et ainsi qu'ils font à chaque enlèvement d'un Français dans une zone dangereuse (Irak, Sahel, Syrie ...), la DGSE a +armé+ (ouvert), à son siège dans le nord de Paris, une cellule spéciale", explique une source proche des services de renseignements.
Cette cellule, composée de spécialistes de la région, de linguistes et d'analystes et ouverte 24 heures sur 24, recueille et trie toutes les informations dont elle est destinataire : images satellite, interceptions d'écoutes (téléphones, mails, ...), "tuyaux" de services amis, renseignements humains.
Dans le cas des journalistes français, la DGSE a agi en "étroite coordination" avec les services britanniques, espagnols et américains, ainsi qu'avec la Turquie, "partenaire pour l'extraction des otages", ajoute une source proche du dossier.
Selon Eric Dénécé, des éléments sur les ravisseurs, leurs motivations et leurs exigences ont pu également être obtenus, via le Qatar ou l'Arabie Saoudite qui financent les mouvements rebelles.
Parallèlement, des agents sur place "tentent de trouver dans l'écheveau des revendications le bon lien avec le groupe qui a enlevé les otages et d'obtenir des +preuves de vie+ (détails intimes des otages donnés à leurs ravisseurs pour confirmer qu'ils détiennent bien les otages)", précise une source proche du dossier.

 

Qui a piloté le dossier au sommet de l'Etat?
"C'était François Hollande, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian et le directeur de la DGSE Bernard Bajolet", selon une source proche du dossier.
Parlant parfaitement arabe, le patron de la DGSE est un diplomate familier du monde arabe et rompu aux missions délicates. Ambassadeur en Irak en 2003, Bernard Bajolet avait été confronté aux prises d'otages de journalistes français - Christian Chesnot et Georges Malbrunot, puis Florence Aubenas - qui seront libérés.

 

Comment ont été traités les quatre otages en Syrie?
"Très durement", a affirmé le ministre des Affaires Laurent Fabius. L'un d'entre eux, Didier François, a évoqué des conditions de détention "rudes" et "parfois violentes", précisant que "sur les dix mois et demi", ils sont "restés dix mois complets dans des sous-sols sans voir le jour, un mois et demi entièrement enchaînés les uns aux autres".

 

Quel est le mouvement qui a enlevé les quatre journalistes?
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), c'est Daech (L'Etat islamique en Irak et au Levant, EIIL) qui les détenait. Ce groupe, le plus radical des groupes jihadistes en Syrie, combat le régime mais aussi ses anciens alliés rebelles.
Laurent Fabius a précisé que certains des geôliers des journalistes parlaient français. Selon l'OSDH, il y a notamment des combattants français parmi les rangs de Daech, mais aussi des Belges, des Tunisiens et des Algériens francophones.

 

Une rançon a t-elle été payée?
"L'Etat ne paie pas de rançon. C'est un principe très important pour que les preneurs d'otages ne puissent être tentés d'en ravir d'autres", a réaffirmé dimanche François Hollande.
Pour un spécialiste des prises d'otages, "on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre et une contrepartie financière a forcément été payée, sans doute par un pays arabe ami".

 

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