Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Soudan du Sud

Riek Machar veut s’emparer de Juba et des champs pétrolifères-clés

Les rebelles ont affronté hier les troupes gouvernementales dans la ville stratégique de Bentiu.

Assis sur une chaise de plastique dans son camp de base, Riek Machar à la barbe grisonnante, vêtu d’un treillis militaire, a confié accepter l’idée d’un face-à-face avec le président Salva Kiir, mais qu’il y voyait peu d’intérêt. Zacharias Abubeker/AFP

Alors qu'on entre dans le cinquième mois de combat et que les pourparlers de paix entre les parties patinent, le chef des rebelles au Soudan du Sud, Riek Machar, a prévenu, lors d'une interview exclusive donnée lundi soir dans un lieu tenu secret dans l'État du Haut-Nil, que la guerre civile ne s'arrêtera     pas avant la chute du président Salva Kiir, son rival. Il l'a traité de « dictateur » et ne voit « pas de raison de partager le pouvoir » avec lui.
« Nous ne faisons que résister à un régime qui veut nous détruire », a plaidé Riek Machar, disant espérer que le cessez-le-feu, signé le 23 janvier mais constamment violé, « sera respecté par les deux parties ».
Assis sur une chaise de plastique dans son camp de base – une douzaine de huttes de terre dans une prairie –, le chef rebelle de 62 ans à la barbe grisonnante, vêtu d'un treillis militaire, a confié accepter l'idée d'un face-à-face avec le président Kiir, mais qu'il y voyait peu d'intérêt. « De quoi parlerions-nous ? Il est un chef discrédité qui a commis des massacres, j'espère qu'il accepte cela. » Selon lui, Salva Kiir « achète de plus en plus d'armes et de munitions » en « exploitant nos ressources » pétrolières.
Riek Machar, qui affirme commander une alliance élargie de soldats ayant quitté l'armée et de milices ethniques, a jugé les pourparlers de paix biaisés, car certains médiateurs régionaux – principalement l'Ouganda – sont aussi « des parties dans le conflit ».

« Réactions spontanées »
Et concernant les menaces de sanctions des États-Unis contre ceux qui menacent le processus de paix ou violent les droits humains, Riek Machar a assuré n'avoir rien à craindre. « Je crois que c'est une bonne chose si cela amène ceux impliqués dans le conflit à se retenir et j'espère que Juba pensera de la même façon », a-t-il estimé. Il a toutefois admis qu'il « ne pouvait pas totalement nier » qu'il y ait peut-être eu des violations des droits de l'homme, particulièrement au début du conflit, alors que certains combattants ont eu des « réactions spontanées ».
Il a par ailleurs fait part de sa volonté de s'emparer de la capitale Juba et des champs pétrolifères-clés. Avant que le conflit n'éclate, le pétrole fournissait 95 % du budget du Soudan du Sud, qui avait obtenu son indépendance après des décennies de guerre civile.
C'est ainsi que sur le terrain, les rebelles sud-soudanais ont affronté hier les troupes gouvernementales dans la ville pétrolifère et stratégique de Bentiu, exigeant que les compagnies arrêtent la production et tentant de s'emparer des champs pétrolifères. Le porte-parole des rebelles Lul Ruai Koang a affirmé qu'ils s'étaient emparés de la ville, l'une des régions les plus âprement disputées dans ce conflit qui dure depuis quatre mois, mais l'armée a démenti. « Il y a eu de durs combats, mais ils se poursuivent (...) les rebelles ont essayé de pénétrer dans une partie de la ville mais ils sont en train d'être repoussés », a déclaré le porte-parole de l'armée, Philip Aguer.

(Source : AFP)

 

Alors qu'on entre dans le cinquième mois de combat et que les pourparlers de paix entre les parties patinent, le chef des rebelles au Soudan du Sud, Riek Machar, a prévenu, lors d'une interview exclusive donnée lundi soir dans un lieu tenu secret dans l'État du Haut-Nil, que la guerre civile ne s'arrêtera     pas avant la chute du président Salva Kiir, son rival. Il l'a traité de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut