La résidence de l'ambassadeur de France à l'ONU est à vendre... pour 48 millions de dollars

La résidence de l'ambassadeur de France à l'ONU, magnifique duplex sur Park Avenue à New York, a été mise en vente pour 48 millions de dollars. La décision de vendre avait été annoncée l'an dernier par le Quai d'Orsay, dans le cadre d'un plan d'économies.

L'appartement d'angle de 18 pièces, 6 chambres et 7 salles de bains, avec au total 38 fenêtres et 5 cheminées, est situé au 12e et 13e étage du 740 Park avenue à Manhattan, un immeuble parfois surnommé l'"immeuble des milliardaires". Il est mis en vente sur aux moins deux sites spécialisés dans les appartements de luxe.

Le 740 Park est un immeuble de 19 étages et 31 appartements, tellement célèbre qu'il a fait l'objet d'un livre publié en 2005, "740 Park : the story of the world's richest appartment building" ("740 Park, l'histoire de l'immeuble des gens les plus riches au monde". Parmi ses occupants célèbres, le fils d'Estée Lauder, Ronald Lauder, David Koch, un industriel milliardaire, le propriétaire des New York Jets Woody Johnson, ou la styliste Vera Wang, qui a hérité du duplex de son père. L'immeuble avait été construit en 1929 par le grand père de Jacqueline Onassis, et c'est là qu'elle avait grandi enfant.

En juin dernier, le Quai d'Orsay avait confirmé son intention de vendre la résidence du représentant permanent français à l'ONU, et défendu la cession en six ans de 152 biens immobiliers pour 307 millions d'euros. Yves Saint-Geours, directeur général de la modernisation du ministère des Affaires étrangères, avait rappelé la nécessité de vendre des locaux inadaptés parce que "trop grands" ou "dispendieux" et de mutualiser ou regrouper les services. "Nous avons vendu 152 biens en six ans, avec des ventes remarquables de plus de 10 millions d'euros", avait-il dit. Parmi ces biens, la résidence du consul général à Hong Kong qui avait selon lui rapporté 52 millions d'euros.

(Des photos de l'appartement sont visibles ici)

Elysée et Matignon, des caves aux enchères
Les ventes par l'Etat français ne se limitent pas au patrimoine immobilier. Fin mai 2013, l'Elysée avait vendu aux enchères environ un dixième de sa cave. La vente de 1.200 bouteilles de grands crus, cognac et champagne, avait atteint 718.800 euros, soit plus du double que les 300 000 euros estimés. Parmi les bouteilles vendues figuraient notamment un Petrus 1990 adjugé 7.625 euros. L'Elysée avait choisi de vendre des bouteilles, afin de "permettre un renouvellement de sa cave par autofinancement", selon Drouot. "Dans un souci de saine gestion, le produit de cette vente sera réinvesti dans des vins plus modestes et l'excédent sera reversé au budget de l'Etat", avait précisé la maison de vente.

En décembre de la même année, c'était au tour de Matignon de vendre 10% de sa cave. Les 1.400 bouteilles, mises aux enchères avaient rapporté 173.488 euros, avec notamment une bouteille de Romanée-Conti 2004 achetée par un Chinois à 10.500 euros. C'est également un Chinois qui était reparti de la vente de la cave de l’Élysée avec de nombreux lots.

Ces ventes avaient fait l'objet de critiques. Thierry Desseauve, co-auteur du guide sur le vin Bettane et Desseauve, les avait qualifié de "caricature des actions de com'", avec "un message simple : on se serre la ceinture comme les Français". Mais pour lui, le message de la vente était surtout : "Ces vins, on s'en fiche". Or "on devrait être fier de ces locomotives que sont les premiers crus, ces bouteilles magiques, (...) les montrer quand on reçoit un chef d'Etat, comme des objets de collection".

Lire aussi

Une coupelle en porcelaine Ming adjugée à 36 millions de dollars

« Joaillier des rois et roi des joailliers !  »