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À La Une - Syrie

Les rebelles marquent des points dans la province de Lattaquié

Une reprise des négociations de Genève est exclue pour le moment, indique Brahimi.

A Alep, des hommes donnent leur sang dans un hôpital de campagne, le 23 mars 2014. REUTERS/Abdalrhman Ismail

Les rebelles syriens, après une série de revers, ont marqué des points ce week-end en prenant une localité frontalière de la Turquie dans la province de Lattaquié, bastion du régime, non loin du berceau de la famille Assad.

Les autorités syriennes ont affirmé que les rebelles et leurs alliés jihadistes étaient venus de Turquie pour attaquer le poste de Kassab, l'un des deux derniers points de passage officiels encore aux mains du régime le long de la frontière avec son voisin turc.

Selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, les insurgés "contrôlent la principale place (du village) de Kassab. Il y a des combats à la périphérie, mais les rebelles ont pris le village", situé à 6 km de la frontière. "Ils ont aussi le point de passage", a-t-il affirmé à l'AFP. Les rebelles ont lancé vendredi un assaut contre ce poste stratégique, et des vidéos, postées dimanche sur internet, les montraient entrant dans le poste et brisant les portraits de Bachar el-Assad. Dans le village, ils ont détruit le buste de Hafez el-Assad, le père de l'actuel chef de l'Etat, selon l'OSDH.

 

Une vidéo postée par un groupe rebelle et présentée comme montrant la prise du poste frontière de Kassab.

 

Lundi, des avions et des hélicoptères syriens menaient toutefois plusieurs raids contre des positions rebelles. L'armée de l'air a notamment  lancé des barils d'explosifs sur les rebelles à Kassab et dans la zone proche de Jabal Turkman, selon l'ONG. Une source de sécurité syrienne a déclaré à l'AFP que la situation n'était "pas claire, les combats se poursuivent et aucune des parties n'a pris le contrôle total du village".

Au moins 130 combattants des deux bords sont morts durant la bataille entre samedi et dimanche, selon l'OSDH.

Les cinq villages qui composent le canton de Kassab comptent 5.000 habitants, dont deux-tiers d'Arméniens et un tiers d'alaouites, la confession du président Bachar el-Assad. En été la population décuple.

 

Avion syrien abattu

Kassab est le dernier village arménien du Proche-Orient, et a miraculeusement échappé aux massacres en 1915, sans doute grâce à son isolement, explique le géographe français et expert de la Syrie Fabrice Balanche.

En 1915-1916, des centaines de milliers d'Arméniens ont été tués par l'empire ottoman, sur les cendres duquel s'est créée la Turquie moderne. Complètement adossé à la frontière, le bourg forme une pointe en territoire turc, la frontière n'étant qu'à quelques centaines de mètres des habitations.

 

Selon Fabrice Balanche, les rebelles ont traversé la frontière à l'ouest et au sud-est de Kassab pour prendre le village en tenaille et couper les routes qui relient cette enclave arménienne à Lattaquié, région dominée par les alaouites.

Selon un activiste antirégime de la région, Omar al-Jeblawi, les rebelles contrôlent la poste frontière et environ 90% du village, et "la bataille se situe désormais dans le village de Chalma où les deux adversaires se bombardent mutuellement avec les chars". M. Jeblawi s'est également réjoui que la Turquie ait abattu dimanche un avion syrien, ce qui "prouve que contrairement aux autres fois, les rebelles sont soutenus".

Ankara a abattu dimanche un avion de combat syrien, qui avait violé l'espace aérien turc, selon les autorités turques, ce que Damas a nié, et qualifié d'"agression flagrante". Il s'agit de l'incident le plus grave entre les deux pays depuis septembre 2013, quand des chasseurs turcs avaient abattu un hélicoptère syrien dans la même région.

 Toujours dans la province de Lattaquié, les rebelles tentent de prendre le contrôle du port de Samra, à la frontière avec la Turquie.

Le régime syrien ne contrôle plus qu'un poste frontière avec la Turquie, qui est d'ailleurs fermé.

 

"Ca suffit"

Sur le front diplomatique, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie Lakhdar Brahimi a affirmé lundi qu'une reprise des négociations de paix entre le régime et l'opposition à Genève était exclue pour le moment. "Tout retour à Genève est exclu pour le moment, car les conditions d'une reprise ne sont pas réunies", a affirmé M. Brahimi aux journalistes à Koweït, où il doit participer au sommet arabe qui s'ouvre mardi. Alors qu'on lui demandait s'il comptait se rendre prochainement en Syrie, l'émissaire international a répondu par la négative, ajoutant "ça suffit".

Une deuxième session de négociations à Genève entre l'opposition et le gouvernement syrien pour trouver une issue politique au conflit s'était terminée le 15 février sur un constat d'échec, en raison d'un désaccord entre le gouvernement et l'opposition sur l'ordre du jour des travaux. Aucune date n'a encore été fixée pour leur reprise. Le 14 mars, le régime de Damas avait accusé le médiateur international d'avoir "outrepassé" son rôle en critiquant la prochaine tenue de la présidentielle dans le pays en guerre.

Le Parlement syrien avait voté la veille une loi qui exclut de facto une participation de l'opposition en exil au scrutin et ouvre la voie à une réélection de Bachar al-Assad. M. Brahimi, qui a dirigé deux sessions de dialogue à Genève avec l'opposition et le régime, en janvier et en février, sans résultat, avait prévenu que la présidentielle, dont la date n'a pas encore été annoncée officiellement, sonnerait le glas des négociations devant mettre fin au conflit.

Le départ de M. Assad est la principale revendication de l'opposition qui lutte pour le renverser depuis trois ans. Le conflit a fait au moins 146.000 morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), et des millions de déplacés et réfugiés.

 

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Les rebelles syriens, après une série de revers, ont marqué des points ce week-end en prenant une localité frontalière de la Turquie dans la province de Lattaquié, bastion du régime, non loin du berceau de la famille Assad.
Les autorités syriennes ont affirmé que les rebelles et leurs alliés jihadistes étaient venus de Turquie pour attaquer le poste de Kassab, l'un des deux...

commentaires (5)

AVEC LA FIN DES MILICES ÉTRANGÈRES... ET LA CRISE DE L'UKRAINE... LA DONNE CHANGERA SUR LE TERRAIN !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 00, le 25 mars 2014

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Commentaires (5)

  • AVEC LA FIN DES MILICES ÉTRANGÈRES... ET LA CRISE DE L'UKRAINE... LA DONNE CHANGERA SUR LE TERRAIN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 00, le 25 mars 2014

  • Normal! On gagne des points et perd des points.. c'est la guerre mais Les points, comme sur un Ring on les compte à la fin sauf en cas de ko. la turquie erdoganienne essaie de peser de son poids vue la situation désastreuse de l'islamiste à l'intérieur qui se démasque pour montrer son vrai visage de killer assoldé. Au sud que dire; la belle jordanie va en prime avec le plus offrant. Y apas de sot metier (..). La Syrie officielle paie de sa chaire contre les loups enragés mais elle a de bons, puissants et fidèle amis extrèmement déterminés à ses cotés et son seul choix c'est de vaincre!

    Ali Farhat

    01 h 49, le 25 mars 2014

  • On pourrait nous raconter l'opération commando qui a liquidé les fabricants de voitures piégées ? ça vaut le coup non ?

    FRIK-A-FRAK

    21 h 55, le 24 mars 2014

  • Entre rebelles syriens et le pouvoir la guerre semble longue encore et l'avenir du pays dans un flou total.

    Sabbagha Antoine

    15 h 10, le 24 mars 2014

  • Ca fait 3 ans qu'On entend tellement de telles sornettes qu'on préfère attendre le fin des courses . Surtout quand les pelleteuses vont être mise en marche toute !!!

    FRIK-A-FRAK

    15 h 04, le 24 mars 2014

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