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Santé - Maladies infectieuses

Infecté par le VIH, un nouveau-né en rémission plusieurs mois après le traitement

Le cas d'une petite fille née infectée par le VIH et qui se trouvait des mois plus tard sans trace du virus a été présenté la semaine dernière aux États-Unis. Ce cas suscite l'espoir de guérison en cas d'intervention précoce.

Chez une femme séropositive, la grossesse doit être planifiée. Photo Bigstock

L'espoir de vaincre le sida a été ravivé avec l'annonce la semaine dernière du deuxième cas d'une fillette née infectée par le virus VIH et qui se trouvait, onze mois après, sans trace d'infection. La petite fille, dont le cas a été présenté dans le cadre des travaux de la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) qui se sont tenus à Boston aux États-Unis, a reçu un traitement antirétroviral quatre heures après sa naissance d'une mère séropositive. Onze mois plus tard, la charge virale restait indétectable dans le sang de la fillette, qui est toujours sous antirétroviraux, rapporte l'AFP. Selon les chercheurs, ce qui a été « remarquable » dans ce cas, « c'est la rapidité avec laquelle le virus a disparu, les tests d'ADN étaient négatifs quand elle avait six jours et le sont restés depuis ». « À ce stade, nous ne parlons pas encore de guérison, mais de rémission », précisent-ils.
Le premier cas de guérison d'un nouveau-né infecté par le VIH a été annoncé en mars 2013, à la même conférence. La petite fille née dans le Mississippi d'une mère infectée par le VIH avait reçu des antirétroviraux moins de trente heures après sa venue au monde. Elle a été traitée jusqu'à dix-huit mois, âge à partir duquel les médecins ont perdu sa trace pendant dix mois et durant lesquels elle n'a eu aucun traitement. Aucun des tests sanguins effectués ensuite n'a détecté la présence du VIH. Seules des traces du virus ont été détectées par des analyses génétiques, mais elles ne sont toutefois pas suffisantes pour sa réplication.

Protection mère-enfant
Comment expliquer ces deux cas ? Se dirige-t-on vraiment vers la réalisation de l'objectif « zéro » que s'est fixé le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (Onusida) pour l'année 2015, à savoir, « zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida » ?
Fort probablement. Le Dr Jacques Mokhbat, spécialiste en maladies infectieuses et président de la Société libanaise du sida, explique à L'Orient-Le Jour que pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant, quatre éléments sont à prendre en considération. Premièrement, il s'agit de prévenir l'infection chez la femme en général, cette dernière devant prendre ses précautions, comme le fait d'avoir des relations sexuelles protégées.
Deuxièmement, il faut prévenir une grossesse non planifiée chez une femme séropositive. Cette dernière doit en fait commencer un traitement bien avant la grossesse souhaitée. Si la femme séropositive tombe enceinte sans aucune planification, « le traitement doit être initié le plus tôt possible », insiste le Dr Mokhbat. « Nous recommandons qu'il le soit au moins à partir de la fin du premier trimestre, sachant que les médicaments ne représentent pas de dangers pour les fœtus », poursuit-il. Il s'agit d'ailleurs du troisième élément qui consiste à traiter une mère séropositive durant la grossesse pour arriver au jour J avec une charge virale indétectable.
Enfin, il est important de prendre en charge la mère et l'enfant après l'accouchement. « L'enfant est mis sous un traitement préventif de quatre à six semaines pour prévenir le potentiel risque de transmission, souligne le Dr Mokhbat. La maman évidemment n'allaite pas, parce qu'il y a un risque de transmission du virus. Avec ce protocole, tous les enfants sont protégés. Il faut savoir que les enfants d'une mère séropositive naissent séropositifs parce qu'ils ont les anticorps de leur mère. Progressivement, cette séropositivité disparaît au bout de six à dix-huit mois. »

Guérison chez l'adulte
Dans les cas des deux petites filles exposés lors des travaux de la CROI, « il est vraisemblable qu'elles ont été infectées par le virus durant l'accouchement », indique le Dr Mokhbat. « Donc le virus n'a pas eu le temps de prendre ses repères et de se cacher dans le cerveau, la moelle osseuse, etc., ajoute-t-il. Le traitement a ainsi permis d'éliminer les virus qui se promenaient. »
Le Dr Mokhbat rappelle en outre que plusieurs cas de « guérison fonctionnelle » ont été constatés chez des adultes séropositifs. Dans ces cas, « le virus est toujours présent », mais « à un niveau presque indétectable ». « Ces personnes suivent un traitement antirétroviral à vie qui leur permet de vivre normalement comme tout autre individu », conclut-il.

L'espoir de vaincre le sida a été ravivé avec l'annonce la semaine dernière du deuxième cas d'une fillette née infectée par le virus VIH et qui se trouvait, onze mois après, sans trace d'infection. La petite fille, dont le cas a été présenté dans le cadre des travaux de la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) qui se sont tenus à Boston aux...

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