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Sport - Athlétisme - Procès

Oscar Pistorius, de l’olympe sportive au box des accusés

Qui est vraiment Oscar Pistorius, fierté de l'Afrique du Sud et héros du sport mondial ? Son procès pour meurtre à partir de lundi devrait révéler les failles de cet athlète à la volonté de fer, premier homme handicapé à courir avec des valides aux Jeux olympiques.

Le procès d'Oscar Pistorius, champion paralympique du 400m en 2012, s'est ouvert lundi à Pretoria où il comparaît pour le meurtre de sa compagne. Alexander Joe/AFP

L'année 2012, huit ans après sa première incursion dans l'olympisme côté handicapés à Athènes en 2004, restera pour Oscar Pistorius celle de tous les trophées.
Avec ses prothèses de carbone, deux lames lui faisant des jambes mi-humaines, mi-artificielles qui lui valent le surnom de « Blade Runner » (le coureur aux lames), Pistorius prend le départ du 400 m et du 4x400 m aux JO de Londres. À côté des valides. Un rêve devient réalité.
Le magazine américain Time classe cette année-là Pistorius parmi les cent personnalités les plus influentes, disant de lui : « Il est la définition même de l'inspiration mondiale. »
Sept mois plus tard, le jour de la Saint-Valentin 2013, le rêve se brise pour des millions d'admirateurs, habitués à voir Pistorius tourner des publicités ou enchaîner les couvertures flatteuses, sacré ici « homme le mieux habillé de l'année » 2011 par le magazine GQ, posant là avec une fillette polyhandicapée réconfortée par son exemple.
Ce 14 février 2013, Pistorius vient de tirer dans la nuit quatre balles de son 9 mm à travers la porte fermée des WC de sa chambre. Il a tué sa dernière conquête, la top model Reeva Steenkamp, qui passait la nuit chez lui à Pretoria. Il affirme qu'il croyait faire feu sur un cambrioleur. Le parquet soutient qu'il avait l'intention de la tuer.
Sous l'objectif des photographes, ce n'est plus le beau garçon souriant qui apparaît mais une silhouette courbée, sortant du commissariat encadré par deux policiers, les mains enfoncées dans les poches d'une parka grise, le visage caché par sa capuche.
À l'audience préalable à sa remise en liberté sous caution le 22 février, il fond en larmes et sa famille fait savoir qu'il est « hébété par le choc et le chagrin ».
La grande machine médiatique se remet en branle, cette fois pour chercher tous les angles morts et facettes méconnues du héros le plus glamour du handisport.

Obsédé d'armes à feu
On le savait déjà passionné de vitesse, fou de moto, victime d'un accident de bateau qui lui valut plusieurs fractures aux côtes et la mâchoire en 2004. Voilà qu'on le découvre agressif, capable de claquer la porte au nez d'une voisine, qui portera plainte. Il contre-attaquera avant de régler l'affaire à l'amiable en décembre dernier.
On le savait charmeur. On le découvre coureur de jupons voire macho et possessif.
Il se disait inquiet pour sa sécurité. Il s'avère obsédé d'armes à feu et en infraction à la législation sur les armes, un des chefs d'accusation au procès.
La justice lui reproche une soirée où il avait déchargé accidentellement le pistolet d'un ami dans un restaurant, en janvier 2013 à Johannesburg. Il aurait aussi tiré dans le toit d'une voiture décapotable, lors d'un incident plus ancien avec une autre petite amie.
« Oscar avait radicalement changé. Depuis quand ? » s'interroge Matthew Pryor, journaliste britannique qui avait sympathisé avec l'athlète et lui a consacré un documentaire, soulignant notamment l'affection que Pistorius portait à sa mère, divorcée quand il avait six ans et décédée avant de l'avoir vu courir.
Une chose n'a cependant pas changé pour Pistorius, malgré ses fréquentations de plus en plus jet-set avant le drame, c'est la solidarité du clan familial autour lui.
Le petit Oscar était né sans péronés. À l'âge de 11 mois, ses parents avaient dû se résoudre à le faire amputer juste en dessous des genoux. Il a ensuite grandi avec l'idée de ne jamais se plaindre ni s'avouer vaincu, accro à tous les sports, waterpolo, cricket, boxe, avant d'arriver fortuitement à l'athlétisme à 16 ans après une sérieuse blessure au genou au rugby.
Dès ses premiers tours de piste, il bat des records et son entraîneur au lycée assure qu'il a mis six mois à se rendre compte qu'il courait avec des prothèses, car elles étaient cachées sous des combinaisons à jambes longues et ne l'empêchaient pas de faire « tout au même rythme que les autres ».
Rapidement au-dessus du lot chez les paralympiques (six médailles d'or au total entre 2004 et 2012), Pistorius veut alors être comme les autres et courir parmi les valides.
La Fédération internationale d'athlétisme l'en empêche en 2008 estimant que ses lames en carbone lui confèrent un avantage et lui permettent de moins se fatiguer. Mais d'autres experts disent le contraire. Le Tribunal arbitral du sport tranchera finalement en sa faveur. À Londres 2012, il entre dans l'histoire en prenant le départ du tour de piste des JO.
Le drame a stoppé net sa carrière. Ses sponsors l'ont lâché, Nike ou Clarins, et Pistorius a renoncé à toute compétition. Mais ses soutiens familiaux l'ont aidé à s'entourer des meilleurs experts et d'un avocat de choc.

(Sources : agences)

L'année 2012, huit ans après sa première incursion dans l'olympisme côté handicapés à Athènes en 2004, restera pour Oscar Pistorius celle de tous les trophées.Avec ses prothèses de carbone, deux lames lui faisant des jambes mi-humaines, mi-artificielles qui lui valent le surnom de « Blade Runner » (le coureur aux lames), Pistorius prend le départ du 400 m et du 4x400 m...

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