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Moyen Orient et Monde - Transition

L’Égypte fête l’anniversaire de sa révolte en rouge sang

La présidentielle sera organisée avant les législatives, encore un avantage pour le général Sissi.

La place Tahrir, emblème de la révolution de 2011, noire de monde ce week-end à l’occasion du troisième anniversaire du départ de Hosni Moubarak du pouvoir. Mohammad el-Shahed/AFP

Le président par intérim Adly Mansour a annoncé hier que la présidentielle se tiendrait avant les législatives, un calendrier de transition annoncé par l'armée il y a sept mois.
Pour les experts, l'élection d'un président avant celle du Parlement devrait jouer en faveur du chef de l'armée le général Abdel Fattah al-Sissi, personnalité la plus populaire d'Égypte depuis qu'il a annoncé le 3 juillet la destitution et l'arrestation de l'islamiste Mohammad Morsi, seul chef d'État jamais élu démocratiquement du pays. En effet, celui qui est également ministre de la Défense et vice-Premier ministre ne cache plus son intention de se présenter à la présidentielle, prévue d'ici à mi-avril, et pourrait prochainement se déclarer candidat, après la démonstration de force de ses partisans. Plusieurs figures politiques ont déjà annoncé qu'elles ne se présenteraient pas face au général Sissi, 59 ans, dont le portrait s'étale un peu partout dans le pays, dans les boutiques, dans les rues et même dans certaines administrations. Organiser la présidentielle en premier pourrait avoir un impact sur le résultat des législatives, estiment les experts, car des candidats au Parlement feront valoir leurs liens avec le président élu pour gagner des voix.

« À bas le régime militaire »
Mais les violences du week-end ont infligé un camouflet aux forces de l'ordre dans un pays déserté par les touristes et à l'économie exsangue après les trois années d'instabilité qui ont suivi la révolte lancée le 25 janvier 2011. Les opposants au nouveau pouvoir, emmenés par les Frères musulmans, l'influente confrérie de M. Morsi, et les mouvements de la jeunesse, fer de lance de la révolte de 2011, ont été violemment dispersés samedi par la police à coup de grenades lacrymogènes et de tirs de fusils à pompe, alors que les partisans du général Sissi étaient massés par milliers sur l'emblématique place Tahrir du Caire.
Vendredi et samedi, six attentats ont visé la police, dont cinq au Caire, faisant six morts et des dizaines de blessés, tandis que 49 personnes ont été tuées et quelque 1 079 manifestants arrêtés. Parmi les morts figure au moins un membre du mouvement du 6-Avril, à la pointe de la révolte de 2011 et ferme opposant au pouvoir militaire qui doit assurer une « transition démocratique » jusqu'aux élections. Devant une morgue du Caire, des proches des victimes scandaient hier « À bas le régime militaire » en formant des cortèges funéraires, alors qu'ailleurs dans la capitale, les forces de l'ordre étaient déployées en masse notamment aux abords des commissariats et des postes militaires.
Depuis l'éviction de M. Morsi par l'armée, plus de 1 000 manifestants pro-Morsi ont été tués et des milliers arrêtés dans le cadre de l'implacable répression des autorités dirigées de facto par l'armée. Les forces de l'ordre, désormais visées quasi quotidiennement par des attentats, assurent mener depuis une « guerre contre le terrorisme ». Hier pourtant, dans le Nord-Sinaï, quatre soldats ont été tués par des assaillants armés. La plupart des attentats meurtriers ont été revendiqués par un groupe jihadiste basé dans le Sinaï et disant s'inspirer d'el-Qaëda, Ansar Beit el-Maqdess, mais les autorités accusent les Frères musulmans, récemment déclarés « terroristes ». Ansar Beit el-Maqdess a également revendiqué avoir abattu un hélicoptère dans la péninsule frontalière de la bande de Gaza, devenue base arrière de nombreux groupes jihadistes, tandis que l'armée affirmait que cinq soldats étaient morts dans un « accident ».
(Sources : agences)

Le président par intérim Adly Mansour a annoncé hier que la présidentielle se tiendrait avant les législatives, un calendrier de transition annoncé par l'armée il y a sept mois.Pour les experts, l'élection d'un président avant celle du Parlement devrait jouer en faveur du chef de l'armée le général Abdel Fattah al-Sissi, personnalité la plus populaire d'Égypte depuis qu'il a...

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