L’Espagne : un bilan plutôt positif

Le chef du gouvernement conservateur espagnol Mariano Rajoy a promis vendredi, lors de son bilan annuel, plus d'emplois et une reprise de la croissance économique dans une Espagne frappée par un taux de chômage de 26 % et enfoncée dans la crise. « Nous avons quitté la récession » dans laquelle était plongée l'Espagne depuis le début de 2011, sa deuxième en cinq ans, a-t-il déclaré, alors que le pays a affiché une croissance de 0,1 % du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre. Mais avec un taux de chômage de 25,98 %, l'emploi reste l'un des principaux points noirs de la quatrième économie de la zone euro. Si Rajoy a reconnu vendredi se trouver « très loin » de son objectif de créer des emplois, il s'est toutefois voulu optimiste. « J'espère qu'à la fin 2013, le nombre de chômeurs inscrits sera inférieur à celui de l'année précédente. Et cela n'est pas arrivé en Espagne depuis 2006 », a-t-il annoncé. Frappée doublement en 2008 par l'éclatement de sa bulle immobilière et le démarrage de la crise financière internationale, l'Espagne est engagée dans un programme historique de rigueur, avec 150 milliards d'euros d'économies programmées entre 2012 et 2014 pour réduire son déficit public. Arrivé au pouvoir fin 2011, le gouvernement de Mariano Rajoy a lancé une batterie de mesures (marché du travail, secteur bancaire, retraites...) qui permettent à l'Espagne « de terminer l'année sur des bases bien plus solides pour la reprise économique », a affirmé vendredi ce dernier. Il a aussi rappelé que « les trois agences de notation » financières (Fitch, Moody's et Standard & Poor's) ont remonté, ces dernières semaines, la perspective de sa note souveraine de « négative » à « stable ». Les analystes restent toutefois prudents, le gouvernement prévoyant pour 2014 une croissance de 0,7 %, insuffisante pour nombre d'entre eux pour créer de l'emploi. Les mesures prises par le gouvernement de Rajoy ont plutôt prouvé leur efficacité jusqu'à présent, la reprise est bien là même si elle se veut timide, la question qui se pose est la suivante : cette reprise serait-elle confirmée en 2014, le gouvernement pourrait-il tenir ses promesses concernant le marché de l'emploi, la croissance continuerait-elle sa trajectoire ascendante ?