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À La Une - Trois questions à ...

Au Liban, 80.000 réfugiés syriens vivent sous des tentes de fortune balayées par la pluie et la neige

Dana Sleiman, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Des réfugiés syriens, sous la neige, dans un camp de tentes improvisées dans le Akkar, au Liban-Nord. Photo Michel Hallak

Avec l'arrivée de la tempête Alexa, ses pluies diluviennes et chutes de neige, le sort de milliers de réfugiés syriens vivant dans des conditions précaires au Liban, suscite de fortes inquiétudes. A Ersal par exemple, localité de l'est du pays, frontalière de la Syrie et connue pour son soutien à l'opposition syrienne, la neige couvrait les fragiles tentes abritant quelques dizaines de milliers de Syriens qui ont fui les combats dans leur pays. Même chose dans le Akkar, au Liban-Nord. Dans ces régions, les températures sont proches de zéro, et descendent la nuit à -4 degrés celsius voire pire. Plusieurs centimètres de neige recouvrent le sol.


Q-Combien de réfugiés syriens au Liban vivent sous des tentes ? Et parmi eux, combien d'enfants recense-t-on ?

R-"Plus de 80.000 Syriens vivent sous des tentes au Liban, dans les conditions les plus précaires qui soient. Il y a en tout dans le pays 800.000 réfugiés syriens enregistrés au HCR, plus de la moitié d'entre eux sont des enfants. A partir de là, on peut avoir une idée du nombre d'enfants vivant dans des tentes... C'est cette population que nous sommes en train de cibler actuellement, surtout avec cette tempête et le froid qui s'installe".

 

Q-Justement quel dispositif le HCR a-t-il mis en place pour secourir ces réfugiés particulièrement vulnérables ?

R-"Il neige partout dans la Bekaa. C'est une période très difficile pour les réfugiés syriens mais aussi pour les communautés locales qui les accueillent. Il y a quelques mois, en prévision de l'hiver, nous avons commencé à distribuer de l'aide aux réfugiés qui vivent dans des tentes ou qui vivent à une altitude supérieure à 500 mètres. Nous leur avons notamment fourni des bâches en nylon pour isoler les tentes...

Avec nos partenaires, nous avons aussi réhabilité des maisons (portes, fenêtres) soit directement, soit en donnant de l'argent aux réfugiés ou aux propriétaires des maisons. Nous avons distribué de l'argent aux familles pour leur permettre d'acheter un moyen de se chauffer, des bons de 100$ par mois pour acheter du fioul (nous avons commencé en novembre et nous poursuivrons jusqu'en mars), des couvertures thermiques, des vêtements chauds...

Sur le terrain, 60 organisations internationales et locales sont mobilisées, ainsi que le ministère libanais des Affaires sociales et l'armée libanaise, notamment à cause de la tempête. Aujourd'hui, l'armée a commencé à distribuer, dans la Bekaa, des kits logement (pour isoler les abris). Enfin, nous avons mobilisé nos stocks d'urgence (couvertures, vêtements, coupons de fioul...) pour les municipalités de façon à ce qu'elle puissent réagir très vite face à des situations d'urgence. Nous avons aussi fourni des chasse-neige à Ersal et Qobayat pour dégager les routes. Et nous essayons d'optimiser tout l'espace disponible pour loger dans des centres collectifs les familles dont la tente a été inondée. Mais le principal défi est la capacité de logement. Il n'y a plus de place".

 

Q-De quoi le HCR a-t-il le plus besoin pour aider les réfugiés aujourd'hui ?

R-"Il est impératif que l'on reçoive plus de fonds de la part de la communauté internationale afin de répondre aux besoins immenses des réfugiés pour cet hiver. Le Liban n'a pas la capacité de recevoir autant de réfugiés. Malgré tout, le pays fait preuve d'une générosité exceptionnelle. Il faut que la communauté internationale le soutienne, car c'est le plus petit pays et celui qui reçoit le plus de réfugiés dans la région. Les besoins sont immenses, car la crise syrienne touche aussi la communauté hôte, qui souffre, et ce sont les plus pauvres du pays qui reçoivent les réfugiés syriens.

Le gouvernement va lancer lundi son sixième appel de fonds en moins de trois ans, en coopération avec le HCR et les 60 organisations impliquées dans l'aide aux réfugiés syriens. Le dernier appel remonte à juin 2013, nous avions demandé 1,7 milliard de dollars pour le Liban. En attendant, nous faisons de notre mieux pour atteindre les populations les plus vulnérables, mais sur le terrain, les besoins sont immenses. Sans aide, nous ne pourrons pas améliorer notre réponse. Nous sommes très préoccupés par cette situation".

 

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commentaires (3)

Pauvres Sains syriens ! Et Saleté de bääSSyriens....

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

04 h 08, le 12 décembre 2013

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Commentaires (3)

  • Pauvres Sains syriens ! Et Saleté de bääSSyriens....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 08, le 12 décembre 2013

  • C'est notre devoir le plus impératif de leur porter aide et assistance,maintenant. ne pas le faire serait une honte totale.

    GEDEON Christian

    18 h 34, le 11 décembre 2013

  • Si Le Liban n'a pas la capacité de recevoir autant de réfugiés syriens,les Nations unies devraient les distribuer dans d 'autres pays arabes ou le ciel est plus clément.

    Sabbagha Antoine

    16 h 34, le 11 décembre 2013

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