Dis, pourquoi on paie des impôts ? C'est l'histoire de deux jeunes, Rabeh et Jana, qui discutent entre eux et posent des questions à un expert du ministère des Finances. Les illustrations pensées et dessinées par Mazen Kerbaj sont ludiques, et le langage est extrêmement simplifié. Entre des questions de fiscalité, d'épargne, de budget, du rôle du Parlement, les grands débats autour des finances publiques y sont évoqués avec des chiffres à l'appui. C'est un projet sur lequel l'équipe de l'Institut des finances Basil Fuleihan travaille depuis plus d'un an en partenariat avec la Banque mondiale.
L'enquête sur laquelle sont basés les résultats a été faite dans toutes les régions libanaises avec un échantillon de 1 214 ménages, c'est-à-dire plus de 2 400 individus âgés de plus de 18 ans. Les résultats de l'enquête mettent en avant les nombreuses lacunes des Libanais en matière de connaissances basiques autour des questions de leurs finances. La grande majorité des ménages libanais n'arrive pas à se projeter sur le long terme. Leurs projets d'épargne sur le long terme et donc leurs plans de retraite souffrent forcément de l'absence de maîtrise de sujets pourtant essentiels. De plus, l'étude met en exergue des différences de genre : toute chose étant égale, les hommes maîtrisent bien mieux que les femmes les questions de finances publiques.
« Dans un souci continuel de diffuser une culture monétaire et financière, notamment après la crise économique de 2008, l'Institut des finances Basil Fuleihan œuvre en partenariat avec la Banque du Liban, l'Association des banques du Liban et le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur à diffuser un savoir financier au service des jeunes générations », a souligné Lamia Bsat, directrice de l'institut. « Mondialement, les experts de la chose publique sont de plus en plus concernés par les décisions de consommation des ménages », a-t-elle indiqué, précisant que la plupart des ménages n'évaluent pas les risques de manière rationnelle et basent leurs choix de consommation sur des perceptions flouées par une absence de connaissance réelle de leurs finances ; une situation qui mène à un manque à gagner en termes de croissance de toute une nation.
Dans le livret publié par l'Institut Basil Fuleihan, un nombre de réalités – souvent amères – fait état des finances du pays. Les jeunes et moins jeunes peuvent ainsi apprendre que le ratio dette/PIB du Liban est le plus élevé de la région Moyen-Orient Afrique du Nord (135 %), que les recettes de l'État vont en premier lieu au service de la dette (à hauteur de 32 %), aux salaires des fonctionnaires (31 %), aux transferts à EDL (15 %). Tristement, le poste budgétaire sur lequel l'État dépense le moins est celui des investissements... Un chapitre est également dédié à la provenance des recettes de l'État (impôts et autres sources). La préparation du budget figure dans le livret avec les détails des préparatifs mensuels qui mènent au projet de loi du budget. Le rôle du Parlement mais aussi celui des municipalités sont également racontés et illustrés de manière exhaustive mais simplifiée.
Moyennant 5 000 livres libanaises, Dis, pourquoi on paie des impôts ? sera disponible dans toutes les librairies. « Notre objectif est de faire en sorte que le projet puisse être maintenu dans la durée de manière à pourvoir réimprimer de futures éditions », a indiqué à L'Orient-Le Jour Rola Darwiche, responsable auprès de l'Institut Basil Fuleihan.
Rappelons que l'Institut des finances Basil Fuleihan, créé en 1996 et rattaché au ministère des Finances, a pour vocation de proposer des formations aux fonctionnaires des différentes institutions publiques et de se pencher sur les moyens de moderniser et d'assainir les finances publiques. L'institut a également pour objectif de publier de manière systématique des rapports et des études qui portent sur des sujets socio-économiques. Une bibliothèque de plus 20 000 références est mise au service des citoyens et des experts de la chose publique au sein même de l'institut.
Pour mémoire
Le déficit public en hausse de près de 60 % fin septembre
Le Liban à la 39e place mondiale en termes de facilité de paiement des impôts
commentaires (3)
POUR ENGRAISSER LES EMBONPONTS DES LOUPS, CHACALS ET AUTRES ESPÈCES DE CARNASSIERS À DEUX PATTES... LES ÉTOILÉS ! QUE DIABLE... IL FAUT BIEN CALMER LEURS APPÉTITS INSATIABLES !
LA LIBRE EXPRESSION
19 h 53, le 07 décembre 2013