Deux mille cent cinquante familles syriennes sont venues trouver refuge à Ersal, a affirmé hier le ministère des Affaires sociales, qui souligne s’attendre à un afflux encore plus important, « à la lumière des informations relatives aux récents développements en Syrie ». À ce jour, près de 900 familles ont déjà reçu de l’aide, précise un communiqué du ministère, qui ajoute que l’équipe en charge d’enregistrer les nouveaux venus a été renflouée.
Le dossier des réfugiés syriens a été au centre des préoccupations du Premier ministre, Nagib Mikati, qui a effectué hier une série de réunions dans ce cadre. M. Mikati a ainsi rencontré le ministre des Affaires sociales, Waël Abou Faour, qui a déploré la situation « tragique » des réfugiés assurant que l’État libanais se chargera de mettre en place un centre comprenant 80 à 200 tentes selon les besoins, afin d’accueillir provisoirement les nouveaux venus.
« Le Liban ne pourra pas continuer à faire face aux conséquences de la crise sans essayer d’en examiner les origines. Il ne peut non plus poursuivre le travail de secours, mais doit désormais réclamer aux grandes puissances, chargées de trouver un règlement à la question syrienne, de recourir à diverses mesures (...) notamment de déployer les efforts en vue de la tenue de la conférence de Genève 2 », a-t-il dit.
En attendant, a poursuivi le ministre, la communauté internationale « a l’obligation d’œuvrer à alléger le poids des déplacés syriens qui affluent vers le Liban ». M. Faour a cité à titre d’exemple la nécessité d’établir des couloirs humanitaires pour secourir les réfugiés et ceux qui sont encerclés en Syrie, et d’œuvrer à un cessez-le feu et à installer des campements à l’intérieur de la Syrie.
Pour M. Abou Faour, il ne s’agit plus d’apporter du secours aux réfugiés, mais de traiter la question sous l’angle politique. « Les grandes puissances qui ont réussi à retirer les armes chimiques des mains du régime syrien sont capables d’arriver à un compromis de ce genre », a-t-il dit.
Le ministre a souligné que l’afflux des réfugiés en provenance de Qalamoun s’est accru. « Demain, il y en aura d’autres peut-être venant d’autres régions, de Jabal el-Cheikh ou ailleurs. Nous devons donc nous attendre à plus de
réfugiés à Chebaa et ailleurs. »
Le dossier des réfugiés a été également au centre d’un entretien entre Nagib Mikati et le coordinateur spécial des Nations unies au Liban, Derek Plumbly, qui a souligné à l’issue de la rencontre que cette question constituera le volet principal de ses entretiens au cours des prochains jours à New York où se tiendra une réunion du Conseil de sécurité. Le responsable onusien a insisté sur « la coopération étroite entre les autorités libanaises, plus précisément le ministère des Affaires sociales et l’ONU, afin de faire face à ce défi ».
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