Rechercher
Rechercher

À La Une - syrie

Le casse-tête international : où va finir l’arsenal chimique syrien ?

Violents combats sur l’autoroute reliant Homs à Damas, près de Qara, dans la région de Qalamaoun.

À Alep, jeudi, un jihadiste harangue la foule en l’appelant à rejoindre les rangs des islamistes pour combattre le régime Assad. Karam al-Masri/AFP

L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a adopté hier le plan de destruction de l’arsenal chimique syrien d’ici à la mi-2014. « Le plan est adopté », a annoncé succinctement Christian Chartier, porte-parole de l’OIAC, à l’issue d’une réunion des 41 membres du Conseil exécutif de l’organisation à La Haye. Hier était la date butoir pour l’approbation par l’OIAC d’un calendrier en vue de la destruction de plus de 1 000 tonnes d’armes chimiques en Syrie, aux termes d’un accord russo-américain ayant permis d’éviter des frappes américaines sur ce pays. Les discussions au siège de l’OIAC ont été interrompues deux fois avant qu’un accord ne soit trouvé.
Plus tôt en journée, le Premier ministre albanais Edi Rama avait exclu de détruire sur le sol de son pays les armes chimiques syriennes, contrairement à ce que lui demandait Washington. Le Premier ministre a expliqué que son pays « n’avait pas les capacités » nécessaires pour cette opération. Après ce
refus, la question reste entière quant à l’endroit où les armes seront détruites. La France et la Belgique auraient été contactées par les États-Unis tandis que la Norvège a d’ores et déjà exclu de détruire les armes chimiques sur son sol, disant que les délais sont trop courts et qu’elle ne possède pas l’expertise nécessaire. La Norvège et le Danemark se sont toutefois engagés à fournir des navires pour aider à transporter les armes hors de Syrie, Copenhague ayant également promis une équipe de protection pour la délégation de l’OIAC sur place.
Selon le projet, du matériel pour emballer et manipuler les armes chimiques sera envoyé vers 12 sites de stockage d’ici au 13 décembre, après quoi les armes chimiques seront transportées vers le principal port syrien, Lattaquié, d’où elles partiront par bateau avant le 5 février. Damas a demandé de l’aide logistique pour ce processus, dont des 4x4 blindés et de l’équipement électronique de pointe. Mais les puissances occidentales rechignent à fournir ce genre de matériel, qui pourrait être utilisé dans la guerre civile. Moscou, allié de Damas, pourrait toutefois fournir de tels équipements sans broncher.

Entretien Poutine-Assad
En outre, la conférence de paix dite Genève 2, plusieurs fois reportée, a été annoncée pour le 12 décembre par un quotidien syrien. Ni Damas ni les rebelles n’ont confirmé cette date. Dans la perspective de cette conférence, le président Vladimir Poutine s’est entretenu jeudi par téléphone avec Bachar el-Assad, selon le Kremlin. « M. Poutine a mis l’accent sur les efforts entrepris par la Russie avec ses partenaires pour préparer Genève 2. Il s’est félicité de l’accord de M. Assad pour envoyer à cette conférence une délégation gouvernementale. L’espoir a été exprimé que les principaux groupes d’opposition feront montre d’une approche constructive et prendront part à la conférence », a indiqué le Kremlin. Concernant la situation humanitaire, « M. Poutine a exprimé son inquiétude quant aux informations sur la persécution systématique par les extrémistes des chrétiens et d’autres minorités religieuses. Il a émis l’espoir que Damas ferait tout son possible pour alléger les souffrances de la population et pour le rétablissement de la paix entre les confessions », a ajouté le Kremlin.
Toujours dans la perspective de Genève 2, une délégation syrienne de haut niveau doit se rendre lundi à Moscou, a annoncé une source à Damas.

La bataille de Qalamoun
Sur le terrain, de violents combats avaient lieu hier sur l’autoroute reliant Homs à Damas, près de Qara, dans la région de Qalamaoun. Cette chaîne de montagne, tenue en grande partie par les rebelles, se trouve entre le Liban et la Syrie. Beaucoup d’habitants se seraient réfugiés à Deir Attiya, une localité tenue par l’armée, car ils craignent une vaste offensive. La bataille de Qalamoun a été annoncée à plusieurs reprises. Si les forces du régime l’emportaient, elles feraient la jonction avec les combattants du Hezbollah qui se trouvent dans les villages du côté libanais de la frontière.
Hier aussi, des jihadistes ont reconnu avoir décapité par erreur un rebelle, pour l’avoir confondu avec un chiite irakien combattant aux côtés des troupes loyalistes. D’autre part, quatre hommes âgés de 22 à 35 ans ont été arrêtés en banlieue parisienne, dans le cadre du démantèlement d’une filière jihadiste vers la Syrie. Quant au Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, il a dénoncé le refoulement de réfugiés syriens par la Grèce et la Bulgarie.
Jeudi, cinq commandants rebelles ont été tués dans la province d’Alep. Hier, l’armée s’est emparée de la dernière localité menant aux faubourgs du sud-est d’Alep, près de l’aéroport de la ville, marquant un pas décisif dans la bataille. Jeudi encore, dans la province de Homs, des combats ont eu lieu près de Mahine. L’armée affirme avoir repris cette ville. Par ailleurs, un soldat qui tentait de déserter a tué un colonel et un sous-officier dans une base à Banias. Enfin, à Damas, trois personnes ont été tuées près de la mosquée des Omeyyades.

 

Analyse

Assad en position de force avant un hypothétique Genève 2

 

Lire aussi

Des proches du régime syrien profiteraient des échanges commerciaux


L'administration kurde dans le Nord syrien : une avancée précaire


Au lointain Maroc, des réfugiés syriens dans l'attente d'un meilleur sort



L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a adopté hier le plan de destruction de l’arsenal chimique syrien d’ici à la mi-2014. « Le plan est adopté », a annoncé succinctement Christian Chartier, porte-parole de l’OIAC, à l’issue d’une réunion des 41 membres du Conseil exécutif de l’organisation à La Haye. Hier était la date butoir pour...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut