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À La Une - France

Joie intense à Villacoublay : les ex-otages du Niger retrouvent leurs familles

Entre 20 et 25 millions d'euros auraient été versés en vue de la libération des Français ; Paris dément toute rançon.

Les quatre ex-otages français du Niger, à leur arrivée à Paris, le 30 octobre 2013.

Amaigris et émus, les quatre ex-otages du Niger ont retrouvé leurs familles sous un beau soleil d'automne mercredi à Villacoublay, après plus de trois années de captivité.

 

A leur sortie de l'appareil, la joie était intense: Daniel Larribe, 62 ans, barbe grise et pull rouge, est tombé dans les bras de son épouse Françoise et de ses deux filles en larmes. Le visage tout sourire de Thierry Dol, 32 ans, lunettes noires et épaisse écharpe grise, dominait cette image de groupe.

 

Plus discrets, Marc Féret, 46 ans, un chèche noir enroulé autour de la tête, et le benjamin Pierre Legrand, seulement 28 ans, chèche olive autour du cou, semblaient aussi plus éprouvés.

 

"C'est une immense joie", a déclaré plus tard le président François Hollande, encadré des quatre hommes qui n'ont pas souhaité prendre la parole devant la presse. Au nom de "leur liberté" retrouvée, a suggéré le président, qui a salué "leur courage après trois ans d'épreuves, d'attente, de souffrance".

 

Marc Féret en particulier, visage caché par des lunettes de soleil et buste penché en avant, semblait très affecté.

 

Françoise Larribe, l'épouse de Daniel qui avait été enlevée avec lui avant d'être libérée en février 2011, a estimé que son mari avait "su mettre en avant toutes les ressources possibles et imaginables pour que chaque jour soit un jour de gagné". "On a l'impression, très curieusement, qu'il reprend une conversation qu'on avait laissée il y a quelques jours", a-t-elle dit, revenant ensuite sur les conditions de captivité des otages.

"Ils ont eu des moments très difficiles", notamment au moment de l'intervention de l'armée française au Mali. "Les combats" ont entraîné "des moments d'angoisse chez les ravisseurs et cela a dû se répercuter sur les otages", a-t-elle ajouté.

 

 

Libérés mardi de leurs ravisseurs d'el-Qaëda au Maghreb islamique (Aqmi), les quatre hommes avaient décollé de Niamey au petit matin.

 

Selon une source proche des négociateurs nigériens, entre 20 et 25 millions d'euros auraient été versés en vue de leur libération. "La France ne verse pas de rançon", a-t-on répété dans l'entourage du président Hollande. Le groupe Areva, employeur de Daniel Larribe, interrogé par l'AFP, a mis en avant le même démenti.

 

Thierry Dol, Pierre Legrand et Marc Ferret sont des salariés de Sogea Satom, filiale de Vinci.

 

"Nos services, tout le monde a collaboré, mais les Nigériens nous ont énormément aidés, il faut leur tirer un coup de chapeau", avait encore déclaré le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, avant de monter dans le Falcon siglé "République française" ramenant les ex-otages de Niamey. "Formidable moment", a commenté, de son côté le Premier ministre Jean-Marc Ayrault en sortant du Conseil des ministres, rappelant qu'il fallait "penser à tous ceux qui restent et pour lesquels la France va continuer à se battre".

 

 

Bilan de santé au Val-de-Grâce

Les quatre ex-otages avaient pu se doucher et tailler ou raser leurs épaisses barbes avant leur retour. Les premières photos d'eux, à leur libération, les avaient montrés en djellabas sombres, des chèches enroulés sur la tête.

 

"Ca a été très difficile, mais c'est une épreuve de la vie", avait déclaré Thierry Dol.

 

Laurent Fabius avait précisé que Daniel Larribe, "un homme posé", avait "pendant très longtemps" été "complètement isolé des autres et n'avait donc absolument aucune nouvelle" alors que d'autres ont pu, à certains moments, écouter la radio.

 

Les ex-otages devait se rendre à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce "pour un bilan et ils retrouveront leurs proches dans la soirée dans un hôtel", a indiqué Didier Le Bret, le directeur du centre de crise du Quai d'Orsay.

 

Les circonstances précises de leur libération, après trois longues années dans le désert sahélien, ne sont pas connues.

 

Ils avaient été enlevés sur un site minier du géant nucléaire français Areva à Arlit (Niger) le 16 septembre 2010. Détenus ensemble puis séparément, selon plusieurs sources sécuritaires, ils avaient été regroupés ces derniers jours dans l'extrême nord malien.

 

Ils ont été ramenés mardi à Niamey en hélicoptère depuis la région d'Anefis, au sud-ouest de Kidal, fief des Touaregs, situé dans l'extrême nord-est du Mali, près de la frontière algérienne.

 

Sept Français restent otages dans le monde: Serge Lazarevic et Gilberto Rodriguez Leal au Sahel, Francis Collomp au Nigeria, et quatre journalistes en Syrie, Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès.



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Amaigris et émus, les quatre ex-otages du Niger ont retrouvé leurs familles sous un beau soleil d'automne mercredi à Villacoublay, après plus de trois années de captivité.
 
A leur sortie de l'appareil, la joie était intense: Daniel Larribe, 62 ans, barbe grise et pull rouge, est tombé dans les bras de son épouse Françoise et de ses deux filles en larmes. Le visage tout sourire de...

commentaires (1)

Libération des Français pour 25 millions d'euros est une forte rançon pour une France qui se considère comme une forte puissance . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

16 h 18, le 30 octobre 2013

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Commentaires (1)

  • Libération des Français pour 25 millions d'euros est une forte rançon pour une France qui se considère comme une forte puissance . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    16 h 18, le 30 octobre 2013

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