Rechercher
Rechercher

À La Une - Conflit

Washington presse l'opposition syrienne d'assister à Genève-2

Pas de pause dans les combats au début de l'Aïd al-Adha en Syrie

Le quartier al-Bustan, à Alep, après un bombardement par les forces du régime, le 15 octobre 2013. AFP/KARAM AL-MASRIMASRI

Les Etats-Unis essaient de convaincre un groupe clé de l'opposition syrienne de revoir sa décision de ne pas participer à la conférence internationale de paix prévue mi-novembre, a indiqué mardi la diplomatie américaine.

Le Conseil national syrien (CNS), groupe le plus important de l'opposition syrienne, a affirmé dimanche qu'il ne prendrait pas part à cette conférence dite Genève-2, portant un coup sérieux à la crédibilité de ces négociations convoquées par Américains et Russes.

 

"Il y a eu beaucoup de hauts et de bas dans ce processus. Et cela n'est pas surprenant au vu de la situation sur le terrain", a constaté la porte-parole du département d'Etat Jen Psaki. "Mais nous continuons à presser l'opposition (syrienne) de se faire représenter à la conférence" de Genève-2, a-t-elle ajouté lors d'un point de presse.

 

Le chef du CNS, Georges Sabra, a justifié sa décision par les souffrances endurées par la population, dans un conflit qui a fait plus de 100.000 morts depuis mars 2011, selon l'ONU. Mais la porte-parole de la diplomatie américaine a souligné que la participation de l'opposition aux négociations de paix était "cruciale", rappelant que "la seule option pour mettre fin à cette guerre civile est une solution politique".

 

Genève 2 doit reprendre les grandes lignes d'un accord international sur une transition politique en Syrie, signé le 30 juin 2012 à Genève mais jamais appliqué.

 

 

Les combats continuent

Sur le terrain, des avions de chasse et des hélicoptères de l'armée syrienne ont bombardé plusieurs quartiers tenus par des rebelles dans différentes villes de Syrie au premier jour de l'Aïd el-Adha, mardi.

Les insurgés ont, eux, tiré des roquettes en direction du centre de Damas et les combats n'ont pas baissé d'intensité à l'occasion de cette fête considérée comme la plus importante de l'islam.

 

Un quartier de Damas où le président syrien Bachar el-Assad est venu prier mardi à l'occasion de la fête de l'Adha a été la cible d'obus de mortier tirés par les rebelles, ont rapporté les médias officiels et une ONG. La chaîne officielle d'informations en continu Al-Ikhbariya a montré des pompiers tentant d'éteindre des voitures en feu et des débris sur le sol dans le quartier de Doummar, dans le nord-ouest de la capitale syrienne. La télévision a indiqué que les dégâts avaient été provoqués par des obus tirés par les "terroristes", terme utilisé par le régime pour désigner les insurgés qui tentent depuis plus de deux ans et demi de le renverser.

 

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué de son côté que Doummar avait été la cible d'une attaque aux obus de mortier lancée par des insurgés, précisant que l'un des obus s'était abattu près d'un barrage de l'armée qui contrôle étroitement ce quartier.

 

Dans la matinée, la télévision d'Etat a diffusé des images du président Assad entrant dans la mosquée Hassiba à Doummar, saluant les fidèles avant d'entamer la prière au premier jour de l'Aïd al-Adha, la plus grande fête musulmane. La prière a été dirigée par l'imam Mohammad Toufic al-Bouti, fils de Mohammad Saïd al-Bouti, un haut dignitaire pro-régime tué dans un attentat en mars dernier.

 

(Lire aussi : Asma el-Assad affirme qu'elle restera aux côtés de son mari)

 

Le 8 août, le président Assad, qui se déplace sous haute sécurité, avait participé à la prière du Fitr (fête marquant la fin du ramadan) également dans une mosquée de Damas. Une ONG avait alors rapporté la chute d'obus dans le même secteur tandis que des militants avaient indiqué que ces obus avaient "visé" le convoi présidentiel.

 

L'armée mène depuis plus d'un an une guerre sans merci aux rebelles qui tentent de gagner le centre de la capitale notamment depuis le nord-est et le sud-ouest, où ils possèdent des bases arrière dans la campagne alentour.


L'OSDH a également rapporté que des hélicoptères ont largué des bidons remplis d'explosifs sur la localité de Latamna dans la province d'Hama, tuant trois enfants.

 

Des affrontements ont également opposé des factions rebelles rivales. Des militants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), lié à el-Qaëda, ont notamment affronté des combattants de la Brigade de la tempête du Nord à Bab Salam, un poste-frontière avec la Turquie. Les positions des brigadistes auraient été pilonnées par les rebelles sunnites près d'un camp de réfugiés situé en territoire syrien.

 

Les divisions de plus en plus marquées parmi les anti-Assad compliquent encore un peu plus le travail des organisations humanitaires sur le terrain. Six employés de la Croix-Rouge et un membre du Croissant-Rouge arabe syrien ont été enlevés dimanche dans la province d'Idlib où ils venaient livrer des fournitures médicales. Quatre d'entre eux ont été libérés lundi mais un porte-parole de la Croix-Rouge a dit mardi être sans nouvelles des trois autres.

 

La violence n'a pas non plus baissé d'intensité depuis l'arrivée d'inspecteurs chargés de surveiller le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, conformément à un accord entre les Etats-Unis et la Russie.

Les experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) ont inspecté huit de la vingtaine de sites qu'ils ont prévu de visiter.

Une partie du processus de destruction a été entamée et l'OIAC - qui vient d'obtenir le prix Nobel de la paix - a fait savoir que les autorités syriennes se montraient coopératives pour l'instant.

 

Sur ce plan, la Coalition nationale syrienne, qui chapeaute l'opposition à Bachar el-Assad, a affirmé qu'aucun des sites contenant des armes chimiques en Syrie n'est sous contrôle rebelle. Lundi, l'OIAC avait indiqué qu'un site chimique à l'abandon se trouvait en zone rebelle et qu'elle espérait que ses experts pourraient s'y rendre.

 

Dans un communiqué, la Coalition a de nouveau assuré la mission conjointe OAIC-ONU de son soutien dans sa mission de supervision du démantèlement de l'arsenal chimique syrien, mais a réfuté contrôler un site concerné. "Il y a des sites chimiques sous le contrôle du régime qui sont assiégés par l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) mais il n'y a aucun site qui soit sous le contrôle de brigades rebelles", a insisté la Coalition.

 

Lire aussi

Avant même la fin de la guerre en Syrie, des juristes songent à un tribunal

 

Pas d'Aïd Al-Adha pour les petits Syriens affamés en zones assiégées

 

Dans la presse

OIAC : histoire d’un limogeage

 

 

Les Etats-Unis essaient de convaincre un groupe clé de l'opposition syrienne de revoir sa décision de ne pas participer à la conférence internationale de paix prévue mi-novembre, a indiqué mardi la diplomatie américaine.
Le Conseil national syrien (CNS), groupe le plus important de l'opposition syrienne, a affirmé dimanche qu'il ne prendrait pas part à cette conférence dite Genève-2,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut