« Je ne suis pas candidat à la présidence de la République. Lorsque je déciderai de présenter ma candidature, je le ferai sans hésitation, mais ce n’est pas le cas aujourd’hui », a affirmé hier le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, dans une interview accordée en soirée à la chaîne locale MTV.
Même s’il a dit ne pas vouloir s’engager dans une spéculation autour des noms des présidentiables, estimant que « ce sont les caractéristiques et non pas les noms qui importent », il s’est dit opposé à une candidature du chef du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, à la tête de la magistrature suprême. Il a également exprimé des réserves au sujet d’une éventuelle élection du commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, « à moins qu’il ne présente sa démission six mois avant l’échéance présidentielle, s’il est candidat », en expliquant ses réserves par sa crainte de voir l’élection de militaires à la tête de l’État devenir une règle permanente.
M. Geagea a dans le même temps rejeté les craintes relatives à un vide à la tête de l’État, à l’expiration du mandat du président Michel Sleiman, affirmant que rien ne justifie un vide pareil. « Il est du devoir des députés de se rendre au Parlement pour élire un président. C’est un devoir national », a-t-il martelé, avant de critiquer la jurisprudence autour de l’article 49 de la Constitution. Selon lui, cet article est on ne peut plus clair « puisqu’il stipule que le chef de l’État doit être élu aux deux tiers des voix au premier tour et à la majorité absolue au deuxième tour ». « Cela ne signifie pas qu’il faut que les deux tiers des voix soient assurées pour que le Parlement puisse se réunir afin d’élire le président. Il faut qu’il se réunisse et si cette majorité n’est pas assurée, le président sera élu au deuxième tour à la majorité absolue », a expliqué le chef des FL. Il a insisté sur le fait que cet article doit être expliqué une fois pour toutes au Parlement « pour mettre fin à la jurisprudence héritée de l’ère de la tutelle (syrienne) et posant les deux tiers comme condition sine qua non pour que la réunion consacrée à l’élection d’un président se tienne ».
M. Geagea a déploré le blocage au niveau du dossier gouvernemental, estimant qu’il « est devenu trop préjudiciable pour le pays ». Selon lui, le président Michel Sleiman et le Premier ministre désigné, Tammam Salam, « se doivent de trancher et d’assumer leurs responsabilités puisqu’il leur incombe seuls, de former le gouvernement, en mettant en place l’équipe qu’ils jugent la plus appropriée à gouverner le pays ». Il a considéré que « la seule équipe ministérielle qui peut passer dans les circonstances actuelles, devrait être composée de personnalités non affiliées aux deux camps politiques adversaires », en critiquant l’importance accordée à une éventuelle réaction du Hezbollah à un gouvernement formé contrairement aux conditions qu’il pose. « Lorsqu’on lui montre qu’on redoute le chaos, c’est le comportement hors la loi qu’on encourage. Après les événements du 7 Mai, nous n’aurions pas dû accepter de nous rendre à Doha. Que serait-il passé si le parti de Dieu était resté dans la rue? » a observé M. Geagea, qui a par ailleurs critiqué la gestion du dossier des ressources gazières.
Interrogé sur les contacts entre les FL et les Marada de M. Sleiman Frangié, il a expliqué qu’ils se sont multipliés avec la dégradation de la sécurité et qu’ils se sont développés à la faveur de l’intronisation du nouvel évêque maronite d’Australie, Mgr Antoine Tarabey, « qui est un ami commun ».
Il a mis l’accent sur « la constance » de son alliance avec le courant du Futur, « le parti modéré par excellence ».
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Même s’il a dit ne pas vouloir s’engager dans une spéculation autour des...
commentaires (5)
WALLAHIL 3AZIM NI MOI NI PERSONNE DE MES AMIS SOMMES CANDIDATS POUR LA PRÉSIDENCE !__ DE QUELLE BANANE PARLE-T-ON ?
SAKR LOUBNAN
15 h 50, le 09 octobre 2013