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À La Une - Liban

Multiplication des mises en garde après les violences à Baalbeck

L'armée prend en main les points de contrôle du Hezbollah dans la ville.

L'armée libanaise a pris en main les points de contrôle du Hezbollah, dans le fief du parti chiite de Baalbek, à la suite d'accrochages inter-communautaires ayant fait cinq morts. REUTERS/Ahmad Shalha

Un calme précaire régnait dimanche à Baalbeck, dans l'est du Liban, au lendemain de violents accrochages entre le Hezbollah et des membres de deux familles sunnites, a rapporté l'Agence nationale d'information (ANI, officielle), précisant que l'armée s'est déployée en force dans la ville.

Samedi, cinq personnes dont deux membres du parti chiite et un soldat ont été tuées et au moins dix ont été blessées dans des échanges de tirs près du souk de Baalbeck. 
Il s'agit du plus grave incident entre les communautés musulmanes sunnite et chiite dans cette ville à majorité chiite et bastion du puissant parti armé Hezbollah, situé près de la frontière syrienne.

 

Dimanche, plusieurs voix se sont élevées pour mettre en garde contre la déstabilisation de la région.

Le Premier ministre désigné, Tammam Salam, a ainsi dénoncé ces affrontements, qui ont fait quatre morts samedi, tout en affirmant que cet incident "souligne les nombreux dangers qui guettent tout le Liban".

"Il est nécessaire de renforcer l'autorité de l'Etat et de ses forces de l'ordre afin de mettre fin à l'insécurité", a-t-il dit, tout en appelant les habitants de Baalbeck à "éviter la discorde".

 

Pour sa part, la Jamaa Islamiya a sévèrement critiqué le Hezbollah, l'accusant de susciter les tensions dans la région. "La politique de l'autosécurité appliquée (par le parti chiite) a prouvé son échec", a souligné l'organisation sunnite, appelant l'Etat et les forces de sécurité à démanteler les barrages érigés par le Hezbollah dans la région et à mettre fin aux "pratiques miliciennes" exercées par le parti chiite.

 

Les points de contrôle aux mains de l'armée

Plus tôt dans la journée, le ministre sortant de l'Intérieur Marwan Charbel a affirmé que "le Hezbollah a retiré ses hommes armés de Baalbeck" et que l'armée libanaise contrôle désormais tous les barrages dans la région.

M. Charbel a par ailleurs indiqué que l'incident "n'a rien de politique". "Ce n'est pas un affrontement sunnito-chiite, a-t-il insisté. C'est un incident individuel qui s'est transformé en accrochage et qui a maintenant été maîtrisé".

 

C'est la seconde fois en un semaine que le Hezbollah cède à l'armée ses points de contrôle, comme ce fut le cas lundi dans la banlieue sud de Beyrouth. "Nous avons remis à l'armée libanaise les postes de contrôle aux entrées et au centre de la ville. Nous agissons pour remettre le reste à l'armée afin qu'elle soit responsable de la sécurité", a affirmé une source du Hezbollah à l'AFP. "Nous avions décidé de remettre les points de contrôle à l'armée avant l'incident de samedi, qui a eu pour effet de retarder d'un jour ce transfert", a souligné la source du Hezbollah.

 

Le correspondant de l'AFP à Baalbeck a affirmé que le Hezbollah s'était effectivement retiré de ses anciennes positions et que la ville était calme.

Le Hezbollah avait mis en place des points de contrôle dans ses fiefs au Liban après deux attentats la banlieue sud de Beyrouth, le 9 juillet (50 blessés) et le 15 août (27 morts).

 

A l'origine de l'incident de samedi, l'arrestation mercredi d'un Syrien à un point de contrôle routier du Hezbollah, un allié du régime en Syrie voisine où il combat auprès les troupes du président Bachar el-Assad les groupes rebelles.
Des membres des familles Chiyah et el-Rifaï qui, comme la majorité des sunnites au Liban soutiennent la rébellion syrienne, ont protesté avec véhémence contre cette arrestation, a précisé le responsable des services de sécurité. Une altercation puis des échanges de tirs ont suivi, blessant un membre du Hezbollah et deux passants.

Samedi, des membres de la famille Chiyah ont tiré en direction du même point de contrôle routier du Hezbollah "provoquant une riposte", selon le responsable. Les échanges de tirs, qui se sont propagés près du célèbre temple romain de Baalbeck, ont duré trois heures, selon le correspondant de l'AFP sur place.

 

Plusieurs hommes armés du Hezbollah ont commencé à circuler dans la ville et au moins cinq magasins appartenant à des habitants sunnites ont été incendiés par des inconnus. L'armée libanaise a annoncé dans son communiqué avoir envoyé des troupes sur place et qu'elle poursuivait "les hommes armés" dans la ville.

Ces tensions interviennent alors que le Liban est profondément divisé sur le conflit syrien entre partisans du régime de Damas emmenés par le Hezbollah et ses opposants menés par l'ex-Premier ministre sunnite Saad Hariri.

 

 

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